Compensation salariale : Panier de la ménagère : Rs 2 000 de plus depuis décembre 2019

-Deux employés sur trois, soit secteurs privé et public confondus, touchent moins de Rs 20 000 par mois

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-Les revenus générés par les taxes indirectes en baisse avec un retour au niveau de 2016-17, soit la barre des Rs 53 milliards

-Avec le Covid-19, 45 500 Mauriciens considérés comme inactifs pour ne pas être comptés en tant que chômeurs

Le montant de la compensation salariale effective à partir du 1er janvier prochain devra être annoncé lors du prochain round des tripartites, présidé par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, jeudi. Les syndicats, qui ont jusqu’à demain pour soumettre leurs propositions, semblent se mettre d’accord que le barème varie de Rs 450 à Rs 1 000. Ils ont tout de même soumis une requête expresse au gouvernement à l’effet que les bénéficiaires de prestations sociales, dont le Old-Aged Pension (OAP), soient compensés pour la perte du pouvoir d’achat, contrairement à ce qui a été le cas depuis janvier dernier.

En prélude à ce prochain rendez-vous, les autorités ont été appelées par le négociateur syndical Ashok Subron à fournir une série de données, dont la hausse de Rs 2 000 pour le panier de la ménagère en 2021 comparativement à 2019, soit au lendemain des dernières élections générales. Un autre chiffre qui devra faire tiquer plus d’un est le nombre d’employés dans le secteur privé, qui est passé de 334 200 en 2020 à 288 700 en 2021, avec la pandémie de coronavirus et les problèmes survenus dans le monde du travail.

Dans la conjoncture, le facteur qui devra retenir l’attention porte sur l’évolution du coût du panier de la ménagère (CPI Basket) au fil de ces derrières années. Ainsi, depuis l’année dernière, le panier de la ménagère nécessite des dépenses de plus de Rs 30 000 par mois. Ainsi, de 2019 à la fin de cette année, le CPI Basket a augmenté de Rs 2 000, passant de Rs 29 900 à Rs 31 900. C’est ce qu’indique Statistics Mauritius dans ses prévisions, confirmant que le taux d’inflation devrait être de 4% d’ici à la fin de ce mois.

L’évolution du coût des denrées de base devrait conforter les syndicalistes, qui soutiennent que la demande d’une compensation salariale de Rs 1 000 est des plus légitimes, tenant en ligne de compte l’élément de rattrapage. Au cours de ces cinq dernières années, soit de 2017 à 2021, le panier de la ménagère a coûté Rs 1 000 plus cher annuellement. Par contre, selon les données du dernier Household Budget Survey datant de 2017, les salaires mensuels de l’employé sont de Rs 18 400 et l’Average Number Income Earner per Household est de deux.

Toujours en ce qui concerne les salaires et revenus des employés, les dernières statistiques officielles démontrent que la grosse majorité est dans la fourchette de Rs 12 000 à Rs 20 000 par mois, que ce soit dans le secteur privé que dans le service civil. Par contre, le pourcentage est nettement plus élevé si l’on ne se concentre que sur les salariés du privé.
En principe, avec les deux catégories combinées, l’on arrive à deux sur trois avec des salaires de Rs 12 000 à Rs 20 000 par mois. Mais dans le secteur privé, la proportion est encore plus élevée, atteignant trois sur quatre. Par contre, à l’autre bout de l’échelle, un employé sur cinq bénéficie des rémunérations mensuelles de plus de Rs 30 000 par mois.

Le tableau ci-dessous donne un aperçu des salaires en 2021, avec entre parenthèses le pourcentage dans le privé :
Rs 12 000 et moins : 33, 3%(44,2%)
Rs 12 001 à Rs 20 000 : 30%(32,5%)
Rs 20 001 à Rs 30 000 : 16,1%(10,7%)
Rs 30 001 à Rs 40 000 : 8,6%(4,2%)
Rs 40 001à Rs 50 000 : 4,3%(2,5%)
Rs 50 001 +  : 7,7%(5,9%)

Le nombre d’employés touchant des salaires au-dessus de Rs 50 000 dans le privé est de 17 200 en 2021, en régression par rapport aux 17 600 de l’année des dernières élections générales. Par ailleurs, un phénomène similaire de baisse est également noté pour les employés avec des salaires de moins de Rs 50 000 par mois, soit 271 500 cette année contre 313 750 en 2019.

Tableau du chômage revu et corrigé

Cette situation s’explique par le fait que le nombre d’employés dans le secteur privé a enregistré une nette régression en 2021 comparativement aux années précédentes. En 2021, le secteur privé employait 288 700 personnes, contre 331 350 en 2019 et 334 200 l’année dernière.

Si pour le citoyen lambda, cette réduction devrait se répercuter au tableau officiel du chômage, l’explication officielle est tout autre, à savoir que « according to the international classification, individuals who were not looking for work during the lockdown were classified as (temporarily) inactive and not as unemployed ». Ce qui fait que le nombre de chômeurs est délesté de 45 500 d’un trait de plume.

Néanmoins, l’évolution du nombre de bénéficiaires et du montant global payé au titre des Transitional Unmeployment Benefits permettent une autre lecture du tableau du chômage revu et corrigé. De janvier à juin 2020, le nombre de bénéficiaires était sous la barre des 5 000 avec des paiements variant entre Rs 21 millions et un maximum de Rs 65 millions.
Mais à partir du mois d’août de l’année dernière, le chiffre passe au-dessus de la barre des 5 000 pour atteindre le double, soit plus de 10 000 à partir de janvier de cette année, et ce, jusqu’à juin. Le paiement mensuel des Transitional Unemployment Benefits grimpe à plus de Rs 140 millions, alors que depuis août, le montant est descendu sous les Rs 100 millions, allant jusqu’à Rs 76,2 millions pour le mois de novembre de cette année.
D’autre part, le secteur public emploie plus de 100 000 personnes, soit 104 400, dont 800 âgés de 65 ans et plus et 16 600 entre 55 et 64 ans. Force est de constater que la main-d’œuvre étrangère a régressé d’une année à l’autre, soit 33 300 en 2020 contre 30 000 cette année.

Cette tendance baissière en raison de la pandémie du Covid-19 est également visible au tableau des revenus avec le gouvernement enregistrant un manque à gagner sur les recettes fiscales, soit Rs 2 milliards de moins au titre de la Corporate Tax et Rs 4,2 milliards pour les taxes indirectes de 2019-20 à 2020-21. Mais s’i l’on compare les revenus des taxes indirectes au 30 juin dernier à ceux du 30 juin 2019, le tableau est encore plus catastrophique, soit une baisse de Rs 9,6 milliards.

Par contre, en dépit des deux lockdowns, le chiffre d’affaires aggloméré des 100 Top Companies a progressé de Rs 20 milliards pour atteindre Rs 378,8 milliards avec des impôts de Rs 3,3 milliards. Les profits réalisés sont de Rs 26,4 milliards au 30 juin dernier, contre Rs 35,8 milliards pour le précédent exercice financier. Les chiffres émanant de la Mauritius Revenue Authority ne donnent aucune indication sur le montant de dividendes distribués par ces conglomérats économiques, alors qu’en 2018-19, ils avaient distribué Rs 13,6 milliards à leurs actionnaires.
Finalement, la contribution fiscale des opérateurs du Global Business Sector se monte à Rs 6 milliards, une légère progression par rapport aux Rs 5,8 milliards de 2019-20.

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