La distribution des t-shirts arborant le slogan Nurse Lives Matter’ s’est déroulée, hier, dans les différents hôpitaux de l’ile. Les membres du personnel para-médical porteront ces t-shirts pendant une semaine à compter de ce lundi en vue de faire entendre de manière subtile la voix des Frontliners. En début de soirée, à l’initiative de la Nurses’ Union est prévue également une cérémonie de Candle Light dans l’enceinte de la Cathédrale de St-Louis, notamment en face du bureau du Pay Research Bureau (PRB).
Interrogés, hier, des infirmiers ont affirmé que c’est avec enthousiasme qu’ils ont pris possession de ces t-shirts pour les porter fièrement ce lundi. Le but est de sensibiliser les autorités aux difficultés rencontrées dans l’exercice de leurs responsabilités professionnelles au service des malades.
Un infirmier affecté à l’hôpital de Candos dénonce que les infirmiers diplômes ne sont pas reconnus officiellement. Ils ne perçoivent pas les mêmes salaires qu’un enseignant diplômé de l’école primaire. Cette situation suscite des frustrations car les infirmiers ne bénéficient pas autant de congés comme les enseignants.
En sus de cela, ils ne perçoivent pas de Risk Allowance. »La nature de notre travail a changé? Désormais dès que nous terminons notre shift de travail, nous partons directement à domicile. Le risque d’infection de nos proches à domicile est sans précédent », souligne-t-il.
Il dénonce le fait que la situation à l’hôpital de Candos laisse à désirer. Un infirmier est appelé à travailler pendant 8 heures pour ensuite prendre 8 heures de repos. Après cette pause, il doit répondre son du shift. Ce qui qui fait que l’infirmier ne se repose pas correctement si on prend en considération les heures passées avec la famille et le temps consacré au dîner et autres besoins personnels.
»Le shift est comme suit 8h à 16h et de 16h à minuit. Ce qui dérange aussi les infirmiers est que des proches, qui viennent quitter de la nourriture pour les infirmiers de service, éprouvent des difficultés. Le même shift n’est pas prévu dans d’autres hôpitaux », dit-il.
Il ajoute qu’un de ses collègues lui a confié qu’il a perdu ses parents après avoir contracté le virus du Covid-19 sur son lieu du travail. Cette situation est due au fait que lorsqu’un infirmier termine son shift dans un COVID Ward il rentre chez lui directement. « Pa pe pran nou pran nou kont ditou. Ou bizin travau. Nou pe bizin pez ene bwa dilvil », dit-il.
Une autre infirmière souligne qu’elle préfère faire le travail en raison de la proximité de son domicile avec son lieu du travail et en raison des responsabilités familiales. Elle souligne qu’elle préfère ne pas élever la voix de peur de subir des intimidation et des sanctions, comme des transferts punitifs. « Je travaille définitivement avec un stress permanent que ce soit au travail ou à la maison. La peur qu’un membre de la famille souffre d’une fièvre à cause de mon travail me met hors de loi », devait-elle avouer.
Dans la conjoncture, un infirmier dit constater que le nombre de patients effectuant le déplacement à l’hôpital a commencé à diminuer. Il est possible que les gens ont peur de s’y rendre.
« On dit que le nombre d’admissions de cas Covid -19 épouse la courbe descendante. Mais pour le moment les conditions de travail des infirmiers restent les mêmes. Il n’y a aucun changement dans nos heures de travail mais nous travaillons toujours sous stress car nous avons nos enfants à la maison? Il y a toujours cette peur de transmission de ce virus a la maison malgré le fait que nous prenons toutes nos précautions », s’insurge-t-il.
« Avec le nombre de décès qui passent sous nos yeux, nous ne savons pas si sera notre tour plus tard ou celui des membres de notre famille », fait ressortir. Il confirme que sont des cas extrêmes qui viennent chercher des soins à l’hôpital car d’autres préfèrent des traitements à domicile.
La dernière tendance est que ceux infectés au virus invisible s’approvisionnent en médicaments dans les pharmacies plutôt que venir se faire soigner à l’hôpital. « Lorsque des décès interviennent à domicile, ces cas ne sont pas rapportés sous le fichier COVID 19 », dit-il.
D’autres infirmiers affirment sont appelés des fois trois shifts car il n’y a pas relève.
« Heureusement la presse est là pour faire entendre notre voix au sein de ce climat marqué par des appréhensions et surtout des actes d’intimidation de la part des autorités », déclare-t-on en ce début de semaine avec pour leitmotiv Nurs Lives Matter alors qu’un avis de forte tempête politique souffle sur la Santé…