(Syndrome du bébé secoué) Dr Leung : « Des conséquences parfois irréversibles ! »

Invité à intervenir sur un phénomène très répandu dans la société sans que les adultes de toutes couches sociales n’en mesurent forcément le danger, soit le syndrome du bébé secoué, le Dr François Leung, pédiatre, a mis en garde : « les conséquences peuvent parfois être irréversibles. Ce geste peut tuer le bébé ou le handicaper à vie. »

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Détaillant les implications de cet acte, le médecin a indiqué qu’il s’agit « d’un traumatisme non accidentel mais intentionnel, soit par un accès de colère, soit un traumatisme infligé quand le bébé a entre 2 et 4 mois et pleure beaucoup à cause de coliques. Les parents sont épuisés. Un tiers de ces enfants va mourir, un tiers aura la chance de s’en sortir et un tiers aura des séquelles, soit des handicaps invisibles ».

Le Dr Leung poursuit en expliquant qu’en secouant le bébé, « le cerveau à l’intérieur de la boîte crânienne est mobile, comme une cloche à l’intérieur. Cela entraîne des hématomes au niveau frontal ou une rupture de vaisseaux et le saignement peut écraser le cerveau, entraînant une hémorragie cérébrale. De plus, en secouant le bébé, celui-ci n’a pas beaucoup de muscles autour du cou. Souvent, les pères aiment lancer l’enfant en l’air car cela le fait rigoler. Or, quand il le rattrape, son cerveau bute contre la boîte crânienne. Parfois, des micro-vaisseaux au niveau des yeux peuvent être rompus ».

Comme symptômes du bébé secoué, le pédiatre cite des convulsions, une irritabilité, absence de sourire, évanouissement, ou encore l’enfant peur devenir pâle et vomir, souffrir d’une perte de la vue ou mourir. Parmi les personnes auteures d’un tel geste, il y a « le père, responsable dans 50% des cas, la mère dans 15 % des cas. Il peut aussi s’agir d’une personne qui s’occupe de l’enfant. Tous les groupes socio-économiques sont concernés et toutes les cultures. Les risques sont plus élevés chez les enfants qui sont nés prématurément ». Et les facteurs favorisant le fait de secouer son enfant peuvent être un manque de sommeil chez le parent, des conflits familiaux entre autres.

Le Dr Leung souligne l’importance d’une campagne nationale de prévention contre le syndrome du bébé secoué. Il estime qu’il faut sensibiliser les nouveaux parents et les personnes assurant la garde de leur enfant. Que faire si l’on n’arrive pas à calmer les pleurs de bébé?

« Déposez-le soigneusement dans son berceau. Revenez le voir chaque quinze minutes. Attendez de vous être calmé avant de le reprendre. Appelez quelqu’un pour parler de vos émotions. Utilisez des stratégies diverses pour retrouver votre calme: prendre des respirations profondes, boire un verre d’eau, écouter de la musique, pleurer, faire du taichi ou du yoga etc. Demandez l’aide de votre conjoint ou d’une personne de confiance ou même d’une ONG», conseille-t-il.

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