TRANSPLANTATION RÉNALE REFUSÉE – RACHÈLE NG : « Je vais me battre pour survivre »

Rachèle Ng est sous dialyse depuis plus d’un an. Battante dans l’âme, elle veut à tout prix vaincre sa maladie. Elle souhaite bénéficier d’une transplantation rénale sauf que la loi le lui interdit. Raison : son donneur n’est pas de lien de parenté avec elle. Rachèle Ng lance un appel de détresse au gouvernement pour que la loi soit révisée. Elle est même prête à jurer un affidavit en Cour. Rencontre…
En 2014, on diagnostique à Rachèle Ng une insuffisance rénale. « J’avais subi une amputation des orteils. Le temps passait et j’ai réalisé que mes pieds étaient encore enflés. Je croyais que la chirurgie avait mal tourné. Mais le médecin a découvert que je souffrais d’une montée d’urée et de créatinine ».
Femme courageuse, Rachèle Ng décide de ne pas laisser la maladie l’abattre. « Le médecin m’avait prévenu que tôt ou tard, j’aurais à suivre un traitement par dialyse. De 2014 à 2016, j’ai mené une lutte pour préserver les fonctionnalités de mes reins. Malheureusement, l’insuffisance rénale est une maladie dégénérative. De plus, je suis issue d’une génération de diabétiques. Ma mère est décédée à la suite d’une insuffisance rénale et nous ne le savions pas », dit-elle.
Depuis août 2016, Rachèle Ng est sous traitement par dialyse. Malgré tout, elle n’a jamais baissé les bras. Elle débute des recherches sur cette maladie chronique ainsi que les solutions. « J’ai compris qu’en médecine conventionnelle, il y a deux options. La première est le traitement par dialyse qui apporte un soulagement jusqu’à ce que le patient quitte ce monde et la deuxième est la transplantation rénale qui apporte la guérison. Je vais me battre pour survivre », explique-t-elle.
Rachèle Ng raconte qu’elle vit un cauchemar avec le traitement par dialyse. Elle doit pratiquer la dialyse trois fois par semaine et après chaque séance, elle tombe malade, souffrant de faiblesses, de vomissements, de démangeaisons, de perte d’appétit, entre autres. « Six fistules ont été placées dans mon corps, dans les bras, une dans mon cou et deux autres dans mes deux jambes. Les deux fistules dans mes jambes ont été finalement enlevées parce qu’elles provoquaient une infection ».
Notre interlocutrice a décidé de vaincre sa maladie en optant pour la transplantation rénale. Toutefois, une condition s’impose. Le donneur de rein doit avoir un lien de parenté avec elle. « Ma soeur est diabétique et mon frère prédiabétique. Ils ne pourront être les donneurs. La loi précise qu’un proche, soit une belle-soeur par alliance ou un demi-frère ou demi-soeur, peut aussi être donneur. Mais je n’ai personne », avance-t-elle.
« Lors d’une intervention sur les ondes d’une radio privée, quelqu’un m’a appelé et a souhaité me faire don de son rein. Mais la loi nous l’interdit pour des raisons d’ordre éthique. On a peur qu’on fasse du trafic avec les organes », ajoute-t-elle.
Rachèle Ng ne sait plus à quelle porte frapper. Elle a un donneur et elle souhaite se faire opérer en Inde. Elle va même prendre la responsabilité du donneur. Mais cette opération est interdite par la loi. « Je me suis fait des amis dans le centre de dialyse et à chaque fois que j’apprends que l’un d’eux s’en est allé, je me sens déprimée. On se dit “who’s next ?” Or, je veux continuer ma bataille », dit-elle.
Elle dit être en contact avec un médecin indien qui lui a expliqué que l’Inde a une banque d’organes mais qu’elle ne pourra en bénéficier car elle n’est pas d’origine indienne.
Notre interlocutrice demande au gouvernement de réviser la Human Tissue (Removal Preservation and Transplant) Act 2006 afin que cet étranger puisse être son donneur et qu’elle puisse enfin trouver la guérison. « J’assure au gouvernement qu’il n’y a aucun trafic d’organe. Nous sommes même prêts à jurer un affidavit en ce sens en Cour ».
Par ailleurs, Rachèle Ng demande au gouvernement de lui accorder une subvention médicale pour qu’elle puisse financer sa chirurgie à l’étranger. « Depuis que je suis tombée malade, j’ai épuisé toutes mes économies dans les soins. Je n’ai pas honte de dire que je n’ai plus rien. D’ailleurs, je vais organiser un dîner de charité dans un club chinois pour récolter des fonds. Ce serait bien si le gouvernement pouvait m’accorder la subvention médicale », fait-elle ressortir.

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