Secondaire privé : licenciement de 50 enseignants faute de qualification appropriée   

  • L’UPSEE dénonce cette décision de la PSEA, qui avait pourtant émis des Teaching licences à ces membres du personnel académique de collèges
  • Le syndicat des enseignants du secondaire privé réclame la démission du No 1 de la PSEA, qui n’est autre que l’époux de la VPM et ministre de tutelle

La Private Secondary Education Authority (PSEA) a allumé un nouveau foyer de protestation dans le secondaire privé. Ainsi, après le bras de fer avec les Managers autour de la nouvelle formule de subventions aux collèges privés, cette fois, c’est la révocation de la Teaching Licence de 50 enseignants qui provoque la colère dans le secteur. L’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) dénonce cette décision de la Private Secondary Education Authority (PSEA), qui avait elle-même émis ces permis. Le prétexte est que ces enseignants ne détiennent pas les qualifications appropriées pour enseigner dans les collèges. Cette affaire, selon le syndicat, démontre tout simplement le manque de professionnalisme de l’autorité régulatrice.

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À la veille de la reprise des classes en présentiel, ces enseignants ont perdu leur emploi du jour au lendemain, car leurs qualifications ne sont pas reconnues par la PSEA. Ce drame, touchant 50 enseignants des collèges privés, a été vivement dénoncé par l’UPSEE, qui fait ressortir que certains ont travaillé pendant plus d’un an.

« Certains ont fait des projets et apprennent par la suite qu’ils ne pourront plus continuer d’enseigner, car leurs qualifications ne sont pas reconnues par la PSEA. Pourtant, c’est cette même PSEA qui leur avait octroyé de Teaching Licence. Cela veut-il dire que la PSEA ne reconnaît pas son propre permis d’enseigner ? » se demande Arvind Bhojun, secrétaire de l’UPSEE.

Le plus étonnant, ajoute-t-il, c’est que parmi eux, certains ont postulé pour travailler dans des collèges d’État et que leurs qualifications ont été reconnues et acceptées par la Public Service Commission. « Qu’est-ce que cela veut dire ? Que la PSEA refuse ce que le ministère de l’Éducation accepte ? Où est la logique ? Qui dirige l’éducation à Maurice, la vice-Première ministre et ministre ou le directeur de la PSEA ? » poursuit-il.

Et ce n’est pas le seul problème auquel les jeunes enseignants sont confrontés, dit-il. Certains ont en effet été recrutés sous contrat et, en dépit des démarches entreprises par les managers de leurs collèges, n’ont pas encore perçu de salaires, ni de boni de fin d’année, après six mois. « Je rappelle que, par le passé, nous avions dû avoir recours à la Commission de Conciliation et de Médiation pour que ceux qui avaient travaillé pendant six mois aient droit au boni de fin d’année. Pourtant, la loi est très claire à ce sujet. »

À Rodrigues, ajoute Arvind Bhojun, les enseignants des collèges privés ont vu leurs allocations de transport supprimées en octobre et novembre derniers, alors qu’ils travaillaient normalement. « Il n’y a pas eu pandémie de Covid-19 à Rodrigues. Les écoles ont continué à opérer normalement. Il n’y a pas eu de fermeture. Pourquoi donc a-t-on déduit les allocations de transport de ces enseignants ? » se demande-t-il.

Ce genre de situation décourage les jeunes à s’engager dans l’enseignement au niveau du secondaire privé, dit Bhojeparsad Jugdambi, qui ajoute qu’ « alors qu’on change les règlements du jour au lendemain pour révoquer le permis des enseignants, on tolère la situation dégradante au Collège Mauritius. »

L’UPSEE révèle ainsi qu’un enseignant de ce collège, qui avait déposé devant le Fact Finding Committee contre la direction du collège, a fait un AVC à force de subir des pressions. « En revanche, la personne incriminée a été promue. De plus, la promotion a été validée par la PSEA, en dépit du fait que la lettre du collège n’était pas signée par un manager agréé  », regrette-t-il.

Pour toutes ces raisons, l’UPSEE réclame la démission du directeur de la PSEA, Shiv Luchoomun, époux de la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Le syndicat souhaite qu’il y ait une commission d’enquête sur cette institution en raison de décisions controversées et du manque de professionnalisme ». L’UPSEE a également déposé une plainte à l’Independent  Commission Against Corruption concernant un cas de favoritisme au Mauritius College.

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