L’efficacité des services d’évacuation des blessés par la National Coast Guard vers la terre ferme et les centre de soins, saluée
C’était une journée comme tant d’autres pour des vacanciers en quête de détente en mer et de paysages paradisiaques, explorant les îlots renommés du Nord de l’île en ce début de janvier 2025. Mais pour une quarantaine de passagers à bord d’un catamaran parti de Grand-Baie, cette croisière a failli tourner au cauchemar. L’une des passagères a lourdement chuté dans la cabine, se blessant à l’épaule, à cause des vagues cognant continuellement. L’incident a mis en lumière les lacunes de l’équipage du catamaran, visiblement dépassé par la situation, et son manque manifeste de réactivité et de préparation.
Ce moment de panique a, non seulement gâché l’ambiance festive du groupe, mais a également suscité une grande inquiétude parmi les passagers. Cet accident rappelle les risques souvent sous-estimés des excursions maritimes, notamment pour des personnes peu familières avec ce type d’activités et un équipage déficient face à la situation. Heureusement, la chaîne de secours des gardes-côtes nationaux s’est montrée exemplaire. Leur intervention rapide a permis de ramener la passagère blessée à terre, où elle a été prise en charge avec brio dans une clinique voisine. Bien que ses blessures, notamment une luxation de l’épaule, nécessitent encore des soins, la réactivité des secours publics a sans doute évité que la situation ne prenne une tournure plus dramatique.
La croisière avait pourtant bien commencé, avec quelques explications sommaires de l’équipage sur les précautions élémentaires à prendre. Une fois tout le monde à bord du catamaran, le capitaine, souriant et confiant, informe les 40 passagers des principales consignes de sécurité, en désignant où se trouver les gilets de sauvetage, sans spécifier si son port est obligatoire ou pas., surtout pour les plus jeunes ou les plus âgés à bord. Les habitués se précipitent vers l’avant du bateau, à la recherche des meilleures places, pour profiter de la vue, tandis que d’autres, plus prudents, préfèrent rester à l’intérieur de la cabine.
Une mer imprévisible
Entre temps, dès que le catamaran a pris la haute mer, les vagues ont commencé à frapper la proue du catamaran, accompagnant son mouvement au rythme des creux. L’ambiance est légère : les passagers, visiblement rassurés, discutent joyeusement. Les enfants, assis à l’avant sur des sièges à peine protégés, rient en recevant les embruns qui, portés par le vent, fouettent leurs visages. L’embarcation tangue de manière régulière, secouée par les vagues, mais l’équipage ne semble nullement inquiet. Leur attitude détendue gagne même les passagers les plus prudents, qui finissent par relâcher leur méfiance face à une mer pourtant imprévisible. Tout semble sous contrôle. Toujours sourire aux lèvres, le capitaine surveille le déroulement du voyage, apparemment satisfait. À bord, rien ne laisse présager le moindre problème.
Alors que tout semble sous contrôle et que l’ambiance est détendue à bord, une passagère adulte à l’intérieur du bateau . Enhardie par l’ambiance festive qui a gagné le bateau, elle avance allègrement, mais perd l’équilibre et glisse soudainement, sans prévenir. Elle chute lourdement, son épaule heurtant violemment un siège. La douleur est immédiate et intense. La victime, visiblement en état de choc, s’effondre au sol, incapable de bouger. Rapidement, ses proches, dont deux formés aux premiers secours, tentent de lui apporter une assistance de fortune, tout en cherchant l’aide de l’équipage.
Mal préparé, l’équipage tétanisé
Cependant, l’intervention de l’équipage se fait désespérément attendre. Déconcertés et visiblement mal préparés, ils sont comme tétanisés par l’incident. L’un d’eux finit par ramener un kit de secours, mais son contenu est décevant et choquant : quelques bandages mal fagotés et des fournitures insuffisantes pour faire face à une blessure aussi sérieuse. Rien qui puisse réellement soulager la souffrance de la blessée, qui se tord de douleur.
