SUREXPOSITION AUX ULTRAVIOLETS : Intensification d’une campagne nationale de sensibilisation

Intervenant hier à la municipalité de Vacoas-Phoenix, lors d’une cérémonie marquant la célébration de la Journée internationale de la protection de la couche d’ozone, le ministre de l’Environnement a annoncé l’intensification d’une campagne nationale de sensibilisation contre les surexpositions aux rayons ultraviolets. Deva Virahsawmy a également retracé les contributions de Maurice dans le combat pour sauver la couche d’ozone, qui joue le rôle de bouclier dans la haute atmosphère, protégeant ainsi la vie sur terre des effets nocifs des rayonnements solaires.?« Nous sommes préoccupés par l’appauvrissement de la couche l’ozone, car une couche d’ozone plus mince permet à un rayonnement ultraviolet (UV) plus intense d’atteindre la surface de la terre. Une surexposition aux ultraviolets peut avoir toute une série de conséquences sur la santé – notamment des lésions cutanées (cancers de la peau et vieillissement prématuré), des lésions oculaires (y compris la cataracte) et la suppression de l’immunité naturelle », a expliqué le ministre de l’Environnement et du Développement durable (MoE & SD) Deva Virahsawmy devant une assistance composée essentiellement d’écoliers. « Les chercheurs pensent qu’une surexposition aux rayonnements UV contribue à augmenter le risque de mélanome, le plus meurtrier de tous les cancers de la peau », a-t-il précisé.?C’est dans ce contexte, a poursuivi le ministre, que le MoE & SD poursuit ses programmes de sensibilisation à travers le pays pour informer les Mauriciens sur le problème de l’appauvrissement de la couche d’ozone et afin de les mettre en garde contre les dangers découlant d’une trop forte radiation par les rayons UV du soleil. « Cette campagne de sensibilisation sera accentuée cette semaine avec des causeries à travers l’île et à la radio, mais aussi avec la distribution de CD dans les écoles et la projection d’un clip à la télévision », a-t-il annoncé.?Deva Virahsawmy a auparavant retracé les contributions de Maurice dans la lutte internationale pour protéger la couche d’ozone. « C’est en août 1992 que Maurice a signé le Protocole de Montréal relatif à des substances appauvrissant la couche d’ozone (Ozone Depleting Substances – ODS). Conformément aux provisions du protocole, le ministère de l’Environnement a pris des mesures pour interdire l’importation et l’utilisation des ODS, notamment l’interdiction d’importer des réfrigérateurs et autres équipements utilisant des gaz CFC », a-t-il ajouté.  C’est ainsi, s’est-il félicité, que Maurice est parvenue à bannir l’utilisation des CFC en 2005, soit cinq ans avant l’échéance de 2010 fixée par les Nations Unies.?Le ministre a rappelé que c’est le 19 décembre 1994, que l’Assemblée générale des Nations Unies a décrété le 16 septembre « Journée internationale pour la préservation de la couche d’ozone », car c’est le 16 Septembre 1987 que le Protocole de Montréal a été signé. « Le thème choisi par les Nations Unies cette année, 26e anniversaire du Protocole de Montréal, est “Une atmosphère saine, c’est l’avenir que nous voulons” », a-t-il indiqué.  ?Selon l’orateur, le Protocole de Montréal est reconnu comme étant l’accord international comptant le plus grand nombre d’adhérents, avec 197 pays signataires. « A ce jour, plus d’une centaine de produits chimiques, qui étaient placés sous le contrôle du protocole, ont été éliminés dans le monde. Mais le danger n’est pas complètement écarté car pour remplacer les CFC, il a été décidé d’utiliser comme mesure temporaire des gaz HCFC (hydrochlorofluorocarbures) », a-t-il expliqué. Or, a poursuivi Deva Virahsawmy, ces gaz contribuent également au réchauffement climatique mais, contrairement aux gaz CFC, ils n’ont pas le même potentiel destructif sur la couche d’ozone. « La deuxième phase d’élimination prévue sous le Protocole de Montréal comprend l’abolition totale et le remplacement des produits HCFC par des substituts. Les pays en développement, comme Maurice, doivent atteindre cet objectif d’ici 2030 », a-t-il affirmé.?Dans cette perspective, a ajouté le ministre, le MoE & SD a mis en place un Phase-out Management Plan pour assurer l’élimination graduelle des HCFC d’ici à cette date.?« Ce plan est entré en opération en janvier de cette année et durera 15 ans.  Il vise, dans un premier temps, à réduire l’importation des équipements contenant des gaz HCFC à leur niveau moyen de 2009-2010 », a-t-il précisé. Pour mener à bien ce plan, Maurice bénéficie d’une aide de 1,4 million de dollars américains du Multilateral Fund pour un programme de capacity building et pour la formation des personnes travaillant dans les secteurs concernés. « A ce stade, nous avons organisé des ateliers de travail à l’intention des responsables des firmes importatrices et nous avons formé leurs techniciens sur l’utilisation de substituts au gaz HCFC, qui n’affectent pas la couche d’ozone. Récemment, nous avons même assuré la formation de techniciens de certains pays africains », a indiqué l’orateur. « Comme nous l’avions fait pour l’élimination des gaz CFC, nous envisageons également de former des douaniers pour s’assurer qu’aucun équipement ou appareil contenant des gaz HCFC n’entre à Maurice », a annoncé le ministre.?Notons toutefois que si, au niveau mondial, toutes les mesures prises sous le Protocole de Montréal ont permis de réduire jusqu’ici les ODS de 98%, les experts s’accordent a dire que la couche d’ozone ne sera pas complètement restituée avant… 50 ans. D’où les précautions qu’il faut continuer à prendre pour se protéger (voir encadré).

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -