(Tourisme) « Service providers » : Les « contract vans » dans un cul de sac

L’effet domino de la crise dans le tourisme affecte également les opérateurs des “contract vans”. Pour la Contract Van Owners Association, le gouvernement doit trouver une formule afin de venir en aide à ces opérateurs, alors que le Wage Assistance Scheme est arrivé à terme. Le permis temporaire pour transporter des employés, mis en place par la National Land Transport Authority (NLTA), s’avère « compliqué », selon eux. De plus, le moratoire accordé sur les prêts bancaires ne s’applique pas aux compagnies de leasing, qui exigent le remboursement.

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Pour Arvin Mungur, porte-parole de la Contract Van Owners Association, les temps sont « durs », avec le secteur du tourisme complètement à l’arrêt depuis deux mois et demi. Valeur du jour, ceux qui assurent le service de transport dans ce secteur sont en chômage technique. Même si le gouvernement a pris l’initiative d’octroyer un permis temporaire à ceux opérant dans le tourisme et le transport scolaire, d’assurer également le transport des employés, notamment pour les centres d’appel, la situation s’avère « compliquée ». Il explique : « Pour obtenir ce “temporary permit”, il faut faire une application qui comprend une clause, disant que vous devez avoir un contrat en écrit avec une entreprise. Mais où va-t-on trouver ce contrat en cette période ? Même les entreprises, notamment les centres d’appel, sont en train de licencier. Comment vont-ils engager de nouveaux opérateurs pour le transport des employés ? »

Ce qui explique que les opérateurs se retrouvent en chômage technique en attendant la reprise des activités dans le tourisme. Entre-temps, il faut assurer les frais nécessaires pour maintenir le permis. « Le permis pour un “contract van” coûte Rs 5 000. Il faut ajouter la déclaration à Rs 3 000 et l’assurance qui va de Rs 30 000 à Rs 50 000, dépendant du type de van. J’ai trois personnes qui travaillent avec moi et je dois donc assurer leurs salaires. Pour le moment, je puise dans mes économies », indique Arvin Mungur.

En sus de cela, ajoute-t-il, il faut rembourser les emprunts pour l’achat de véhicules. « Le gouvernement a demandé aux banques d’accorder un moratoire pour les emprunts, mais les compagnies de “leasing” ne l’ont pas appliqué. On est en train de nous harceler pour le paiement chaque mois », dit-il. Il dit de plus regretter que « les autorités ne considèrent que les hôtels et les tour-opérateurs dans cette crise, alors que les “service providers” sont aussi concernés ». Il souhaite que les opérateurs de van obtiennent un soutien du gouvernement en attendant que les activités reviennent à la normale.

L’impact sur ce secteur d’activité touche un grand nombre de personnes, poursuit Arvin Mungur. « Il y a à peu près 20 vans qui travaillent avec chaque hôtel. Que va-t-on faire des chauffeurs ? Ils ont aussi des familles à nourrir. C’est pour cela que nous souhaitons une assistance du gouvernement », souligne-t-il.

Un autre opérateur se dit « complètement dépassé » par la situation. Généralement, il transporte des artistes assurant l’animation dans les hôtels. Mais comme ces derniers ne travaillent pas non plus, il n’a plus de contrat. Pour subvenir aux besoins de ma famille, j’ai dû prendre le risque d’opérer comme “van marron”. J’essaye d’avoir quelques passagers attendant à l’arrêt d’autobus le matin. Depuis la semaine dernière, j’ai pu avoir quelques passagers, car les autobus ne s’arrêtent pas à certains endroits, étant déjà remplis.
Il explique : « J’ai été sollicité par des personnes de ma localité pour les transporter jusqu’à Port-Louis, car elles avaient peur d’arriver en retard à leur travail. Les autobus sont déjà remplis, car ils doivent observer la “social distancing”. Cependant, c’est un gros risque que je prends, car si on m’arrête, j’aurais une grosse amende à payer. Je me sens un peu comme un voleur, alors que je suis en train d’aider des personnes à se rendre au travail à l’heure. »

Cet opérateur dit avoir également pris connaissance du permis temporaire proposé par la NLTA, mais comme Arvin Mungur, il explique que cela s’avère « compliqué ». Il poursuit : « Nous sommes dans un contexte, où les entreprises sont en train de couper les frais. Croyez-vous qu’ils prendront un deuxième van pour transporter leurs employés ? De plus, un van de 15 places ne peut transporter que neuf personnes actuellement. On n’arrivera pas à rentrer dans les frais en dépensant le diesel pour aller déposer neuf personnes dans des endroits différents. »

Notre interlocuteur est d’avis que le permis temporaire aurait dû s’appliquer également à un service de transport en commun. « De toute façon, avec la “social distancing”, les autobus ne peuvent prendre tous les passagers. Nous aurions pu permettre d’alléger la situation », dit-il.

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