(Shopping Malls) Ambiance morose : Les volets restent clos en l’absence de WAP

– Agacement des commerçants incapables de rouvrir leurs magasins pour la reprise des activités

- Publicité -

La majeure partie des magasins opérant dans les différents Shopping Malls à travers le pays avaient toujours les volets baissés en cette fin de semaine, notamment le jeudi 1er avril, annoncé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, comme marquant soi-disant le début de la première phase de la réouverture. Techniquement, ces opérateurs du secteur du commerce auraient dû pouvoir obtenir leur WAP et rouvrir leurs portes dans le cadre du « déconfinement partiel ». Sauf qu’il n’en a rien été.

À la mi-journée jeudi, le constat était amer chez les commerçants, car nombreux d’entre eux ont été obligés de laisser leurs magasins fermés. À titre d’exemple, au Bagatelle Shopping Mall, de nombreux employés de magasins étaient toujours sans WAP pour la réouverture des boutiques. De fait, l’énervement était palpable chez certains d’entre eux, et ce, d’autant que les autorités avaient déjà autorisé les magasins à opérer sur la base du système d’ordre alphabétique depuis l’annonce du Premier ministre, il y a plusieurs jours…

« À l’instant où je vous parle, beaucoup de commerçants attendent toujours leur WAP pour pouvoir opérer et préfèrent attendre vendredi – ou après – pour rouvrir, car aujourd’hui, c’est impossible », explique un commerçant opérant des magasins à Bagatelle. Mécontent de la situation, il poursuit : « Nous vivons une situation ridicule puisque le gouvernement avait déjà prévu, depuis deux semaines, le déconfinement partiel à partir du 1er avril. Tous les commerçants ont fait leur demande pour leur permis de travail depuis une semaine, et là, environ 60% d’entre eux ne l’ont toujours pas obtenu. C’est de l’amateurisme ! Pourquoi nous annoncer cela depuis deux semaines pour ensuite nous faire attendre ? On nous l’annonce depuis 15 jours et la veille, on vient dire à la télévision que ça prendra encore du temps… » Il ne rate pas l’occasion de comparer le fait que les travaux de l’Assemblée nationale se poursuivent sans les contraintes majeures imposées aux opérateurs économiques.

Un autre opérateur du Mall déplore le « manque de visibilité sur le WAP ». Il poursuit : « J’espère que cela ne va pas prendre une semaine pour donner notre WAP, car on perdra encore une semaine de business et ce sera dur. Une journée de perdue, ce n’est pas dramatique, mais perdre encore une semaine, je ne vous dis pas les conséquences… » Entre-temps, les Malls étaient quasi-déserts pour la pseudo-réouverture.

Au complexe Super U de Grand-Baie, par exemple, seuls un ou deux magasins ont pu rouvrir.  Comme quoi, tout le monde est logé à la même enseigne des Police Headquarters des Casernes centrales. Pour d’autres commerçants, notamment ceux opérant hors des Shopping Malls, une certaine confusion règne sur les procédures d’obtention du WAP. Certains opérant dans la zone rouge ne savent d’ailleurs pas comment obtenir le WAP rouge. « Nou finn apply, mai aster zot dir nou re-apply. Be komyen fwa pou apply ? Aster pe dir avan gagn wap rouz, bizin ena wap normal. Mo ne pli konpran », lâche ce commerçant, qui opère dans la zone rouge.

En attendant, c’est toujours une ambiance de confinement total dans les galeries marchandes. À Bagatelle, les clients étaient rares dans la matinée de jeudi. Certains, venus faire leurs courses à l’hypermarché Intermart selon l’ordre alphabétique, s’aventuraient timidement vers les façades des magasins, pour finalement réaliser qu’ils étaient pour la plupart fermés.

Par ailleurs, la réouverture des commerces non-alimentaires par ordre alphabétique est un sujet diversement commenté parmi les commerçants. Certains estiment ainsi que c’est nécessaire, pour éviter la propagation du virus, et s’en accommodent. Mais d’autres avouent qu’ouvrir leurs portes à une poignée de clients par jour « réduira certainement le business » et plombera lourdement leurs chiffres de ventes. Tout en admettant que « l’essentiel est de pouvoir opérer », en attendant un potentiel retour à la normale « hopefully » à partir du 30 avril. Tous, en tout cas, reconnaissent qu’opérer par ordre alphabétique « sera compliqué » et qu’ils devront se « réinventer » pour survivre.

Quoi qu’il en soit, chaque jour où les commerçants ne sont pas en mesure d’opérer impacte directement leurs revenus. Et les appréhensions sont réelles. « L’impact de cette crise sur les commerçants est terrible, que ce soit sur les grands magasins ou les petits vendeurs de produits textiles, de meubles et autres petits magasins. Notre secteur est affecté de plein fouet », dit-on.

Certains commerçants, plus chanceux, car ayant décroché leur WAP durant la journée de jeudi, n’ont pas été eux aussi en mesure d’opérer, car le redémarrage des opérations, disent-ils, nécessite une grosse préparation avant de pouvoir accueillir les clients. « Le WAP est arrivé en fin de matinée hier, mais nous ne pouvons démarrer tout de suite. Il faut réorganiser les équipes et le transport en fonction des employés qui ont réussi à décrocher le permis. Il y a beaucoup de choses à mettre en place dans les magasins, dont les mesures sanitaires, le système informatique et le déploiement des collections, etc. », explique ainsi le responsable d’une chaîne de magasins.

« L’ennui, c’est que nous n’avons pas eu les informations suffisamment rapidement pour pouvoir nous organiser. Là, nous espérons que d’ici le week-end pascal, nous serons en mesure d’ouvrir nos portes. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -