(Tribunaux) Consignes sanitaires non-respectées : Le quotidien au judiciaire se conjugue à l’angoisse

– Le staff, qui côtoie un grand nombre de personnes venant des quatre coins de l’île, déplore que les gestes barrières « ne sont pas totalement respectés »

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– Entre le regroupement devant les ascenseurs, les comptoirs et le Registry, le système laisse entrevoir de sérieuses limites

Les tribunaux ont repris le travail depuis une semaine. Alors que le judiciaire a été appelé à adapter son organisation afin de se conformer aux mesures sanitaires, le système laisse entrevoir certaines limites. Les Courts Officers, qui travaillent directement avec les membres du public, soulignent que « ce n’est pas aussi simple de faire respecter les consignes sanitaires avec des personnes venant en cour toute la journée ». Ils ajoutent : « Pour certains, c’est le contrôle strict, mais pour d’autres, c’est un laisser-aller. Avec le nombre de cas qui augmente tous les jours, nous sommes tous exposés au risque de contamination. »

Les tribunaux, qui accueillent un grand nombre de personnes au quotidien, représentent ainsi un grand risque en matière de sécurité. Si le personnel s’assure que les gestes barrières sont respectés autant que possible, il concède ne pas être en mesure de fournir une sécurité maximale, vu certaines contraintes. En Cour d’assises, à titre d’exemple, les proches des détenus, qui viennent pour leur procès, sont présents tous les jours.
Si dans les salles d’audience, certains juges sont, dit-on, stricts quant au respect des consignes sanitaires, dans d’autres tribunaux, c’est un peu le laisser-aller. « Ena lakour bann ziz-la strikt, zot pa les pase. Pa tou dimoun ki gayn drwa rantre e bizin respekte konsign. Me ena lakour, bann avoka vini avek plizir pupil. Zot pa ekoute. Bann fami bann akize vini par gran nonb, zot regroup zot pou atann deor. Pa fasil pou zer tou sa », déplorent les Court Officers.

Pour eux, avec le nombre de cas qui augmente chaque jour, c’est l’angoisse, car ils réalisent qu’ils sont « grandement exposés au risque de contamination ». Ils s’inquiètent également du « manque de protection des détenus dans les Accused Boxes ». Ils poursuivent : « Dans les procès qui comptent plus d’un accusé, ils sont tous ensemble sans distanciation sociale dans le box des accusés. L’on voit se croiser plusieurs personnes dans trois mètres carrés. »

Bien qu’avec la plupart des procès suspendus ou reportés, le contact avec beaucoup d’hommes de loi se résume à l’envoi et la réception de courriers recommandés pour maintenir un lien avec les tribunaux, d’autres font tout de même le déplacement pour se rendre sur place pour des raisons inutiles. Par ailleurs, autre casse-tête pour le personnel du judiciaire, c’est de faire respecter la distanciation sociale dans les ascenseurs. La nouvelle Cour suprême ne dispose pas d’escaliers et, pour se rendre d’un étage à un autre, il faudra prendre l’ascenseur.

Même si les consignes préconisent un maximum de six personnes dans l’ascenseur par trajet, ils sont tous les jours plus d’une dizaine à y être, sans compter le regroupement avant de prendre l’ascenseur. Si cette situation perdure, disent ces employés, « il sera impossible de contrôler et de maintenir les conditions sanitaires afin de limiter les risques ». Par ailleurs, l’on indique que ce n’est pas tout le personnel du judiciaire qui s’est déjà fait vacciner. Ces derniers estiment que « ceux travaillant tous les jours avec les membres du public devraient avoir la priorité pour la vaccination ».

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