Blême et tremblante, la passagère montre des signes inquiétants de malaise, mais son moral résiliant lui permet d’éviter l’évanouissement. Ce sont finalement ses proches qui, avec sang-froid, réussissent à la maintenir éveillée et à limiter les souffrances, en attendant que des mesures plus sérieuses soient prises par des secours extérieurs. Les membres de l’équipage, toujours en retrait, semblent incapables d’apporter une aide significative, laissant la famille gérer seule cette situation critique, ce qui a créé un début de panique à bord.
Avec l’accord et sur insistance de la famille, le capitaine contacte les Coast Guards qui arrivent rapidement au lieu de rendez-vous sur un îlot. L’évacuation se passe sans heurts avec l’aide de l’équipage et les gardes-côtes la ramènent à terre à Grand-Baie où elle sera conduite, dans une clinique du Nord pour des soins immédiats, calmer la douleur en premier lieu et apporter les soins nécessaires (voir HT 1).
Si au bilan, la passagère a regagné son domicile et qu’il y a eu plus de peur que de mal, il convient tout de même de rappeler aux opérateurs et aux autorités qui délivrent des licences que le danger en mer est permanent et que rien ne doit être laissé au hasard quant il s’agit de la sécurité et de la vie de passagers venus en toute confiance profiter des joies d’une croisière festive en famille, et non être en danger, sans le savoir suffisamment.
HT 1
Témoignage de Jean François, un touriste français présent à bord
« Cette expérience, bien qu’éprouvante, souligne à quel point Maurice peut être fière de ses services d’urgence et de secours »
« Tout avait commencé comme une journée idyllique en mer. Le temps était magnifique, le ciel d’un bleu éclatant, et le catamaran avançait tranquillement vers le Coin de Mire, ce majestueux rocher qui surplombe la mer. Mais tout a changé en un instant.
Soudain, une vague imprévisible est arrivée de travers, frappant le catamaran à tribord. Une houle dangereuse, bien connue des navigateurs locaux, mais totalement inattendue pour nous, simples touristes. Les consignes de sécurité données au départ étaient claires, mais elles ne mentionnaient pas les risques liés à une mer agitée, ni les éventualités d’accidents. Nous n’étions pas préparés à cela.
Nous admirions les paysages, passant de bâbord à la proue, puis à la poupe et à tribord, fascinés par la beauté de l’endroit. Mais c’est à ce moment que la vague a frappé, déstabilisant le bateau et entraînant une chute brutale. L’une des passagères, une amie proche, s’est grièvement blessée : une épaule disloquée en pleine mer.
Efficacité remarquable
L’équipage a semblé déconcerté au début, hésitant sur la marche à suivre. Il a fallu qu’un passager insiste auprès du capitaine pour que les gardes-côtes soient appelés. Une fois le contact établi, leur efficacité a été remarquable. Le bateau orange des secours est arrivé en moins de 15 minutes.
Nous avons atteint l’îlot Gabriel pour faciliter le transfert de la victime. Les gardes-côtes ont fait preuve d’un professionnalisme exemplaire, manœuvrant avec précision pour éviter tout stress supplémentaire à la blessée. Ils ont veillé à son confort et se sont assurés que le voyage jusqu’à Grand-Baie se déroule dans les meilleures conditions possibles.
À notre arrivée sur terre, tout s’est enchaîné rapidement. Les gardes-côtes avaient déjà prévenu la clinique de Grand-Baie. La victime a été prise en charge immédiatement, transférée en salle de soins, puis envoyée pour des examens radiographiques. En moins d’une heure, un spécialiste orthopédiste était sur place.
L’accident, bien que malheureux, met en lumière plusieurs questions importantes :
• Pourquoi la boîte de secours à bord n’était-elle pas mieux équipée pour gérer ce type de blessure ?
• Un membre d’équipage ne devrait-il pas être formé aux premiers soins ?
• Bien que des gilets de sauvetage aient été signalés dans la cabine, pourquoi n’étaient-ils pas facilement accessibles, voire obligatoires, dans des zones à risque ?
En tant que Français, je suis habitué à des délais d’attente parfois interminables dans les hôpitaux publics en France, mais ce que j’ai vu à Maurice m’a impressionné. La coordination entre les gardes-côtes et les services médicaux était exemplaire. Tout cela s’est déroulé avec une gentillesse et une efficacité remarquables.
