(Tirs croisés) Secteur pharmaceutique : Au service de la santé ou du business ?

Rs 5 milliards. Telle est la valeur des médicaments importés en 2019, soit Rs 1 Md par le gouvernement et Rs 4 Mds par le secteur privé. C’est ce que révèle le Pharmaceutical Market Study Report for Consultation publié par la Competition Commission Mauritius (CCM) en septembre dernier. D’autant qu’avec un “fixed percentage mark-up system”, plus le prix coûtant des médicaments est élevé, plus élevés sont la marge de profit et les prix aux consommateurs, comme le souligne encore la CCM.

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La commission souligne que les prix des médicaments sont très élevés au détail alors que le secteur pharmaceutique devrait d’abord être au service de la santé. Selon la CCM, une autre raison attribuée aux prix élevés est le régime de Propriété intellectuelle (IP) qui empêche les importations parallèles et des prix moins élevés. Le secteur pharmaceutique est-il au service de la santé ou du business ? Arshad Saroar, ancien président de la
Pharmacy Association of Mauritius (PAM), rejette le postulat qu’il s’agirait d’un antre du business et que le marché serait à l’avantage des grosses boîtes depuis l’introduction de l’IPR. « Nous avons tellement de génériques importés par de nombreuses grossistes à travers l’île que nous avons une concurrence juste et bonne. » Quant à l’application d’un “regressive mark-up” comme suggéré par la CCM, il considère que ce sera aux dépens des grossistes et des détaillants.

De son côté, Nawaz Dauhoo, pharmacien de carrière s’étant taillé un nom dans l’importation parallèle à travers son entreprise Anichem, est d’avis qu’il faut laisser la chance à tout le monde et non pas avoir des « sole representatives ». L’ex-président de la Small & Medium Pharmaceutical Importers Association souligne que l’importation parallèle est dans l’intérêt du patient. Pour Mosadeq Sahebdin, président de la Consumer Advocacy Platform (CAP), « bien que les prix soient contrôlés par le ministère du Commerce, il existe des éléments qui échappent à leur contrôle ».

Le système actuel d’épuisement national, qui vise la représentation exclusive, « est contre le principe de la libéralisation et donc, anticoncurrentiel ». Il accueille favorablement l’idée d’un regressive mark-up” pour des médicaments moins chers, « tout en assurant aux détaillants une marge confortable ». Il ajoute qu’est révolu le temps où l’on estimait « l’industrie pharmaceutique au service des patients ».

ARSHAD SAROAR (pharmacien) : « Le regressive mark-up : négatif pour les grossistes et détaillants »

Dans son Pharmaceutical Market Study Report for Consultation, la CCM évoque le prix élevé des médicaments au détail et estime important qu’il n’y ait pas de contraintes qui limiteraient la compétition entre les acteurs du marché au détriment des consommateurs… Votre point de vue ?
À Maurice, le prix des médicaments est fixé par le ministère du Commerce. Selon une étude récente, le coût de recherche et de développement d’un nouveau médicament ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) serait en moyenne de USD 2,5 milliards auquel il conviendrait d’ajouter les coûts post-AMM, soit au total USD 2,9 milliards.
Les prix élevés des médicaments découlent de l’augmentation des coûts du fret aérien et de la dépréciation de notre roupie vis-à-vis des principales devises : le dollar américain et l’euro. Les prix des médicaments sont déjà réglementés par le ministère. Nous avons sur le marché tellement de génériques importés par de nombreuses grossistes à travers l’île, que nous avons une concurrence juste et bonne. Nous avons aussi une codistribution de médicaments par les différents grossistes qui importent les médicaments originaux et les génériques. Selon moi, nous avons une concurrence loyale entre les grossistes concernant le prix et cela profite sûrement au client.
Le 28 mai 2019, l’OMS a adopté une résolution historique favorisant la transparence sur les prix des médicaments. Ce sujet, que l’on pourrait croire consensuel, a pourtant donné lieu à une bataille politique sans précédent. Pendant près de dix jours, le palais des Nations unies de Genève s’est transformé en une véritable arène mondiale, où toutes les dissensions, conflits et intérêts contradictoires autour des questions de prix et d’accès aux médicaments ont surgi au grand jour. L’OMS est alors redevenue ce qu’elle aurait toujours dû être : le centre des débats pour l’accès aux médicaments et pour une recherche adaptée aux besoins des malades.

La CCM suggère que la loi soit amendée pour permettre l’importation parallèle, cela dans l’intérêt des consommateurs… Vous en pensez quoi ?
Selon la Commission européenne, « l’importation parallèle d’un médicament consiste à importer puis distribuer le médicament d’un État membre dans un autre État membre, en dehors du réseau de distribution mis en place par le fabricant ou son distributeur agréé ». Les importations parallèles sont justifiées par le fait que le produit en question a déjà reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM), basée sur des informations techniques complètes. Le médicament importé en parallèle doit remplir deux conditions : avoir reçu une AMM dans l’État membre d’origine ; être suffisamment similaire à un produit qui a déjà reçu une AMM dans l’État membre de destination. Les produits importés parallèlement devront respecter les mêmes normes et être de la même qualité. Nous devrons nous assurer que des produits importés en parallèle ne sont pas contrefaits.
La CCM aborde également dans ce rapport une perception de conflit d’intérêts quant aux pharmaciens du privé qui siègent sur le Pharmacy Board et qui « may be involved in the wholesale pharmacy business ». Ceux-ci pourraient être partie prenante des décisions au niveau de l’enregistrement de leurs produits ou ceux de leurs concurrents.
Le Pharmacy Board a besoin de toutes sortes de pharmaciens, qu’ils soient grossistes ou des “retail pharmacists”, ou des pharmaciens du gouvernement afin que chacun puisse partager ses idées. On ne peut faire de discrimination entre les pharmaciens. La Pharmacy Act établit que : « (…) a Pharmacy Board which shall consist of – (a) the Chief Medical Officer, Chairman ; (b) the Chief Government Pharmacist ; (c) 5 pharmacists appointed by the Minister ; (d) a law officer designated by the Attorney-General. (e) A Government Pharmacist designated by the Minister shall act as Registrar of the Board ».

Les prix des médicaments étant basés sur un “fixed percentage mark-up system”, plus le prix coûtant des médicaments est élevé, plus le prix aux consommateurs sera élevé… Êtes-vous pour un “regressive mark-up system” comme le recommande l’OMS et le suggère la CCM dans son rapport ?
Le prix pour un médicament comprend un certain nombre d’éléments comme le prix de vente du fabricant, la chaîne d’approvisionnement et des coûts supplémentaires. Ces éléments de prix proviennent de diverses sources, telles que le fret, les “storage fee”, “transport fees”, etc. Ces frais sont souvent élevés, constituant régulièrement entre 30% et 45% du prix du médicament délivré. Les éléments de prix sont une préoccupation pour tous les acteurs impliqués dans la santé publique et l’accès aux médicaments. L’application d’une réglementation régressive des prix à l’industrie pharmaceutique aura un gros impact négatif sur les grossistes et les détaillants et ces entreprises deviendront non durables et non profitables. Les “retail pharmacies” qui ont déjà du mal à opérer sous les réglementations existantes peuvent être contraintes de mettre fin à leurs activités. Cela peut forcer les propriétaires de pharmacies existantes à se livrer à de mauvaises pratiques telles que la vente excessive de sirops contre la toux, le commerce illégal de substances psychotropes et autres, simplement pour survivre et joindre les deux bouts.

Que prônez-vous pour que le secteur soit moins “business minded” et davantage dans l’intérêt des consommateurs ?
Le secteur pharmaceutique n’a jamais été une affaire “business minded”. Nous sommes pharmaciens, nous prenons soin de nos patients. Les pharmaciens sont des professionnels dynamiques, tournés vers le patient et déterminés à répondre à leurs besoins en soins de santé. Actuellement, il y a un mouvement au-delà de la préparation et de la distribution traditionnelle de médicaments vers un rôle plus professionnel de conseil et de soins de santé primaires du patient.

NAWAZ DAUHOO (Anichem Pharmacy) : « L’importation parallèle est dans l’intérêt du patient »

Dans son Pharmaceutical Market Study Report for Consultation, la CCM évoque le prix élevé des médicaments au détail et elle estime important qu’il n’y ait pas de contraintes qui limiteraient la compétition entre les acteurs du marché, ce qui est au détriment des consommateurs… Votre point de vue ?
Il faut donner la chance à tous de travailler. En tant qu’ex-président de la Small & Medium Pharmaceutical Importers Association, accompagné de quelques membres, nous avons présenté ce dossier à la CCM. Il ne faut pas avoir des “sole representatives”. On a fait un travail sur les avantages de l’importation parallèle. Le public sort gagnant. Le même produit, venant de la même usine en Europe, se vend à moins cher. L’importation parallèle a toujours existé en Europe. Les grands laboratoires ne vont pas coopérer car ils seront perdants. Ils veulent vendre à des prix forts. Maurice étant considérée comme un pays à hauts revenus, ils mettent des prix forts. Le même produit dans un autre pays en Afrique peut se vendre à moins cher. Par exemple, il y a un médicament contre le diabète des États-Unis qui se vend à presque Rs 1 000 la boîte à Maurice. En Inde, le même produit des États-Unis se vend à Rs 400 ! Ce n’est pas normal. C’est ainsi que les laboratoires travaillent, en termes de volume. S’ils mettent le produit à Rs 1 000 en Inde, c’est sûr qu’ils n’auraient pas vendu le même volume qu’à Rs 400. Nous, on essayait de contourner ce service en important de l’Inde. Mais, malheureusement, le labo a mis le produit sous l’IPR (Intellectual Property Rights). On ne peut plus le faire. Je dis toujours aux patients : si vous voulez le produit à Rs 400, vous pouvez l’acheter en Inde avec votre prescription pour un an. Personne ne vous arrêtera à la douane. C’est votre droit. Il y a des gens qui sont malades et qui ne peuvent acheter des médicaments chers. L’importation parallèle est dans l’intérêt du patient. Avec l’importation parallèle, on arrivait à avoir 25-30% du marché.

Vous rejoignez donc la CCM qui suggère que la loi soit amendée pour permettre l’importation parallèle dans l’intérêt des consommateurs ?
Bien sûr. J’ai commencé tout petit quand j’ai créé Anichem. On vient de fêter nos 30 ans. On a grandi avec l’importation parallèle. Nous avons une belle réputation à ce niveau. Ensuite, les grosses boîtes ont trouvé la formule magique pour nous bloquer. Depuis quelques années, elles enregistrent leurs produits à la douane sous l’IPR.

Diriez-vous que les grosses boîtes ont plus le souci du business que la santé des gens qui ne peuvent se permettre des médicaments coûteux…
Exactement. Leur but est de vendre tant de produits par mois.

La CCM aborde également dans ce rapport une perception de conflit d’intérêts quant aux pharmaciens du privé qui siègent sur le Pharmacy Board et qui « may be involved in the wholesale pharmacy business ». Ceux-ci pourraient être partie prenante des décisions au niveau de l’enregistrement de leurs produits ou ceux de leurs concurrents.
C’est vrai. Ce n’est pas normal. On se bat contre cela. Je vous donne l’exemple de cette personne qui siège sur le Trade and Therapeutic Committee qui approuve ou pas les produits. Si c’est son produit, bien sûr qu’il votera pour et si c’est le produit d’un concurrent, il objectera. Un délégué médical travaillait chez lui et voulait faire un petit business des compléments alimentaires pour les sportifs. Il a déposé ses produits pour être enregistrés. Mais cette personne a objecté à la demande de son employé avant de le licencier…

C’est ainsi que la CCM suggère que le Pharmacy Board n’inclue pas les pharmaciens qui sont dans le “wholesale business”.
Tout à fait. Les grosses boîtes ont leurs propres officines, ce qui fait qu’ils ont leur “retail wholesaler”. Il ne faudrait pas que les pharmaciens “retail” non plus siègent sur ces “boards” car ce n’est pas le pharmacien du grossiste mais le pharmacien du groupe qui font du “retail”.

