(Sud) Dépistage en zone rouge : entre méfiance et interrogations

Après avoir placé cinq villages du Sud en zone rouge dès vendredi, les autorités y ont multiplié les exercices de dépistage. Après Surinam et Chemin-Grenier dimanche, Baie-du-Cap et L’Escalier ont eu leur ‘‘mass testing’’ hier. Ces deux villages, soulignons-le, ne sont pas inclus dans la zone rouge. D’où les questions des villageois pour savoir si cet exercice relève de la mise en pratique d’un simple protocole ou s’il y a eu des cas récemment dans leur localité. Par ailleurs, les ‘‘self-employed ‘’ de la zone rouge éprouvent beaucoup de difficultés à gagner leur vie.

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Déjà, la semaine dernière, des habitants des régions de Chemin-Grenier et de Surinam avaient exprimé le souhait de subir des Random Tests à la Covid-19, car ils n’avaient pu le faire la première fois. Toutefois, pour le dimanche de Pâques, les gens ne se sont pas déplacés en masse. À Chemin Grenier, par exemple, alors que les organisateurs visaient 500 personnes, entre 150 à 175 personnes seulement ont fait le déplacement.

L’exercice s’est poursuivi hier dans d’autres villages du Sud, notamment à L’Escalier. Là également, ce n’était pas la grande foule non plus. Selon des sources bien renseignées, il semblerait que le public affiche de la méfiance depuis la détection des cas positifs parmi le personnel de la Santé. Du coup, le ‘mass testing’ n’arrive pas à atteindre les objectifs fixés.
Par ailleurs, ceux qui habitent hors de la zone rouge s’interrogent sur les raisons du dépistage dans leurs régions respectives. « Comme les autorités ne communiquent pas sur les nouveaux cas par région, nous avons des doutes. Nous ne savons pas si le ‘mass testing’ dans notre village est un exercice de routine ou s’il y a eu des cas chez nous. Nous aurions aimé être mieux informés, » fait-on comprendre.

Par ailleurs, les Self-Employed habitant la zone rouge éprouvent beaucoup de difficultés à gagner leur vie, en dépit du WAP spécial délivré. C’est le cas notamment pour Henry Desmarais, pêcheur de Surinam, qui gère également une poissonnerie. « Avec le confinement, la vente a chuté considérablement. D’abord, les hôtels et les restaurants tournent au ralenti et il n’y a presque pas de commandes. Déjà, on se relevait à peine des séquelles de 2020, avec la fermeture des hôtels, » confie-t-il avec amertume.

Même s’il a obtenu son WAP pour poursuivre la livraison auprès de la clientèle locale, Henry Desmarais confie que la vente se fait difficilement. « J’ai des clients un peu partout, mais dans un premier temps, je ne pouvais entrer dans les régions décrétées zone rouge. Maintenant que je suis moi-même en zone rouge à Surinam, j’ai eu le WAP spécial pour pouvoir en sortir, mais je ne sais encore si cela me donne accès dans d’autres zones rouges. »

La plupart du temps, ajoute-t-il, il doit se fier à la clientèle de son village. Mais la vente n’est pas la même. « Nous subissons encore les séquelles de 2020. Beaucoup de personnes dans la région travaillent dans le secteur touristique et n’ont plus de travail. À titre d’exemple, il y a un chauffeur qui travaillait avec les touristes. D’habitude, il achetait quatre à six livres de poissons chaque jour. Mais depuis le dernier confinement, il n’a rien acheté. Je l’ai rencontré un jour et il m’a expliqué qu’il n’arrive même pas à travailler pour Rs 50 par jour. Imaginez maintenant le nombre de personnes dans sa situation. » Selon Henry Desmarais, il n’est pas le seul dans cette situation. Dans certaines régions, il y a des pêcheurs qui ont préféré ne pas sortir en mer, faute de clients.

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