Sanjay Sembhoo, (CDS) : « Que d’autres produits se joignent aux cinq premiers ! »
Jayen Chellum (ACIM) : « Il faudra attendre avant un état des lieux vu que 800 marques sont concernées »
Clency Bibi (GWF) : « Tant qu’il n’y aura pas un vrai contrôle de prix, un Maximum Mark-Up et le contrôle de la roupie, ce ne sera que cosmétique »
Deepak Benydin (Consumers Union) : « Nous attendons une réduction prochaine du prix de l’essence »
À partir d’hier, les prix de cinq produits essentiels devaient commencer à baisser sur les étagères des boutiques et supermarchés grâce à une enveloppe de Rs 400 millions prélevée du Price Stabilisation Fund. Les produits concernés sont le lait en poudre, l’huile comestible, le fromage, le lait pour nourrissons et les couches pour bébés. Quelque 800 marques sont concernées. Avec cette baisse, le kilo de lait en poudre devrait connaître une baisse d’environ Rs 50. Le lait pour nourrisson de 900 grammes devrait enregistrer une baisse de Rs 55 tandis que les couches pour bébé accuseraient une diminution de 50 sous l’unité. Le « processed cheese » devrait être réduit de Rs 10.
Pour Jayen Chellum, porte-parole de l’Association des Consommateurs de l’ile Maurice (ACIM), « il faudra attendre un peu avant de faire un état des lieux vu que 800 marques sont concernées. En attendant, a-t-il dit, il faut que les inspecteurs du ministère du Commerce fassent le tour de divers points de vente pour déterminer si cette baisse des prix annoncée est appliquée dans toute sa rigueur ». Jayen Chellum invite les consommateurs à rapporter des cas au ministère du Commerce où les prix sont restés inchangés.
Sanjay Sembhoo, président du Conseil des syndicats (CDS), a mis en avant que toute forme d’aide qui peut soulager les Mauriciens face à la cherté de la vie est la bienvenue : « J’espère que c’est un commencement et que d’autres produits se joindront aux cinq premiers. Certes, il y aura par exemple 10 sous de remise par couche de bébé. Mais à une moyenne de cinq couches par jour, soit 150 couches par mois, cela représentera une économie de Rs 75 contre des dépenses mensuelles de Rs 1 500. On pourrait se demander si l’on a pensé qu’un bébé n’utilise qu’une seule couche par jour… », a-t-il ironisé.
« Toutefois, j’attends mieux du gouvernement. La subvention aurait aussi dû être appliquée sur des produits de qualité qui peuvent prévenir les problèmes de santé. On aurait fait d’une pierre deux coups ! Prenez l’huile par exemple : on aurait pu subventionner l’huile à base de coco ou d’olive (virgin olive oil) qui est meilleure pour la santé, comparée aux huiles raffinées », a fait ressortir le président du Conseil des syndicats (CDS).
« À bientôt un an des élections générales, j’espère que le gouvernement va s’atteler au problème de la dépréciation de la roupie. Aujourd’hui, l’euro a franchi la barre des Rs 54,20, un record ! C’est en travaillant à apprécier notre roupie que nous aurons un meilleur impact sur les prix à la consommation, sans quoi les deux milliards de subvention partiront en fumée », a-t-il ajouté.
Deepak Benydin, président de la Consumers Union, a, lui, affirmé que le gouvernement actuel, en dépit de ses promesses de baisses de prix du jour au lendemain, a fait preuve de résilience et, au cours des neuf derniers mois, les prix ont atteint des sommets incroyables. Le budget 2025-30 prévoit actuellement une subvention de 20 milliards de dollars. « Nous pensons que la réduction du prix du lait est synonyme d’un grand soulagement pour les consommateurs. D’autres mesures sont également appréciées, mais celles concernant les couches semblent insuffisantes. D’autant plus qu’aucune réduction n’est prévue pour les couches destinées aux personnes âgées. Nous espérons toutefois que le gouvernement poursuivra bientôt sur cette lancée. Nous attendons une réduction prochaine du prix de l’essence », a fait ressortir Deepak Benydin.
Pour sa part, le président de la GWF, Clency Bibi, s’est appesanti sur le point que cette baisse, « malgré louable, n’apportera pas un vrai soulagement aux consommatIlsateurs paieront la différence sur d’autres produits de première nécessité avec malheureusement la dépréciation continuelle de la roupie, qui a déjà atteint un record de presque Rs 55. À la GWF, nous maintenons que tant qu’il n’y aura pas un vrai contrôle de prix, un maximum mark-up, le contrôle de la chute de la roupie, les mesures prises ne seront que cosmétiques. Avec la baisse des prix et une injection de presque Rs 400 millions des caisses de l’État, c’est toujours les Tax Payers qui en feront les frais », a-t-il avancé.
Les consommateurs souhaitent de leur côté que la baisse des prix sur ces cinq produits s’allonge pour toucher les grains secs, le sucre, la viande et le poulet. Ils considèrent surtout que la diminution du prix sur le lait constitue « un soulagement » pour la bourse des consommateurs.