SANTÉ : Tricoter, les bénéfices sont nombreux

Si la confection d’écharpes et autres pulls maison était autrefois l’apanage des femmes d’un certain âge, tricoter est aujourd’hui à la mode. Non pas qu’il s’agisse d’une activité pépère à laquelle on s’adonnerait pour faire passer le temps. Mais parce que tricoter a du bon! Les bénéfices de cette activité manuelle sont nombreux, notamment pour la santé.
Une étude de The Craft Yarn Council – syndicat représentant les vendeurs de produits liés aux activités manuelles aux États-Unis — soutient que désormais, les grands-mères ne sont plus les seules à manier les aiguilles comme des pros, un tiers des femmes entre 25 et 35 ans tricote ou fait du crochet. Qui plus est, dit-elle, de plus en plus d’hommes, mais aussi des d’enfants viennent grossir les rangs des pratiquants de ces activités manuelles.
Propulsé au rang d’activité cosy et chic par excellence, le tricot a maintenant droit à ses propres blogs, comptes Instagram et se pratique en version XXL, avec aiguilles de 15 en bambou et pelotes en alpaga. Pourquoi autant d’engouement? En plus d’être tendance, le tricot a aussi pas mal de bienfaits pour la santé, dit The Craft Yarn Council. Le syndicat met en avant une étude menée en 2013 par la physiothérapeute britannique Betsan Corkhill et publiée dans le Journal of Occupational Therapy, indiquant que tricoter rend heureux. Ce, de par la satisfaction de créer soi-même de nombreux objets utiles et esthétiques. Sur les 3 545 tricoteurs interrogés pour cette étude, 81% ont affirmé se sentir plus heureux après une session et voient dans le tricot «une source de relaxation, de créativité et de soulagement du stress». La répétition du geste dans le tricotage permet de faire travailler à la fois l’esprit et le corps et l’on entre donc dans un état de relaxation assez fort. D’autant que ces travaux manuels peuvent également permettre au pratiquant de faire des économies significatives. 
Relaxant et stimulant à la fois
L’activité répétitive — une maille à l’endroit, une maille à l’envers – peut induire un état de relaxation bénéfique. Si vous êtes de nature anxieuse, peut-être le moment est-il venu d’investir dans une paire d’aiguilles et quelques pelotes toutes douces. Avec l’objectif d’examiner les bienfaits d’activités manuelles comme le tricot, le crochet et la couture sur la santé mentale, Ann Futterman-Collier, psychologue en charge du Well Being Lab à l’Université d’Arizona, a invité 60 femmes souffrant de différents niveaux de stress à prendre part aux activités manuelles qui les attiraient le plus. Pendant que leurs projets respectifs prenaient forme, les participantes devaient prendre des notes sur leur humeur. Leur fréquence cardiaque était également examinée pour déterminer exactement leur niveau de stress. Résultat : après plusieurs séances, les 60 femmes se sentaient toutes moins anxieuses et étaient même d’humeur plus positive.
Bon pour le cerveau
Nos grands-mères avaient finalement tout compris! Autre bénéfice de tricoter :  améliorer les capacités cognitives. Un travail réalisé en 2011 par une équipe américaine de la Mayo Clinic (Rochester) sur un groupe de 1 321 seniors, va dans ce sens. Les individus interrogés pratiquant le tricot ou le crochet présentaient un risque nettement diminué de développer des troubles cognitifs ou de la mémoire en vieillissant. Et à en croire Yonas Geda, professeur en neurologie et psychiatrie à l’origine de cette étude, le tricot aurait également un effet positif sur des maladies telles que la démence et Alzheimer. Car en tricotant, nous faisons travailler certaines parties de notre cerveau, celles-là mêmes qui stimulent les connexions neuronales et qui leur permettent de fonctionner vite et efficacement.
Empêche l’apparition de l’arthrite
En troquant vos soirées cocooning contre une session tricot, vous protégez aussi vos mains. Le chirurgien orthopédique Alton Barron explique, dans son livre «The Creativity Cure: How to Build Happiness with Your Own Two Hands» que tricoter empêche l’apparition de l’arthrite. En bougeant les articulations de nos doigts, on obligerait ainsi le fluide à se déplacer tout autour du cartilage, gardant ainsi nos articulations bien hydratées et minimisant par la même occasion le risque d’arthrite. Le chirurgien estime même que le tricot demande de la force, mais à une faible intensité, ce qui permet de faire travailler ses mains entières ainsi que ses avant-bras.
Le centre médical Cabrini de New York conseille également aux malades devant subir des traitements lourds et douloureux d’avoir recours au tricotage. Herbert Benson, professeur à la Harvard Medical School, le recommande pour soulager les douleurs chroniques, réduire l’hypertension et combattre l’insomnie.

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