De l’autre côté, il ne serait pas bon que le Pharmacy Board exclue les pharmaciens du privé et n’inclue que ceux du gouvernement, n’est-ce pas ?
Le Pharmacy Board doit faire la part des choses. Il faut les pharmaciens du gouvernement et du privé. Mais il ne faut pas que les pharmaciens des grossistes puissent avoir accès. Il y a peut-être une trentaine de pharmaciens sur près de 400 qui travaillent avec les grosses boîtes. Il y a donc quelque 350 qui sont libres pour venir sur le Board.

Les prix des médicaments étant basés sur un “fixed percentage mark-up system”, plus le prix coûtant des médicaments est élevé, plus élevés seront la marge de profits et les prix aux consommateurs. Êtes-vous pour un “regressive mark-up system” comme le recommandé l’OMS et le suggère la CCM dans son rapport ?
Oui. Peut-être si un produit dépasse Rs 1 000, on peut faire un “mark-up” différent pour le “wholesaler” (mettons à 8%) et le “retailer” (15%). Cela fait une différence de 10%. Il faut faire un “graded mark-up”. Actuellement, c’est le même “mark-up” pour tous les produits. Le but devrait être que le public doit pouvoir acheter le médicament. Maurice peut être considérée comme pays à haut revenu mais je suis très impliqué dans le social. Quand vous voyez le nombre de gens pauvres qui n’ont même pas à manger, c’est incroyable. Comment vont-ils payer les médicaments ?

Que prônez-vous pour que le secteur soit davantage dans l’intérêt des consommateurs ?
Il faut sensibiliser les pharmaciens. Mais je ne suis pas sûr que cela marchera. Celui qui voudra avoir plus d’argent n’écoutera pas. Il faut changer la loi, baisser le “mark-up”. Si le prix dépasse un seuil, il faut prendre moins de profit. Il faut trouver une formule car il y a des produits qui se vendent entre Rs 30 000 et Rs 40 000. Combien de personnes peuvent-elles acheter cela ? Dans ma carrière, j’ai vu des personnes qui ne pouvaient pas acheter des médicaments qui n’étaient même pas chers. C’est pourquoi à l’époque j’ai décidé de faire de l’importation parallèle pour proposer des prix plus bas.

MOSADEQ SAHEBDIN (CAP) : « Révolu le temps où le secteur était au service des patients

Dans son Pharmaceutical Market Study Report for Consultation, la CCM évoque le prix élevé des médicaments au détail et elle estime important qu’il n’y ait pas de contraintes qui limiteraient la compétition entre les acteurs du marché au détriment des consommateurs… Votre point de vue ?
La CCM fait ses analyses selon les paramètres de la Competition Act, établit ainsi s’il y a pratique anticoncurrentielle ou pas selon les données économiques. Or, ce sont les prix qui impactent le plus les consommateurs. Bien que les prix soient contrôlés par le ministère du Commerce, il existe des éléments qui échappent à leur contrôle. Selon une étude effectuée par Health Action International, il y a quelques années, les prix des médicaments sont établis par les fabricants, selon le PNB du pays importateur. Comme dans le cas des frais imposés à l’enregistrement des médicaments qui, nous estimons, constituent une barrière à l’entrée en favorisant les grands importateurs, ce sont les maisons mères, comme nous l’a confirmé un importateur, qui en prennent la charge. De ce fait, les prix pourraient être gonflés à l’importation et ainsi passer l’étape de fixation des prix sans que la Price Fixing Unit n’ait à en redire.

La CCM suggère que la loi soit amendée pour permettre l’importation parallèle, cela dans l’intérêt des consommateurs…
Comme le souligne la CCM, le régime d’épuisement national adopté par le gouvernement influe négativement sur les prix des médicaments. Il convient de rappeler que dans le cadre d’une étude sur l’impact socio-économique de l’épuisement international, la CAP avait réitéré sa position en faveur de l’épuisement international (International exhaustion) lors des rencontres consultatives avec une consultante engagée par le ministère des Affaires étrangères. Lors de ces discussions, la CAP avait exprimé sa position en faveur de l’épuisement international afin de favoriser la concurrence et par conséquent, permettre aux consommateurs d’avoir accès à un plus grand choix de produits, de meilleure qualité à des prix compétitifs. Nous rejetons l’affirmation des détenteurs de marques selon laquelle l’importateur parallèle pourra utiliser une marque authentique pour affecter la réputation de la marque ou modifier le produit original tout en maintenant la marque authentique.
L’épuisement national, visant à perpétuer le mode actuel de la représentation exclusive, prôné par certains, dont la Chambre de Commerce, est contre le principe de la libéralisation et donc, anticoncurrentiel. La CAP est en faveur de l’adoption immédiate du régime d’épuisement international pour le marché des médicaments, en attendant la finalisation et l’adoption éventuelle des recommandations de la consultante.

