SOCIÉTÉ : Pâques, le temps des réjouissances

Le carême chrétien tire à sa fin dans quelques jours. Il a été ponctué de quarante jours de jeûne, d’abstinence et de prières pour beaucoup. Après avoir vécu les Rameaux dimanche dernier et l’accueil triomphal de Jésus à Jérusalem, c’est sa passion et sa mort que les chrétiens vont vivre durant cette semaine sainte avant de célébrer sa résurrection au matin de Pâques ce dimanche. Au-delà de cette réjouissance, c’est un grand moment de retrouvailles que les familles vont vivre.
Le temps de carême a été l’occasion pour de nombreux chrétiens de faire le point sur leur vie mais aussi pour revoir leur relation avec Dieu et avec les autres. À travers la prière, la méditation et les lectures bibliques, c’est une transformation intérieure que beaucoup ont vécue. Il y a aussi eu des changements d’attitude et de comportement, des petits sacrifices et efforts personnels consentis qu’ils espèrent vivre au-delà du temps de carême.
Thérèse Bégué est ainsi une mère comblée. Ses enfants ont accepté sans rechigner les efforts de carême que son époux et elle leur ont demandé de vivre avec eux. Âgés entre 8 et 16 ans, ils ont résolument emboîté les pas de leurs parents pour manger végétarien, prier un peu plus, participer aux activités paroissiales : “Nous essayons d’être des modèles pour eux de par notre discipline de vie, notre attitude et notre engagement au service des autres”, explique cette mère de famille catholique.
Résurrection.
Chez Sheila Thomas, qui est de foi anglicane, le temps de carême a été un temps intense fait de prière, de méditation et de partage que ce soit en famille ou en communauté paroissiale. Le mandement de carême, axé sur la famille, a été lu avec attention. “Nous nous en sommes inspirés pour adopter une meilleure attitude, maîtriser nos émotions et avoir un comportement plus responsable. C’est ce qui va contribuer à avoir une meilleure société”, explique-t-elle. Idem pour la famille de Christiane Dookhit de la communauté catholique de Ste-Anne, Tranquebar, qui avec des habitants de son quartier, a pris le temps de suivre les différentes étapes de cheminement proposées et qui accompagnait la lettre pastorale qui parle du baptême cette année.
Jocelyn Dennemont de l’Église presbytérienne de Rose-Hill confie que ce qui est le plus important pendant le carême c’est l’aspect spirituel. “La prière est recommandée. C’est aussi un temps de recueillement, lecture biblique, méditation silencieuse ou en communauté”, dit-il. Par contre, Cindy Athine Zephir de la paroisse Ste-Thérèse, Curepipe, avoue avoir vécu le temps de carême de façon presque ordinaire hormis l’adoration du St Sacrement dans différentes paroisses lors des quarante heures.
La semaine sainte est vécue avec la même intensité chez chacune des familles en particulier le jeudi et le vendredi saint. Ces deux jours marquent le dernier repas de Jésus avec ses disciples et sa passion et sa mise à mort sur une croix, le lendemain. Nos interlocuteurs précisent que ces deux jours seront ponctués de plus de prières et de méditation que ce soit à l’église ou en famille. Ils prévoient tous de participer aux activités proposées par leurs paroisses respectives avant de célébrer dans la joie la résurrection du Christ le matin de Pâques, dimanche.
Joie et convivialité.
Au-delà des différentes célébrations religieuses, ce sont de grands moments de partage et de retrouvailles qui sont prévus dans la convivialité chez toutes ces familles. “Pour le dimanche de Pâques ce sera un grand moment de réjouissance. Autant que possible on portera un vêtement neuf. Ce sera un repas en famille chez les parents et beaux-parents. Chacun va apporter quelque chose qu’on va mettre en commun pour partager”, raconte Sheila Thomas. C’est ce qui revient tel un leitmotiv à quelques exceptions près.
Ainsi, pour Thérèse Bégué et sa famille, hormis la joie des retrouvailles, l’ombre de son père, disparu récemment, va planer ce jour-là. “Pâques ne sera sans doute pas pareil. Avec mes frères et soeurs, nous irons chez notre maman pour la soutenir et l’entourer de notre affection”. Elle-même se rendra aussi chez ses beaux-parents. Cindy Athine Zephir va, quant à elle, travailler ce jour-là mais sera présente pour le déjeuner familial qui se déroulera comme à l’accoutumée chez sa mère. Jocelyn Dennemont s’attend à une ambiance cordiale chez son neveu, où toute la famille a été invitée. Sheila Thomas ajoute pour sa part qu’après avoir été entouré de la famille de l’église pendant la période de carême, c’est une joie de se retrouver par la suite dans sa famille de sang. Ainsi, tout le monde espère passer un bon moment ensemble dans la joie et la convivialité.
Nettoyage.
Si pour la famille Dookhit le menu sera simple et que ce sera un traditionnel curry de poulet pour les Bégué, Jocelyn Dennemont précise qu’il y aura de l’agneau et de la dinde sur leur table. Christiane Dookhit, elle, indique que sa famille va aussi préparer à manger pour les trois familles démunies que les siens accompagnent afin qu’elles aussi vivent cette ambiance festive. Comme chacun va apporter un plat différent, Sheila Thomas ne sait pas encore ce qu’il y aura à table cette année. Selon Cindy Athine Zephir, ce sera un plat au pain composé de différents accompagnements que chacun apportera.
Par ailleurs, si le grand nettoyage et le changement de rideaux font partie d’une tradition pour Pâques chez les Bégué, tel n’est pas le cas pour les autres. Sheila Thomas explique qu’en raison de ses nombreux engagements et son travail, elle va juste procéder au nettoyage habituel. Il en est de même pour Cindy Athine Zephir, Christiane Dookhit et Jocelyn Dennemont. Ce dernier précise que “le grand nettoyage n’est pas une priorité. Mais la Pâques étant un jour spécial, nous faisons en sorte que la maison soit bien rangée et qu’elle soit en fête également”.
Alors que de nombreux Mauriciens aiment se retrouver à la plage pour pique-niquer, cela n’est pas au programme de nos différents interlocuteurs. La raison évoquée : “Il y aura trop de monde.”

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