Sheila Bappoo : « Cette loi n’est pas une carte blanche aux femmes »

Pour la ministre de la Sécurité sociale, ce projet de loi « met fin à deux siècles d’injustice » envers les femmes et par là même une loi « archaïque » qui n’a plus sa place dans une société moderne. Toutefois, Sheila Bappoo prévient que le texte « ne légalise pas l’avortement à la demande ». « Cette loi n’est pas une carte blanche aux femmes pour l’avortement » a-t-elle souligné.
La ministre de la Sécurité sociale a transmis des félicitations hier soir à bon nombre de personnes au sein du gouvernement qui ont été impliquées dans l’élaboration de ce projet mais aussi au leader de l’opposition pour sa prise de position en faveur de cette législation. Sheila Bappoo a salué le courage des mouvements féministes qui, sans relâche durant ces trente dernières années, ont mené un combat en faveur de la décriminalisation de l’avortement. « Il s’agit d’une loi archaïque à laquelle personne n’a osé toucher par manque de courage politique », dit-elle.
Selon la ministre, aucune femme n’a recours avec joie à l’avortement car cet acte engendre un traumatisme. « L’avortement est l’ultime recours dans des “situations sans issue” », affirme Sheila Bappoo. Elle reconnaît qu’aucune religion ne permet de supprimer la vie mais force est de constater, dit-elle, que l’avortement est devenu un problème de société et une question de santé publique.
Il appartient aux décideurs politiques, précise la ministre, « d’assumer leurs responsabilités face à ce problème et non de se laisser dicter par des convictions personnelles ». À l’avenir, souligne-t-elle, les femmes qui auront recours à l’avortement selon les conditions spécifiées dans la loi pourront bénéficier d’un suivi médical contrairement à la situation actuelle. « Elles pourront aussi bénéficier d’un service de counselling qui leur permettra de reprendre confiance en elles ».
Selon la ministre, l’on a noté durant ces dix dernières années plus de 20 000 cas de complications de santé incluant aussi des décès enregistrés dans les hôpitaux publics. À ceux qui trouvent que ce projet de loi comporte certaines lacunes, Sheila Bappoo réplique que « cette loi est dynamique ». « Cette loi n’est pas figée et elle est appelée à s’améliorer. Nous viendrons avec d’autres amendements si besoin est. »

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