TRANSPORT PUBLIC: Des villages du Sud sans bus

Le Regrupman Travayer Sosyal (RTS) fustige un problème de transport dans six villages du Sud, en l’occurrence Carreau-Esnouf, Desplace, Mon Désert, Camp-Carol, Le Bouchon, Carreau Accacia. Leurs habitants attendraient parfois le bus près de trois heures tandis que d’autres devraient marcher plusieurs kilomètres à travers les champs de canne avant de trouver un arrêt.
Six villages du Sud souffrent de problèmes de transport. Selon le président du conseil de village Carreau-Esnouf, Aubeelack Nemnarain, la situation ne s’est pas améliorée depuis près de 40 ans, soit, selon lui, depuis la création des bus individuels de la ligne 137. En mars dernier, une réunion s’était bien tenue avec les quatre propriétaires de bus, mais « les propriétaires avaient alors déclaré que la ligne 137 n’est pas rentable », fait ressortir le président de Carreau-Esnouf.
Ces bus, qui sortent de Curepipe, sont en effet tenus de passer par les villages de Carreau-Esnouf, Desplace, Mon Désert, Camp-Carol, Le Bouchon et Carreau-Accacia. Le problème, dit-on, c’est qu’ils les détournent. Selon le président de Carreau-Esnouf et son homologue de Camp-Carol, Kenya Ranjeet Foolchand, ces bus « bypass » leur village. Conséquence : les étudiants sont contraints de sortir deux heures plus tôt de chez eux afin de trouver un bus. « Souvent, ils arrivent alors que la porte de l’école est toujours fermée. C’est très dangereux », explique le Dr Rajah Madhewoo, membre du Regrupman Travayer Sosyal.
De même, des villageois, devant se rendre sur leur lieu de travail, en ville, ont perdu leur emploi car ayant accumulé du retard. Le problème touche également les personnes âgées, le plus souvent obligées de se déplacer en taxi. « Où est le transport gratuit dans ce cas ? » s’interroge M. Nemnarain. Et d’ajouter que des taxis marrons profitent de cette opportunité pour opérer.
Le président de Carreau-Esnouf soutient avoir fait part plusieurs fois du problème à la National Transport Authority (NTA) et aux autorités. En vain, dit-il. « La NTA est au courant. Mais kan bann officier fair zot “site visit”, kouma dire ena ene telepathie ek proprietair bis. Toutsuite bann bis la mem. »
Avec l’ouverture d’un centre du Mauritius Institute for Training & Development (MITD) à Carreau-Esnouf, les villageois avait espéré de voir une solution à leur problème. « Nou ti pense pou gaygn bis », dit M. Nemnrain. Tel n’aura pas été le cas. Aussi, les villageois mécontents comptent organiseront une manifestation ce jeudi à Port-Louis, à 11h30. Et d’espérer que les autorités prendront cette fois leurs griefs en considération. À noter que nous avons tenté, en vain, d’obtenir une réaction de la NTA.

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