UOM – Peace building & conflict resolution : Le père Goupille souligne la pertinence de ce diplôme

« Ici, à Maurice, nous avons la chance d’être un observatoire exceptionnel par rapport à ce que les religions peuvent apporter à l’enrichissement de l’intelligence humaine. » Déclaration du président du Conseil des Religions, Philippe Goupille, invité d’honneur à une Graduation Ceremony à l’Université de Maurice (UoM). Face au manque d’intérêt noté pour le cours Peace Building & Conflit Resolution, introduit depuis 2010 par le Conseil des Religions et l’UoM, le père Goupille a fait valoir que ce cours, qui mène à un diplôme, revêt toute sa pertinence dans le paysage estudiantin actuel. Il a prié de tout son cœur pour que l’UoM devienne « ce laboratoire qui permettra l’étude de la relation entre l’esprit humain et la vérité et l’étude des convergences entre les écritures sacrées ».

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Tout en saluant la contribution de l’ancien vice-chancelier, le Pr Soodursun Jugessur, qui avait permis au Conseil des Religions d’introduire ce parcours menant à un certificat, et à un diplôme par la suite, Philippe Goupille a pris son bâton de pèlerin pour faire valoir la pertinence du cours Peace Building & Conflict Resolution. Tout en confiant que les responsables de cette formation ont actuellement du mal à recruter des étudiants et que tout ce qui intéresse ceux-ci est de savoir si le diplôme leur permettra de trouver un emploi, le président du Conseil des Religions a, à son tour, suscité une réflexion sur la nature de l’université.

Il s’est appuyé sur la vision de John Henry Newman, en l’occurrence la publication de ses discours, intitulée The Idea of a University, pour faire ressortir que le dénominateur commun entre toutes les facultés qui se trouvent dans une université sont liées entre elles par une option fondamentale, qui est la recherche de la vérité. Newman, rappelle-t-il, était un prêtre anglican ayant rejoint par la suite l’Église catholique.

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« Fellow de l’Oriel College à Oxford, où il se plaisait beaucoup comme enseignant et comme tuteur, Newman avait été invité par les évêques irlandais à fonder à Dublin, en Irlande, une Université catholique. C’est à ce moment-là qu’il a exprimé sa vision de ce que devrait être une université idéale. Newman affirme qu’il doit y avoir une interaction constante entre les différentes facultés, puisque toutes les disciplines sont orientées vers la recherche de la vérité. Aucune discipline ne peut prétendre posséder toute la vérité. C’est dans l’interaction des disciplines qu’on peut s’approcher le plus d’une définition de la vérité », déclare le Père Goupille.

Newman, poursuit Philippe Goupille, s’était appesanti sur une formation de l’esprit humain, qu’il appelait Philosophical Knowledge. Le prêtre précise qu’il ne s’agit pas là de l’étude de la philosophie, mais de développer les capacités de raisonnement, d’analyse et de jugement de l’étudiant. Cette connaissance, pour Newman, est une dimension fondamentale aussi nécessaire à l’être humain que de manger, dormir, se vêtir et soigner son corps.

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Philippe Goupille s’est attardé sur le pourquoi de l’enseignement des religions à l’université. « L’objectif principal d’étudier les grandes religions qui existent à Maurice n’est pas uniquement historique. Il s’agit d’aider l’étudiant à s’arrêter pendant quelques heures pour réfléchir aux questions fondamentales qui concernent l’homme, son origine, sa destinée. Qui est l’homme ? D’où vient l’homme ? Comment trouver le bonheur ? Comment former sa conscience morale ? Ce sont des questions fondamentales auxquelles les différentes religions, dans l’histoire de l’humanité, ont essayé de répondre, chacune à sa manière », dit-il encore.
Le président du Conseil des Religions fait état d’une dimension capitale pour le développement d’un étudiant et pour l’impact qu’il aura plus tard dans sa vie de famille, dans son travail et dans ses relations avec les autres.
Comme suggéré par un des chargés de cours, Jonathan Ravat, directeur de l’Institut Cardinal Jean Margéot (ICJM), dont la spécialité est l’étude des différentes écritures sacrées, il y aurait toute une convergence à découvrir entre la philosophie d’Aristote et les écrits sacrés hindous dans les Upanishads.
« Si j’étais plus jeune, j’en aurais fait un sujet de thèse, car c’est à travers ce genre de recherches, de convergence entre la pensée occidentale et la pensée orientale, que l’université devient un lieu privilégié pour rapprocher les cultures, rapprocher les religions, rapprocher les humains et bâtir la paix sociale dans le respect de chacun, dont notre monde rêve en ce temps de guerre, de violences et de destruction », concède-t-il.
Philippe Goupille a conclu en souhaitant de tout cœur que l’UoM devienne « ce laboratoire pour l’étude des convergences entre les écritures sacrées, qui nous proposent une vision de l’homme, et de sa destinée ».

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