VIH & IST – Nicolas Ritter : « l’épidémie n’est pas sous contrôle ! Le statut sérologique au plus vite »

– PILS, CUT, Ailes, Parapli Rouz et le MOH présents à Port-Louis, La-Ferme, Tamarin, Mahébourg, Rivière-des-Anguilles, Cité-Caroline, Rivière-des-Créoles, Flic-en-Flac et Grand-Baie

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« Je ne serais pas là aujourd’hui, si je n’avais pas fait le test, en 1994. Je me portais bien. Je n’avais aucun symptôme, je n’étais pas malade… Mais heureusement que par esprit de responsabilité, j’ai fait mon dépistage. Et ce n’est qu’après avoir fait ce test que j’ai découvert que j’étais porteur du VIH. J’ai alors démarré mon traitement que je continue jusqu’à maintenant. Je suis resté très constant et je me suis appliqué à respecter la médication, les recommandations, les suivis, entre autres. Et voilà qu’aujourd’hui je suis devant vous en forme et jouissant d’une bonne santé ! » C’est le témoignage livré par Nicolas Ritter, lors de la présentation de la version mauricienne de la Semaine internationale du dépistage (SID). Celle-ci durera du 21 au 26 courant, et touchera neuf régions.

Premier Mauricien à avoir déclaré publiquement vivre avec le virus du sida, membre fondateur de l’ONG PILS (Prévention, information et lutte contre le sida), et actuel chargé de mission chez Coalition Plus, Nicolas Ritter n’a pas mâché ses mots. « L’épidémie du sida à Maurice n’est pas sous contrôle ! La prévalence nationale est de trois à quatre fois plus élevée. Ce qui nous amène à presque 1,2% de la population qui serait concernée. Selon les estimations des services de la Santé, le pays compterait 14 000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Or, avec 8 447 patients officiellement dans le circuit des soins, en tenant compte du millier de décès des suites du sida annuellement, cela amène à 7 000 PVVIH.

Où sont les 7 000 autres, sinon plus ? Des perdus de vue, pour bon nombre, parmi. Beaucoup encore ignorent probablement leur statut sérologique, ne sachant pas l’importance de se faire dépister. Autant dire que tous ces porteurs du virus sont susceptibles d’en être des victimes. Et surtout, des potentiels vecteurs de la maladie ! » prévient-il.

Nicolas Ritter, rejoint par Annette Ebsen Treebhobun, directrice de PILS, avance qu’une personne testée et consciente de son statut sérologique est un être responsable. « Si la personne est positive, elle entre dans un circuit de santé et a accès aux soins qui sont gratuits. Et si la personne est séronégative, elle saura quelles précautions prendre pour se protéger, protéger les autres, et agir de manière responsable », fait-il comprendre.
Dans les deux cas de figure, l’urgence est de se faire dépister. « Car une personne qui connaît son statut sérologique est un transmetteur de moins du virus. Et moins il y aura de personnes qui refileront le virus aux autres, plus nous atteindrons l’objectif de zéro nouvelle contamination ! » D’où cette campagne de dépistage.

Grandissante chez les hétéros

“VIH Touzour la : Teste Twa.” C’est le message que les partenaires engagés dans la lutte contre le VIH porteront à l’attention du public et sur le terrain du 21 au 26 novembre. En sus d’une campagne nationale, neuf régions seront touchées par cette initiativen regroupant PILS, CUT, AILES, Parapli Rouz et le ministère de la Santé. Au programme : dépistage du VIH, de l’hépatite C et des infections sexuellement transmissibles (IST), animation, sensibilisation, prévention, entre autres. Cela dans le cadre de la Semaine internationale du dépistage (SID) initiée par Coalition PLUS, union internationale de lutte contre le sida. Parallèlement, CUT et AILES s’associent pour la troisième édition du Moris AIDS Tour.

Cependant, comme le fait ressortir encore Nicolas Ritter : « avec les chiffres des services de la Santé de ces derniers mois, nous remarquons une tendance très inquiétante, qui est l’augmentation des nouvelles contaminations au VIH au sein de la population des hétérosexuelles. Depuis un peu plus d’une décennie, le pays est concernée par une épidémie, affectant les usagers de drogues injectables (UDI), les ex-détenus, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les transgenres et les traser. Or, sur plusieurs mois maintenant, la tendance s’affirme qu’un nombre grandissant de jeunes femmes surtout contractent le virus. C’est inquiétant, car cela implique que, si nousne réagissons pas rapidement et efficacement, le virus va se propager à une grande vitesse au sein de la communauté. »

Nicolas Ritter note que ces efforts doivent être conjugués au sein de la société civile. « Nous prenons déjà les initiatives avec la campagne de dépistage massive. Et il faut aussi que le secteur public soutienne et accompagne ces efforts. Sinon, ce sera Piece Meal et les résultats ne seront pas probants », avance-t-il.

Dès demain, Port-Louis, La Ferme, Tamarin, Mahébourg, Rivière-des-Anguilles, Cité-Caroline, Rivière-des-Créoles, Flic-en-Flac et Grand-Baie verront débarquer des unités de travailleurs sociaux de PILS, CUT, Ailes, Parapli Rouz et du ministère. Le lancement officiel de la SID se fera avec tous les partenaires au Victoria Urban Terminal de 9 heures à 17h.
Au programme sur les différents sites, une ambiance avec des artistes, de l’animation musicale, des jeux, des exercices. « Cette mobilisation n’aurait pas été possible sans la collaboration des forces vives des différentes régions où nous serons présents et qui ont accueilli les associations bien en amont pour la préparation de cet événement. Toutes ces énergies mises ensemble nous encouragent à avancer », indique Annette Ebsen Treebhoobun.

Des animateurs seront aussi sur place pour disséminer l’information sur les sujets mis en avant : le VIH, les IST, l’hépatite C, la PrEP, le traitement, la prévention. Des professionnels des associations et du ministère de la Santé proposeront des tests de dépistage aux membres du public. Un exercice qui s’accompagnera de séances de pré et de post counseling de même que d’un encadrement à l’intention des personnes qui nécessiteront des suivis médicaux.

La SID ne concentre pas ses tests que sur le VIH, mais également sur les infections sexuellement transmissibles (IST). Ces dernières années ont vu une tendabce à la hausse, avec les cas de syphilis enregistrés passant à 3 509 en 2021 contre 2 915 en 2020.
De son côté, Vanessa de Spéville, Head of Communication and Corporate Sustainability au sein du MCBGroup, déclare : « le VIH n’empêche pas de vivre. Aujourd’hui, grâce à des outils efficaces, nous pouvons assurer une vie digne aux personnes séropositives et réduire significativement les nouvelles contaminations. C’est la raison pour laquelle le dépistage précoce est essentiel, et c’est pourquoi nous avons choisi de soutenir la campagne de dépistage menée par les associations PILS, CUT, AILES et Parapli Rouz, des acteurs clés dans la prévention des maladies sexuellement transmissibles. À la MCB, nous sommes fiers aujourd’hui d’être associés à cette campagne et de contribuer ainsi à la sensibilisation, non seulement des Mauriciens et des Rodriguais, mais également des habitants des pays de la région tels que les Seychelles et Madagascar, pour lutter ensemble contre le VIH dans la région de l’océan Indien. »

 

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