STRATÉGIE—ATELIER DE TRAVAIL: Vers la création d’une Mauritius Fintech Association

La création d’une Mauritius Fintech Association, mesure annoncée dans le discours du budget 2017-2018, et l’élaboration des initiatives stratégiques qu’elle pourrait adopter pour promouvoir Maurice en tant que « Fintech Hub » de la région ont été, depuis ce matin, au centre des discussions lors d’un atelier de travail organisé par le Board of Investment (BoI) à l’hôtel Le Méridien, Pointe-aux-Piments. Cet atelier fait suite à une conférence tenue en début d’année à l’initiative de la haute commission britannique à Maurice avec le concours du BoI et de la Financial Services Promotion Agency (FSPA) sur les perspectives de développement d’une industrie de la Fintech (l’utilisation de la technologie dans les services financiers, Ndlr) à Maurice et de son positionnement en tant que « hub » pour desservir les pays de la région. À l’ouverture de l’atelier de travail, le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, Dharmendar Sesungkur, a déclaré que « beaucoup d’éléments sont présents pour que Maurice puisse se transformer en un Fintech Hub » régional. Il a fait référence, entre autres, à la solidité du cadre régulatoire, à la création d’une infrastructure pour le développement des TIC, à l’expansion des opérations financières transfrontalières et au réseau de traités pour protéger les investissements.
Selon lui, il est important désormais de mettre en place un écosystème approprié et de se doter d’une structure opérationnelle efficace pour donner le coup de pouce nécessaire au projet. « La création d’une Fintech Association va dans cette direction », a fait comprendre le ministre, qui a insisté sur la promotion des compétences et de la créativité. Les régulateurs auront également « à s’adapter aux nouveaux défis » mais un pas a déjà été fait avec le lancement du Regulatory Sandbox Licence, qui vise à promotion des projets innovateurs.
Le BoI fera appel à Nicole Anderson, Chief Executive Officer et fondatrice de la société FINTECH Circle Innovate, ainsi qu’à Ion Dillon, initiateur d’une start-up dans le domaine de la fintech, pour animer l’atelier de travail. S’adressant aux participants ce matin, les deux experts ont soutenu que la fintech est « un phénomène global », ajoutant que cette industrie a généré en 2015 des revenus de l’ordre de USD 10 milliards et a attiré des investissements d’environ USD 900 millions. Les entreprises spécialisées dans la fintech emploient environ 60 000 personnes. Nicole Anderson et Ion Dillon se sont aussi appesantis sur la croissance des investissements en tant que moteur de l’expansion qu’a enregistrée cette industrie jusqu’ici.
Les investissements dans le secteur de la fintech en Afrique se sont chiffrés en 2015/2016 à environ USD 55 millions et n’ont représenté que 0,4% des investissements mondiaux. L’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria se sont positionnés comme centres pour la fintech sur le continent mais l’Afrique, a indiqué Ion Dillon, « souffre d’un manque de capacités régulatrices ». Cependant, a-t-il ajouté, le continent est la région offrant les meilleures perspectives de croissance de la fintech pour les 20 prochaines années.
Nicole Anderson est d’avis que toutes les parties prenantes (gouvernement, institutions régulatrices, communauté financière et académiciens, entre autres) doivent « travailler de concert » pour créer les conditions propices au développement de la fintech à Maurice. Du côté du BoI, on soutient que le développement des compétences demeure une priorité. Le directeur général de l’organisme, Ken Poonoosamy, a annoncé que l’Université de Maurice s’y attelle et prévoit pour la fin de semaine un séminaire à l’intention des étudiants. Selon Ken Poonoosamy, l’atelier de travail débouchera sur la préparation d’une feuille de route pour la fintech, qui fera partie du document stratégique (“blueprint”) sur le secteur des services financiers.
La direction du BoI fait par ailleurs ressortir que les initiatives prises ces derniers temps – notamment la création d’une « Regulatory Sandbox Licence », de l’Innovation Box, du « Plug and Play System » et du « National Incubator Scheme » – envoient un signal fort quant aux ambitions du pays de devenir un centre régional en matière de solutions technologiques pour le secteur des services financiers.   

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