SERVICE PUBLIC :  La Santé en état d’urgence

Avec la récente succession de cas de négligence médicale alléguée avec des conséquences extrêmement graves, les services se retrouvent en véritable état d’urgence. À peine un Fact Finding Committee pour faire la lumière sur des précédents cas, dont les décès au moment de l’accouchement de Christelle Diemahave, Zarmina Issimdar et Prisca Madhoosoodun, âgées entre 19 et 25 ans, une autre enquête similaire est initiée. Cette fois-ci dans le cas du décès de la petite Manashi Beeharee, née à l’hôpital de Flacq. Dans ce dernier cas, les procédures en vue de l’interdiction du médecin de l’État, dont la responsabilité est engagée dans cette affaire, ont été complétées en fin de semaine avec la lettre de suspension avalisée probablement dans les jours à venir. Entre-temps, la refonte du Medical Council, en vue d’une meilleure supervision de la profession médicale, a été confiée à un comité interministériel présidé par le ministre Abu Kasenally, ancien surintendant de l’hôpital Jeetoo.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes indiquent que le médecin de l’État, impliqué dans ce cas allégué de négligence dans le décès de la petite Manashi Beeharee, devra être suspendu en début de semaine. L’administration du ministère de la Santé a déjà complété tout le Paper Work nécessaire afin d’entériner cette suspension en marge d’une enquête en vue de faire la lumière sur les circonstances de ce cas de décès tragique.
Le Fact Finding Committee, présidé par la Senior Magistrate Ratna Seetohul, a été institué dans le cas de la petite Manashi Beeharee, grièvement blessée dans un incubateur peu après sa naissance. Malgré tous les soins prodigués subséquemment, la petite fille avait succombé à ses graves brûlures. Tout semble indiquer que les conclusions de cette enquête devront être soumises au ministère de la Santé dans un délai d’un mois environ.
Le rapport de la senior Magistrate Seetohul interviendra une quinzaine de jours après celui du magistrat de la Cour intermédiaire, Raj Seebaluck, avec pour assesseurs le Dr Jean-Claude Ng Fat Cheong, un consultant médical à la retraite, le Principal Assistant Secretary au ministère de l’Environnement, Peeroo, et le Principal Court Officer Mookram. Ce Fact Finding Committee, qui s’est réuni plus d’une quinzaine de fois jusqu’ici, se penche sur les cas de négligence présumée avec les décès de Christelle Diemahave, Zarmina Issimdar et Prisca Madhoosoodun, qui venaient d’accoucher dans les maternités sous le contrôle du ministre de la Santé.
Même si le ministre de la Santé, Lormus Bundhoo, reconnaît que la version intégrale des observations du Fact Finding Committee Seebaluck ne pourra être rendue publique pour des raisons de confidentialité, des proches des victimes pourront accéder à des extraits du rapport les concernant. Des suites au criminel sont également envisageables au cas où les conclusions du Fact Finding Committee sont accablantes pour les professionnels concernés.
« But, once the findings are being tabled in my Ministry, they are going to be given on
request to the family, with respect to the confidentiality nature of the findings and recommendations. If the Police require the findings, they are going to be sent to them (…) The recommendations and findings will be used to initiate disciplinary measures as and when required », a soutenu le ministre Bundhoo à une interpellation supplémentaire du député Reza Uteem sur les conséquences du Fact Finding Committee.
Le ministre de la Santé devait également confirmer au député Baloomoody que « all the documentary evidence including the findings and the report will be submitted to the police on request ». De ce fait, il faudra s’attendre à voir le Central CID initier Proprio Motu des enquêtes criminelles dès la réception du rapport Seebaluck au lieu d’attendre des dépositions à charge des proches de ces trois victimes.
Entre-temps, un comité ministériel comprenant les ministres Abu Kasenally, Vasant Bunwaree, Arvin Boolell et Satish Faugoo s’occupe d’une réforme en profondeur du Medical Council. Les principales attributions de ce comité sont d’« address the issue of alleged medical negligence, and to advise on ways and means to improve the investigation process, including the fixing of a timeframe and the review of modalities to inform families of victims of alleged medical negligence of the findings ».
Ce comité interministériel, qui est déjà en présence d’un Working Paper élaboré par le Medical Council, a déjà eu plusieurs séances de travail. « We are looking at different Medical Councils from Singapore to the UK. We will also see what is happening in Mauritius, and then we will come up with a consolidated law with regard to the amendments to the Medical Council », a également fait comprendre le ministre de la Santé dans la conjoncture.

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