SERVICE HOSPITALIER : Shift System, la MHOA compte initier une action légale

Le shift system qui sera bientôt mis en place par le ministère de la Santé, comme préconisé dans le dernier rapport du PRB, ne répond pas aux attentes de la Medical Health Officers Association (MHOA). La rencontre qualifiée de « froide » par le président de ce syndicat, Waseem Ballam, avec le ministre Anil Gayan, mardi, pour discuter de cette mesure n’a duré que deux minutes. Or, vendredi, le Conseil des ministre a avalisé l’entrée de cette mesure initiée sur une base pilote en avril dernier. D’où l’intention de la MHOA d’initier une action légale, jugeant cette décision «unilatérale».
Dans un premier temps, le syndicat avait prévu d’annuler  la rencontre prévue avec le ministre de la Santé, Anil Gayan, mais Waseem Ballam, s’est ravisé et s’est rendu en compagnie de quelques membres de son syndicat, au bureau du ministre. « Nous avions refusé la rencontre prévue à 16h15, mais par pure courtoisie, nous l’avons acceptée vers 16h20 », a précisé le président de la MHOA à sa sortie de cette brève rencontre de deux minutes seulement. Selon lui, depuis le 1er avril de cette année, le shift system cause de nombreux préjudices aux 80 médecins qui sont membres de ce syndicat. Si six rencontres se sont déjà tenues entre la MHOA et le personnel du ministère de la Santé, aucun consensus n’a jamais pu être dégagé, souligne le président du syndicat. Ce syndicat avait fait une demande à la CCM (Commission for Conciliation and Mediation) pour exprimer leurs doléances à ce sujet. Leur cas est tellement pressant, dit le président, qu’il a été référé à cette commission. Suivant les recommandations de leur homme de loi, Waseem Ballam révèle que ce dernier lui a demandé de ne pas rencontrer le ministre vu que le cas était déjà référé à la CCM.  Selon Waseem Ballam, le gouvernement a pris une décision unilatérale pour l’introduction du shift system
Pour Anil Gayan, rien de plus faux. Renvoyant la balle dans le camp des médecins, il avance que ces derniers ont toujours été favorables à l’introduction de ce système. Il explique qu’il a accepté une rencontre avec ce syndicat suite à une correspondance qu’il a reçue mardi matin. Selon le ministre, l’association des médecins réclamait depuis quelque temps la mise en place d’un shift system dans les hôpitaux. Pour Anil Gayan il c’était impossible d’accéder à leur demande à cause d’un manque de médecins. Cependant, il avance qu’un projet pilote sur le shift system qui a été élaboré cette année au département des urgences confirme que ce système pourra bien être adopté. De ce fait, il fait ressortir qu’une décision a été prise pour étendre ce système dans tous les services hospitaliers. « Le ministère a des objectifs fixes et valables pour la mise en place de ce système », dit-il et ajoute que le ministère ne fera pas marche-arrière.
Anil Gayan : « Le syndicat refuse de nous parler»
 Pour Anil Gayan, tous les médecins ont signé l’Option Form suite à la publication du rapport du PRB, dans laquelle ils ont accepté de travailler 40 heures chaque semaine. Il soutient que les médecins européens travaillent 48 heures tout comme les médecins indiens. « Le syndicat refuse de nous parler et nous ne pouvons rien faire pour eux », dit-il.
Le ministre ne veut pas en démordre : le shift system sera bel et bien mis en vigueur et avalisé par le Conseil des ministres. Il explique qu’une fois ce système opérationnel, plus de 300 médecins pourront être recrutés du fait que le gouvernement n’aura plus d’heures supplémentaires à payer. Le gouvernement avait déboursé Rs 115 millions avant le dernier rapport du PRB. Le nouveau rapport précise que le gouvernement devra trouver Rs 241 millions. « Avec cette somme, nous allons pouvoir recruter presque tous les médecins qui sont au chômage à Maurice », affirme-t-il.
Si le Conseil des ministres a approuvé l’entrée en vigueur du  shift system dans le service hospitalier, la MHOA ne compte pas rester les bras croisés. Selon Waseem Ballam, une rencontre est prévue entre le syndicat et leur avocat pour décider la marche à suivre. « Nous allons probablement initier une action légale », laisse-t-il entendre.

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