TIC: Tassarajen Pillay Chedumbrum, « Hors de question de bannir Facebook »

Le ministre des TIC, Tassarajen Pillay Chedumbrum, a inauguré hier au Collège Lorette de Rose-Hill une séance de sensibilisation autour de la sécurité internet. L’occasion pour lui de dire que « la question de bannir Facebook ne se pose pas, et ne se posera pas ».
La sécurité internet est plus que jamais à l’ordre du jour. La CERT-MU poursuivait ainsi sa vaste campagne de sensibilisation dans les écoles secondaires. Escale hier matin au Collège de Lorette de Rose-Hill où le ministre des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) devait prendre la parole en invité d’honneur. Point fort de l’allocution de ce dernier : se vouloir défenseur des droits d’expression et du médium des plates-formes sociales. « La question de bannir Facebook ne se pose pas et ne se posera pas » a-t-il indiqué à deux reprises lors du discours qui a retenu l’assemblée des élèves de Form 6 pendant 25 minutes. De quoi répondre indirectement à l’association socioculturelle qui avait, il y a plus d’une semaine, émis la proposition de fermer les réseaux sociaux.
Le ministre s’est également permis de jouer relâche avec le protocole. Et de tenir un discours, pour la plupart improvisé en anglais et français, d’un ton pédagogue et feignant l’humour de temps à autre. « Imaginez-vous. Vous entretenez une relation virtuelle avec quelqu’un. Lorsque vous allez à sa rencontre, vous voyez, comme on le dit à Maurice, un vye ton » a-t-il illustré. Et d’ajouter : « If it was me, it’s still okay… But if it’s not me, it can be a problem », commentaire qui n’a pas manqué d’amuser les quelque 200 élèves présentes. Le message final se voulait, par ailleurs, qu’« il faut savoir assumer sa propre responsabilité », soit être vigilant, se protéger soi-même, ne pas penser qu’il s’agit uniquement du rôle de l’État de pourvoir à la sécurité internet.
M. Pillay Chedumbrum s’est aussi montré ferme en rappelant le cadre légal et en d’autres mots « ce que l’on risque pour des taquineries qui ne se veulent pas méchantes ». « On peut aller en prison à 18 ans, en sortir à 38 ans – ce n’est pas une perspective agréable » a-t-il dit.
Par ailleurs, Suraj Ramgolam, président du National Computer Board, a attiré l’attention sur la recrudescence des cas cyber-harcèlement à Maurice. Le cyber-harassment compte pour 67 % des cas recensés en 2012 contre 52 % en 2011 et 13 % en 2010.
Pour ce qui est de l’épisode Mauritius Telecom- Orange, Tassarajen Pillay Chedumbrum s’est refusé à commenter le départ annoncé de Sarat Lallah, CEO. « C’est la prérogative de Navin Ramgoolam de choisir la bonne personne », dit-il.
Be aware
On ne le rappellera pas assez, l’internet offre une bulle sociale. Et qui dit société dit forcément codes à appréhender et précautions à prendre. La pédagogie employée par la CERT-MU est basée sur une appréciation défensive des risques encourus. Car, « il n’est pas toujours aisé de retracer le cyber-bully ». Ainsi, une protection optimum reposerait principalement sur une attitude de retenue par rapport à la quantité d’information que l’on déploie dans le domaine public.
En effet, assure la CERT-MU, « sans le réaliser, les adolescents ont tendance à divulguer trop d’informations personnelles dont ils ne peuvent gauger la pertinence et les conséquences ». Commentaire qui fait écho aux propos du ministre qui s’est voulu ferme à ce sujet : « Vous serez des professionnels. Il faut faire attention dès maintenant. »
S’il est par ailleurs certain que les privacy settings sont à définir scrupuleusement, il faudrait également signaler aux jeunes internautes socialites que le cadre légal offre matière à réflexion. Ce serait un autre point de discernement important. À savoir que les norms and regulations de Facebook, par exemple, adjugent à la société américaine le droit de disposer du contenu d’une page – photos, commentaires, nombre de likes, notes – comme bon lui semble. « En d’autres mots, signer à Facebook, c’est donner un droit quasi-inexhaustible, transférable, commercialisable à une société offrant un service. » (Le Mauricien, 11 août 2012). Et d’ajouter : « Afin de bien peser les conséquences du présent énoncé, il serait utile d’imaginer un cas de figure : et si M. Zuckerberg, au temps où il était encore le seul maître à bord du géant californien, décidait subitement de monter des pages à partir du contenu que lui auraient offert gratuitement ses abonnés ? » Avant de s’appliquer à définir les paramètres des privacy settings, il est de prime importance de bien saisir la portée de la décision de vivre en cyber-société.
Plusieurs awareness sessions ont jusque-là été organisées dans l’île avec plus de 2 500 élèves sensibilisées. Le prochain événement du genre devrait avoir lieu au Collège Saint-Esprit Rivière-Noire.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -