VISITE DE SITEAU ST GÉRAN : L’hôtel a de gros efforts à faire pour améliorer les conditions, selon Bérenger

La façon dont se déroulent les travaux à St-Géran est « un peu choquant ». C’est ce qu’a déclaré Paul Bérenger à l’issue d’une visite du site, hier après-midi, guidé par quelques pêcheurs et membres des forces vives de la région. Un premier constat qui laisse entrevoir au leader du MMM que « sous certains aspects il y a des améliorations à faire ». Pour Paul Bérenger, qui réitère ne pas être contre le développement de ce site, « l’hôtel a de gros efforts à faire pour améliorer les conditions dans lesquelles les travaux sont en train d’être effectués ». Il invite la direction du St-Géran à donner l’occasion aux forces vives et aux pêcheurs, entre autres personnes concernées par ces travaux qui suscitent depuis quelque temps la tension dans la région, de donner leur point de vue à cet égard et faciliter le travail.
En face de l’hôtel St-Géran, où des travaux de rénovation, mais aussi de construction sont en cours, l’îlot Banane s’est allongé. Le petit amas de rochers qui conférait à cet endroit son nom d’« Ilot Banane» a pris quelques mètres de plus, suivant l’installation à son extrémité de plusieurs gros rochers. « Plusieurs camions finn vini, 2000, 3000 voyages inn fer », disent les pêcheurs, inquiets de cette installation dans la mer, car selon eux, les rochers proviendraient d’établissements sucriers, recelant pesticides et herbicides, néfastes pour la faune et la flore. Ils indiquent aussi que, désormais, ils ne peuvent plus traverser devant l’hôtel, le passage étant bloqué par des tuyaux servant à pomper le sable. Toutefois, la jetée avec des dépôts de sacs de sable en amoncellement, qui avait été installée dans le lagon, a été enlevée. Mais plusieurs femmes ramasseuses d’huîtres expliquent qu’elles ne peuvent plus gagner leur vie, car outre le passage bloqué, des sacs de clous sont déversés dans l’eau aux abords de la plage où généralement elles passent pour ramasser les huîtres. Plus loin, une construction, ressemblant à ce qui devrait être un restaurant-bar, a été érigée presque pied dans l’eau. « Sa sir li pa moins qui 30 mètres ek High Water Marks », insistent les pêcheurs, sidérés de la situation.
Le leader du MMM, lui, s’intéresse aussi au récif artificiel jouxtant l’îlot Banane. Selon les pêcheurs, l’installation de ces rochers dans la mer vise à créer une zone de baignade pour les clients du St-Géran. Or, quand on bloque les vagues, les goémons refoulent dans le lagon. « Ou trouve sa, gomon même pena passage. Nou pena passage. Massacre zot pe pod fer », soutiennent les pêcheurs.
Pour Paul Bérenger, si la jetée d’accès entre la plage et l’îlot Banane a été enlevée, les sacs de sable empilés plus loin sur le terrain de l’hôtel le prouvant, « cela est tant mieux ». Toutefois, constate-t-il, « les dégâts sont déjà faits». Ce qui est « choquant », c’est qu’alors qu’on parle de deux récifs artificiels de chaque côté, l’îlot Banane a été allongé sur un seul côté. « Et c’est difficile de dire qu’il s’agit d’un récif artificiel, les rochers n’étant pas placés sous l’eau », note-t-il. Et du fait que ces rochers ont été empilés pour l’heure d’un seul côté, les intentions des promoteurs ne sont pas claires, estime le leader du MMM.
Bloqués par la sécurité
Par rapport aux travaux de construction entrepris sur la plage pour le développement de l’hôtel, le constat est tout aussi choquant, dit-il. En effet, aux côtés de quelques membres du MMM, dont Rajesh Bhagwan et Ajay Guness, ainsi que les membres de la presse, Paul Bérenger a souhaité circuler sur la plage. A un moment, des éléments de la sécurité sur le site ont tenté de barrer le passage, car ils se trouvaient « sur un la propriété de l’hôtel ». Où traverser alors ? Impossible de répondre, entre les bâches vertes délimitant le site et la plage, il n’y a pas d’espace. Là où il est permis de passer, l’amoncellement de sable est si haut que cela aurait été impossible. « Cela n’a pas de sens. Où passer ? Sur la plage ? Il n’y a pas de place », s’est offusqué le leader du MMM.
Face à cette situation, Paul Bérenger estime qu’« il est nécessaire que l’hôtel fasse de gros efforts pour améliorer les conditions dans lesquelles les travaux sont en train d’être effectués. Il est clair que certains aspects de ce développement hôtelier empièt trop sur la plage, et se retrouvent en dehors du cadre légal. Il faut un ordre dans tout cela. Il faudrait aussi que l’hôtel donne l’occasion aux forces vives,aux pêcheurs et aux femmes, etc., d’exprimer leur point de vue et faciliter le travail. » Et de rappeler que « nous ne sommes pas contre le développement. Mais il faut que ce soit fait dans le respect des pêcheurs et des forces vives de la région, l’environnement et la loi en générale ». Pour le leader du MMM, « il n’est pas trop tard pour corriger ce qu’il faut corriger ».

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