Sida : 6 934 Mauriciens vivent avec le virus à septembre 2023

De 1987 à septembre 2023, 9 109 cas ont été recensés, avec 2 175 décès enregistrés

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De 1987, quand le virus du Sida a été détecté pour la première fois à Maurice, à septembre 2023, 9 109 Mauriciens sont officiellement recensés comme ayant contracté le virus du Sida. Ces chiffres officiels établissent que parmi l’on compte 117 enfants, 6 503 hommes et 2 606 femmes. Répondant à une interpellation parlementaire du Backbencher, Ashley Ittoo, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpaln, a aussi indiqué que 2 175 patients sont décédés de causes liées au Sida entre 1987 et septembre 2023. Ce qui amène le nombre actuel de personnes vivant avec le virus à 6 934. Le nombre de Mauriciens vivant avec le Sida est estimé à quelque 14 000 personnes.

Dans le cadre de la Journée mondiale de la lutte contre le Sida, (World AIDS Day), décrété par les Nations Unies et observée chaque 1er décembre, PILS (Prévention, Information et Lutte contre le Sida), ONG phare dans ce secteur, organise aujourd’hui une activité destinée à sensibiliser contre le stigma et les discriminations, “qui ont encore, hélas !, la dent dure, à Maurice, dans ce combat.”

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C’est ce que fait ressortir Annette Ebsen Treebhobun, directrice exécutive de PILS. De ce fait, PILS, qui rend hommage “à ‘Mme X’, la première victime Mauricienne du Sida (voir hommage plus loin, organise, à son siège, une activité récréative, de dialogue et de partage, avec ses patients vivant avec le virus et d’autres acteurs dans cette lutte.

« Ce 1 er décembre a pour thème Leadership dan lame bann kominote – Let Communities Lead, tel que décidé par les Nations Unies. Aujourd’hui, PILS a créé « un safe space privé où les personnes infectées et affectées par le VIH pourront s’exprimer. Ayant pour thème Art F**** Stigma, cette rencontre sera animée par des artistes : plasticien, photographe, danseur, make-up artist, qui aideront les personnes présentes à s’exprimer à travers des couleurs, des mots, des écrits et des mouvements. L’un des principaux animateurs de cette journée sera l’artiste américain Todd Lanier Lester qui est engagé dans la lutte contre le VIH et pour les droits des personnes aux Etats-Unis et au Brésil », explique Jacques Achille, responsable des Communications Stratégiques de PILS.

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Pour Annette Ebsen Treebhobun : « les personnes que nous accueillerons seront invitées à faire entendre leurs espoirs, leurs rêves, leur désir d’avancer et leurs attentes. En présence d’invités susceptibles de contribuer au changement, leurs messages seront aussi un plaidoyer contre le stigma et la discrimination qui restent des obstacles majeurs dans la lutte contre le VIH à Maurice jusqu’aujourd’hui. »
Commentant l’hommage à la femme que la presse avait surnommé « Mme X. » en 1987, Annette Ebsen Treebhobun, fait ressortir que « ces sentiments et cette manière de faire ont accompagné le VIH depuis son apparition dans le pays et dans le monde. Des années plus tard, des personnes perpétuent inutilement cette manière de faire alors que les informations disponibles, la connaissance générale, les avancées réalisées contredisent toutes les spéculations et les préjugés associés au VIH. »

Aujourd’hui, avec la prévention combinée, la prise en charge médicale, les accompagnements, la réduction des risques et les autres mesures, Maurice est dotée d’un arsenal pour vaincre la progression du VIH. Cependant, les derniers chiffres démontrent une hausse dans les nouveaux cas enregistrés.

Durant ces cinq dernières années les nouveaux cas testés positifs ont été ainsi : 2018 : 382 cas, 2019 : 374 cas, 2020, 318 cas, 2021 : 327 cas et 2022 : 391 cas. La majorité des nouvelles infections concerne les hétérosexuels dans la fourchette de 15 à 54 ans avec une vulnérabilité accrue chez les 25 à 39 ans.

Pils indique que « plusieurs personnes vivent avec le VIH sans le savoir et encourent le risque de propager le virus à leur insu. Seul un test de dépistage permet de connaître son statut. Cependant, par ignorance ou par peur, des personnes hésitent à se tourner vers ce service gratuit disponible dans les centres de santé aussi bien qu’auprès des associations comme PILS, AILES et CUT. »
Afin de rendre le dépistage davantage disponible, ces organisations ont circulé dans différentes parties du pays du 21 au 26 novembre dans le cadre de la Semaine Internationale de Dépistage et du Moris AIDS Tour. L’objectif était aussi de se rapprocher de la communauté pour renforcer la prévention, lutter contre l’ignorance et la stigmatisation.

Toute personne testée positive a accès à un traitement médical gratuit lui permettant de préserver sa santé, de mener une vie normale et de voir sa charge virale devenir indétectable. À ce stade, la personne ne transmet plus le virus même dans le cadre de rapports non-protégés.

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