Je tiens à remercier les gardes-côtes et le personnel médical pour leur dévouement et leur professionnalisme. Cette expérience, bien qu’éprouvante, souligne à quel point Maurice peut être fière de ses services d’urgence et de secours. »
La sécurité en mer : des questions essentielles à se poser
Mardi dernier, la famille a contacté la compagnie responsable de l’organisation de la croisière en catamaran. Celle-ci a rejeté la faute sur la passagère blessée, tout en mentionnant qu’un « footage » de l’incident était disponible, si nous souhaitions le visionner. Mais cette réponse soulève une autre question : “footage ?” Bien que l’installation d’une caméra à bord puisse sembler une bonne initiative pour des raisons de sécurité, à aucun moment les passagers n’ont été informés qu’ils étaient filmés. Cette absence de transparence interpelle et soulève des interrogations légitimes sur les pratiques de communication et de protection des données des compagnies de catamaran ou autres embarcations faisant des excursions autour de l’île en mer.
Il ne s’agit pas de désigner un coupable, mais de mettre en lumière les risques potentiels auxquels les passagers s’exposent lors de ces sorties en mer. Par nature imprévisible, la mer ne laisse personne à l’abri d’un accident, pas même les habitués. Lors de la traversée en haute mer, il est courant de voir des passagers se déplacer à l’intérieur, sur les rebords ou à l’avant des catamarans. Une houle soudaine peut facilement déséquilibrer une personne et provoquer une chute grave, voire fatale.
Alors, plusieurs questions doivent être posées :
1. Les consignes de sécurité sont-elles adaptées et suffisamment détaillées ? Si des instructions générales sont données en début de croisière, elles ne semblent pas inclure les risques spécifiques liés à la haute mer, ni les mesures à adopter en cas de houle ou d’accident.
2. Les équipements de sécurité à bord sont-ils accessibles et adéquats ? Bien que la présence de gilets de sauvetage ait été signalée, ils n’étaient ni à portée de main, ni portés par les passagers. Faut-il rendre leur port obligatoire dans certaines zones à risque ?
3. Le personnel est-il suffisamment formé aux premiers secours ? Face à une urgence, l’équipage semble avoir manqué de réactivité et d’efficacité immédiate. Une formation systématique aux premiers secours ne devrait-elle pas être exigée pour les membres d’équipage ?
4. Les passagers comprennent-ils les limites de leur responsabilité ? En mer, les passagers se détendent, portés par l’ambiance festive, le soleil, la musique et, parfois, l’alcool. Si cette légèreté est compréhensible, l’équipage n’a-t-il pas la responsabilité de rappeler régulièrement les règles de sécurité pour éviter les comportements à risque ?
L’efficacité exemplaire des secours maritimes mauriciens
Face à l’imprévu, une question cruciale émerge : que se passe-t-il lorsqu’un accident survient soudainement, loin de tout secours immédiat ? L’urgence, la douleur croissante, l’inquiétude des proches et l’absence d’un médecin ou d’un infirmier à proximité créent un climat de peur et de panique.
À Maurice, l’efficacité et la bienveillance des secours maritimes méritent d’être saluées. Lors de cet incident, les gardes-côtes sont intervenus en moins de 15 minutes après avoir été appelés par le capitaine. Leur professionnalisme dans le transfert de la victime a permis d’éviter toute aggravation de son état.
À l’arrivée sur la terre ferme, la victime a été dirigée sans délai vers une clinique, où elle a reçu des soins rapides et appropriés. Ce niveau de coordination entre les secours marins et les services médicaux terrestres est à souligner. De la prise en charge initiale à la mobilisation d’un spécialiste orthopédiste, tout a été réglé avec une rapidité et une efficacité impressionnantes.
Les leçons à tirer
Si cet événement met en lumière l’excellence des secours mauriciens, il rappelle également les failles et les responsabilités des compagnies maritimes :
• Une meilleure préparation de l’équipage, avec des formations aux premiers secours.
• Une communication claire et transparente sur les équipements de sécurité et leur utilisation.
• Des consignes de sécurité plus détaillées et adaptées aux risques réels de la navigation en mer.
Ces ajustements simples, mais cruciaux, pourraient prévenir de futurs incidents et renforcer la confiance des passagers, tout en assurant leur sécurité.