(Savanne) Activités économiques : La présence de marchands sans permis crée la pagaille

Une marchande de légumes de Rivière-des-Anguilles se plaint que des inspecteurs du conseil de district de Savanne aient saisi la semaine dernière les fruits et légumes qu’elle avait exposés sous la véranda de son commerce. Une balance professionnelle qui s’y trouvait a été également confisquée alors qu’elle n’a pas été verbalisée. Selon la marchande, elle a investi beaucoup d’argent pour faire fructifier son commerce et elle digère mal le fait qu’on lui ait interdit d’opérer. « C’est une grave injustice à son égard », a confié un proche de la marchande. Et d’ajouter : « Les préposés du conseil de district doivent lui rendre au plus vite la balance et les autres accessoires qui lui ont été confisqués. »

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Réagissant, Narainsamy Seeneevassen, président du conseil de district de Savanne, a expliqué que cette décision a été prise après qu’il a reçu des plaintes de la part du public que la vente de légumes à cet endroit obstrue la route et cause des inconvénients aux élèves qui passent pour se rendre à l’école. « La marchande de légumes a été verbalisée et ce, après quatre ou cinq avertissements. Personnellement, j’ai traversé cet endroit plusieurs fois pour lui faire comprendre que le permis qui lui a été délivré l’autorise à opérer à l’intérieur de son commerce et non sous la véranda car cela cause beaucoup d’ennuis aux habitants qui fréquentent régulièrement cet endroit. Elle continue à faire la sourde oreille. Nous n’avons pas d’autre choix que de réagir. »

En ce qui concerne la balance confisquée, il a dit qu’elle lui sera restituée. Et de souligner qu’il y a deux points en particulier où certains marchands ne respectent pas les règles. À Rivière-des-Anguilles et à Surinam, certains marchands n’hésitent pas ainsi à écouler leurs produits en pleine rue pendant les jours de semaine, obstruant le passage des piétons et des automobilistes. Ainsi, selon Narainsamy Seeneevassen, les marchands de légumes et fruits qui opèrent au marché de Surinam arrivent difficilement à vendre leurs produits car d’autres marchands viennent s’installer illégalement chaque matin de 7h à 9h et de 16h à 18h chaque après-midi sous la véranda des boutiques sur la route principale du village.

Ashok Jhugroo opère à l’intérieur du marché de Surinam depuis plus de dix ans. « Mo pe laguer depi lontan pou ki District Council met lord ladan. Nanyen pa finn sanze. Sa pe kontinie. Zot pe ogmante sak zur », observe-t-il. Il poursuit sa récrimination : « Les après-midi, ces marchands illégaux viennent s’installer vis-à-vis de nous tous les jours en bordure de route. On ne peut faire appel tous les jours aux policiers pour les évacuer. C’est au conseil de district d’appliquer les règles comme il l’a fait ailleurs. Pourquoi à Rivière-des-Anguilles et pas à Surinam ? Pourquoi cette justice à deux vitesses ?» se demande une autre marchande avant de faire comprendre que ceux qui opèrent dans le marché paient Rs 5 000 par table annuellement. « Nous dépensons aussi sur les légumes que nous vendons. C’est nous qui devons avoir l’exclusivité. Pourquoi investir pour la mise en place un marché si les autorités n’agissent pas contre les marchands illégaux qui viennent de Camp-Diable, de Tyack, de Chemin-Grenier et un peu partout dans la région ? »

Pour Sunil, marchand qui détient un permis en bonne et due forme, le problème des marchands illégaux prend de l’ampleur chaque jour. « Ena komans vini 7h gramatin ezot retourn kot zot avan ki bann inspekter vinn travay e enn lot bann vinn instal zot apre 4h tanto kann ban inspeker fini al kot zot. » Il suggère au conseil de district de mettre en place un système pour que les inspecteurs viennent travailler le samedi et le dimanche. « Ils peuvent être payés pour les heures supplémentaires. » Sunil fait remarquer que tout comme à Rivière-des-Anguilles, les marchands qui s’imposent à l’extérieur du marché font eux aussi entrave à la circulation journalière. Les camions et d’autres véhicules qui sont garés parfois aux alentours gênent également la circulation.

Narainsamy Seeneevassen s’est dit conscient des difficultés que rencontrent les marchands qui opèrent dans le marché de Surinam face à ceux qui sont dans l’illégalité. « C’est bien vrai. Ils investissent leur argent et font des sacrifices. Cette situation ne peut plus durer. Il faut absolument trouver une solution. Pas seulement à Surinam et Rivière-des-Anguilles. Je vais demande aux inspecteurs d’agir et de prendre des sanctions contre les contrevenants. »

Dans le village de Chemin-Grenier, situé à plus d’un kilomètre du village de Surinam, des doléances ont été enregistrées également concernant la circulation routière qui reste bloquée pendant de longues heures tous les jours, y compris le week-end. Selon le président du conseil de district de Savanne, la construction d’un nouveau marché au coût de Rs 125 millions à Chamouny, et pour lequel un appel d’offres a été lancé en mai 2019, permettra de décongestionner le village. Ce marché d’une superficie d’environ 6 000 mètres carrés comprendra une centaine d’étals pour la vente de légumes, plus de 150 pour les vêtements ainsi qu’un grand espace pour le commerce des produits artisanaux. Il disposera d’une aire de stationnement pouvant contenir plus de 300 véhicules.

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