SEYCHELLES—PÈRE ALCINDOR : « Nous sommes une nation créole tous les jours »

Dans le cadre de la 28e édition de la Semaine Créole dans l’archipel des Seychelles, une messe a été dite, le matin du dimanche 27 octobre, à la chapelle de Notre Dame du Perpétuel Secours, à Pointe au Sel, dans le district Au Cap, à l’Est de Mahé, par le curé de la paroisse, le père David Alcindor.
Dans une chapelle bondée, nécessitant que des chaises soient placées à l’extérieur, le célébrant a dit qu’à la veille de la Journée internationale de la langue créole, c’est la culture seychelloise qui est aussi célébrée à travers cette action de grâce. « Nous ne sommes pas un peuple qui fête sa créolité en cette fin du mois d’octobre seulement, nous sommes une nation créole, tous les jours, par notre façon de vivre, notre attitude, notre comportement envers les autres », a dit le curé lors de son homélie.
Les Seychelles, a poursuivi le père Alcindor, sont composées de gens dont les ancêtres sont de différentes origines, européenne, asiatique ou africaine, et que fort de cette diversité de races et de cultures, a été bâtie une nation seychelloise. « Dans cet archipel, on ne se présente pas comme un blanc-seychellois, un africain-seychellois, un chinois-seychellois ou un indien-seychellois. Nous ne sommes que des Seychellois », a souligné le curé d’Anse Royale.
Il a interpellé les jeunes qui sont influencés par la technologie moderne, qui subissent les cultures importées des autres pays et tournent le dos aux valeurs ancestrales, ces mêmes valeurs qui ont aidé à construire la nation seychelloise, comme l’entraide et la solidarité.
Depuis que le pays a accédé à l’indépendance en 1976, la langue créole seychelloise a pris une nouvelle tournure, elle a la place qui lui revient dans la société, et aujourd’hui après plus de trente ans, le Seychellois est fier de sa langue maternelle, il n’a aucun complexe à s’exprimer et à se faire comprendre dans cette langue qui lui appartient. Cependant, le prêtre a dit noter que les élèves à l’école primaire apprennent le créole, mais aussitôt qu’ils passent au secondaire, ils n’étudient plus cette langue. Il a fait un appel aux autorités pour revoir ce problème qui pourrait être néfaste pour la société seychelloise. Apprendre, parler, écrire dans sa langue maternelle sont les moyens de garder sa culture vivante, dit-il.

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