TERRAINS DE L’ÉTAT : Ram Joganah, « J’ai fait une demande pour la création d’un espace artistique »

Son nom ayant été cité sur la liste des bénéficiaires de terrain de l’État sous l’ancien régime, le chanteur engagé Ram Joganah a tenu à dévoiler son projet pour cela. Il avance que le terrain octroyé à Tamarin devait servir à la création d’un espace artistique. « Un endroit pour les artistes et pour la promotion de la culture mauricienne », dit-il.
« Je tiens à rassurer mes fans et mes collègues artistes. Je n’ai pas bénéficié de faveurs. J’ai fait une demande pour un terrain de l’État comme beaucoup d’autres pour un projet de développement. Le mien était un espace artistique que je rêve de réaliser depuis longtemps. » C’est en ces termes que Ram Joganah s’est exprimé après que son nom eut été cité, entre autres dans Le Mauricien, concernant les bénéficiaires des terrains de l’État sous l’ancien pouvoir.
Le concepteur de l’émission télévisée Balad dan vilaz affirme que ce projet date de plus de 20 ans, et qu’il souhaitait le réaliser avant de mettre un terme à sa carrière. « En 1986 ou 87, j’avais soumis un projet de vilaz artistik au ministre des Arts et de la Culture de l’époque. J’avais expliqué que mon but était non seulement de promouvoir la culture, mais également de faire vivre le mauricianisme afin de combattre le communautarisme. Malheureusement, ce projet n’a jamais été concrétisé. Si tel avait été le cas, je n’aurais pas eu à faire une demande aujourd’hui, pour le réaliser. »
Ram Joganah avance également que pendant toute sa carrière, il n’a cessé de dénoncer le manque de plateforme pour les artistes, contrairement au nombre de stades de foot, par exemple, dans le pays. « C’est pour cela que j’avais soumis ce projet. Depuis, je n’ai pas dévié de mon objectif. Je continue à croire que les artistes n’ont pas suffisamment d’espace pour s’exprimer. »
Le chanteur dit avoir obtenu « 34 perches dans un coin de rue à Tamarin. » Pour cela, il a fait une réservation de Rs 45 000. « Je n’ai jamais demandé de faveur à quiconque. J’ai simplement écrit au ministre des Arts et de la Culture pour le mettre au courant du projet. D’ailleurs, vu la portion de terrain qui m’a été allouée, j’ai dû revoir le projet de vilaz artistik en espas artistik. »
Ram Joganah invite par ailleurs ceux qui ont des idées ou qui souhaitent collaborer avec lui à le faire. « Initialement, j’ai prévu plusieurs échoppes avec les produits des artistes mauriciens d’expressions diverses. Les artistes pourront également se produire en live. Il y aura également un coin de la musique mauricienne. »
Le chanteur engagé dit n’avoir aucune objection si l’État souhaite reprendre le terrain. « Je ne suis pas un businessman. J’ai fait ce projet avec mon coeur. J’ai toujours essayé d’apporter ma contribution pour mon pays. D’ailleurs, au lendemain des élections de 1982, le premier 60-0 de l’histoire, j’ai dit à mes amis qu’il faut rester mobiliser car nous n’avions pas d’opposition. »
Concernant sa proximité alléguée avec Dan Callikan et sa présence à la MBC, Ram Joganah déclare : « Dan Callikan est un ami de longue date, soit l’époque de Soley Ruz. Mais ce n’est pas lui qui m’a fait venir à la MBC. C’est un ami, Amit Teeluckdharry qui, au départ, devait faire un clip pour ma chanson Balad dan vilaz. Cela n’a pu se réaliser, mais cinq ans plus tard, il m’a sollicité pour faire une émission à la découverte des villages de Maurice. »

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