La CCM aborde également dans ce rapport une perception de conflit d’intérêts quant aux pharmaciens du privé qui siègent sur le Pharmacy Board et qui « may be involved in the wholesale pharmacy business ». Ceux-ci pourraient être partie prenante des décisions au niveau de l’enregistrement de leurs produits ou ceux de leurs concurrents.
La Commission a eu raison de relever un possible conflit d’intérêts de par la présence des importateurs qui sont eux-mêmes engagés dans la distribution sur le Pharmacy Board. Ceux-ci disposeraient d’“inside information” pour devancer leurs concurrents. Il est clair que ceux-ci peuvent agir en tant que juge et partie pour approuver ou interdire l’importation de produits sur lesquels ils auraient un intérêt.

De l’autre côté, il ne serait pas bon que le Pharmacy Board exclue les pharmaciens du privé et n’inclue que ceux du gouvernement, n’est-ce pas ?
La décision du Conseil des ministres de vendredi dernier en faveur de l’élaboration d’un Medical and Healthcare Products Bill dont le but serait de mettre sur pied, en remplacement du Pharmacy Board, une National Medical and Healthcare Product Regulatory Authority dont on dit qu’elle sera indépendante, devrait éliminer ce genre de situation. Attendons pour savoir si ce n’est pas qu’un “gimmick” pour caser des incompétents.

Les prix des médicaments étant basés sur un “fixed percentage mark-up system”, plus le prix coûtant des médicaments est élevé, plus élevés sont la marge de profit et les prix aux consommateurs… Êtes-vous pour un “regressive mark-up system” comme le recommandé l’OMS et le suggère la CCM dans son rapport ?
La méthode actuelle de “mark-up” encourage les pharmaciens à stocker des médicaments les plus chers, s’assurant une plus grande marge de profits. De ce fait, certaines pharmacies évitent de mettre en vente les médicaments provenant de l’importation parallèle ou les génériques, moins chers, donc générant moins de profits. La mise en place du système de “regressive mark-up” comme le recommande la Commission sur la base des recommandations de l’OMS devrait permettre aux consommateurs d’accéder à des médicaments moins chers, tout en assurant aux détaillants une marge confortable.

Que prônez-vous pour que le secteur soit moins “business minded” et davantage dans l’intérêt des consommateurs ?
Révolu le temps où l’on estimait l’industrie pharmaceutique au service des patients. On n’attend pas de l’industrie des médicaments qu’elle soit une entreprise caritative. Avec l’emprise de gens comme Bill Gates dans cette industrie, il est clair qu’ils sont là pour de gros profits. Pire, l’industrie pharmaceutique est connue pour avoir une culture profonde de corruption. Des cas comme celui de Mediator en France ou du laboratoire Ranbaxy en Inde le confirment. Chez nous, nous l’avons subi de plein fouet en pleine crise de la COVID, lors du confinement. L’industrie n’est pas là pour venir en aide aux peuples. Certains fabricants n’ont pas hésité, avec la complicité de certains importateurs nouvellement convertis dans le “big business” des pharmaceutiques et avides de gains vite accumulés, à plumer les gouvernements et par extension, les contribuables. Il est impératif que les consommateurs réalisent cet état de choses et refusent de se faire exploiter. Refusez, par exemple, de subir la surprescription de médicaments par des médecins sous influence des laboratoires. Insistez sur l’achat de génériques ou de substituts moins chers et faites pression pour le changement de régime d’importation. Telles doivent être les priorités des consommateurs.

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