UNIVERSITÉ DE MAURICE : Six pôles d’excellence lancés

En gestation depuis quelques mois, les six Poles of Research Excellence de l’Université de Maurice sont désormais lancés. Les domaines prioritaires identifiés par l’institution tertiaire sont l’agriculture, l’énergie, la santé et la médecine, les TIC, l’informatique et les technologies digitales, les sciences marines, l’environnement socio-économique et le tourisme.
La nouvelle vision de l’Université de Maurice s’oriente fortement vers la recherche. « Ces pôles de recherche ont été soigneusement sélectionnés après un exercice très rigoureux », soutient le vice-chancelier de l’institution, Dhanjay Jhurry. Avant le dévoilement des domaines de recherche, plusieurs aspects ont été pris en considération, notamment les axes de recherche, l’expertise multidisciplinaire, le développement des capacités intellectuelles, la qualité des conclusions et le partenariat qui se développera au niveau local et international. 
À travers les Poles of Research Excellence, l’UoM veut démontrer les capacités des académiciens dans des domaines clés. Ces pôles de recherche offriront également l’opportunité à l’UoM d’attirer des financements, attirer les étudiants étrangers, développer l’esprit d’équiper, encourager le partenariat avec l’industrie et pour plus de collaboration internationale. Ces six pôles de recherche vont non seulement répondre aux priorités nationales, mais permettre également de trouver des partenariats internationaux, soutient l’UoM. Ci-dessous, un court entretient avec le vice-chancelier Dhanjay Jhurry.
 
L’Université de Maurice vise à devenir une institution qui s’oriente fortement sur la recherche. De quelle manière la dizaine de Poles of Research Excellence permettra à l’UoM de réaliser sa vision ?
Le but de la mise en place des PRE est de favoriser une institutionnalisation de la recherche qui n’a trop longtemps été qu’une initiative individuelle à l’Université de Maurice. Les PRE regroupent des chercheurs avec des expertises différentes dans des domaines prioritaires d’intérêt national tels que la biotechnologie, la sécurité alimentaire, l’informatique et les technologies digitales, la santé-médecine, les nanotechnologies, la génétique moléculaire, la bio-informatique, les mathématiques appliquées à la finance, l’économie et le tourisme. Ces équipes ont la masse critique nécessaire leur permettant de s’atteler à des problèmes plus complexes et impacter davantage sur l’économie, le social ou l’environnement. Elles peuvent aussi attirer des financements plus conséquents soit en interne ou des bailleurs de fonds externes. Les PRE sont aussi en mesure d’attirer plus d’étudiants doctorants. L’objectif de l’UoM est de doubler le nombre de doctorants dans les prochains 3 à 4 ans et d’attirer autant de ressortissants étrangers que possible.
 
Nous constatons qu’il y a eu un exercice rigoureux pour la sélection de ces six domaines de recherche. Cette liste est-elle appelée à s’allonger à l’avenir ?
Oui, en effet, la sélection des PRE s’est faite sur des critères bien établis, comme c’est le cas à l’échelle internationale : thématique de recherche, équipe de chercheurs, nombre de doctorants, liste de publications durant les deux années précédentes, partenariat avec l’industrie et à l’international et les financements reçus pour la recherche. La performance des PRE sera examinée annuellement. Si un PRE ne démontre pas une activité soutenue, le label PRE lui sera enlevé. Bien évidemment, d’autres pôles de recherche qui ont déjà été identifiés pourront soumettre leur candidature pour être désignés comme PRE.
 
L’Université de Maurice a également lancé un research funding scheme pour ces pôles de recherche. Pourriez-vous nous en dire davantage ?
Pour l’année 2017-18, le financement pour la recherche à partir du budget récurrent de l’UoM est passé de 4 M à 16 M. Cette hausse significative a permis de mettre sur pied pas moins de six Research Funding Schemes (RFS) visant les PRE, les jeunes chercheurs, les projets à finalité commerciale, les projets de recherche fondamentale, les enseignants ne possédant pas de doctorat et le soutien aux collaborations internationales. Un autre scheme permet aussi de financer la participation aux conférences internationales. L’octroi des financements se fait aussi sur des critères très précis et rigoureux. Tous les projets soumis sont examinés par des reviewers souvent externes et seuls les meilleurs seront financés.
 
Selon vous, un manque de recherche freine-t-il le développement économique du pays ?
Si notre pays aspire à des revenus plus élevés, il est impératif de développer une économie basée sur l’innovation. La recherche est en fait le carburant de l’innovation. Le développement de la recherche permet l’émergence des knowledge-based industries telles les TIC, la médecine de précision et la pharmacie, les biotechnologies et l’industrie océanique. L’UoM a restructuré son Knowledge Transfer Office. Celui-ci compte à présent trois unités : University-Industry Liaison Office, Incubator et Intellectual Property and Technology Transfer Office. Notre objectif est de promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat et de permettre à quelques projets qui ont atteint le stade de “preuve de concept” de progresser le long de la chaîne de l’innovation vers une éventuelle commercialisation.
 
Pensez-vous que le financement de Rs 16 millions soit suffisant pour les différents types de recherches qui se feront ?
Les 16 M ne représentent qu’une partie du financement de la recherche à l’UoM. Nos chercheurs ont aussi recours à d’autres financements du Mauritius Research Council (MRC) et de la Tertiary Education Commission (TEC) ou encore à des financements des institutions étrangères, ce qui compte pour plus de 50 % du financement total de la recherche. Nous comptons aussi sur les collaborations mises en place avec des universités à l’étranger et sur nos ambassades pour davantage de soutien financier. Voyez-vous, le financement n’est jamais suffisant mais nous avons le devoir de dépenser judicieusement ce dont nous disposons, car après tout il s’agit de l’argent des contribuables. La recherche doit impacter davantage sur l’économie et le social.

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