(Wakashio) Répercussions économiques : L’expertise d’une firme internationale recherchée

Une réclamation financière en justice au propriétaire du vraquier pas à écarter

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Le gouvernement n’a pas encore dit son dernier mot sur le dossier MV Wakashio. Le ministère de l’Environnement vient en effet de lancer un appel d’offres international en vue de trouver une firme de consultants dont la responsabilité sera de mesurer l’impact socio-économique du déversement d’hydrocarbures dans la région de Pointe-d’Esny. Les conclusions du rapport de cette firme pourraient ensuite être utilisées comme document de base dans le cadre d’un recours judiciaire en vue de réclamations financières au propriétaire du vraquier échoué. Les firmes intéressées ont jusqu’au 18 mai pour soumettre leurs offres au gouvernement.

Le document d’appel d’offres international rappelle tout d’abord les circonstances dans lesquelles le vraquier s’était retrouvé dans les eaux territoriales mauriciennes. Il y est aussi fait mention que le navire, enregistré à Panama, appartient à la compagnie japonaise Okio Maritime Corporation, et qu’il avait quitté Lianyungang, en Chine, le 4 juillet 2020 pour faire route vers Turabao, au Brésil. Mais le 25 juillet, le vraquier s’était retrouvé en difficulté au large de Pointe-d’Esny.

« The MV Wakashio ran aground on the fringing coral reefs at about 1.0 nautical mile off Pointe D’Esny in the South East of the Island (Lattitude 20° 26.6’ S, Longitude 057° 44.6’ E). The casualty took place in the territorial waters of Mauritius. The vessel was not carrying any cargo but had on board 90 metric tonnes of lubricating oil, 207 tonnes of marine gas oil, and 3,894 tonnes of fuel oil », soutient le document d’appel d’offres. Le document rappelle en outre qu’un accord avait signé le 26 juillet 2020 entre le propriétaire du vraquier et Smit Salvage pour des opérations de renflouage. Mais que le 9 août de cette même année, des déversements d’hydrocarbures avaient été notés à la suite d’une fuite dans le département de stockage du carburant. « On 6 August 2020, leakage of heavy fuel oil (HFO) from the No. 1 Starboard Fuel tank was observed following a crack in the hull.  By 09 August 2020, the oil escape was estimated at around a thousand tonnes. Moreover, major cracks were observed at various points on the hull and deck of the vessel. »
Plusieurs régions avaient été touchées par les déversements d’huile lourde, à l’instar du Blue Bay Marine Park, de Pointe-d’Esny, de la Grand Port Fishing Reserve, de l’île aux Fouquets, de l’île aux Fous, de l’îlot Marianne, de l’îlot Vacoas, du Rocher des Oiseaux, de la Trou d’Eau Douce Fishing Reserve, de l’île aux Aigrettes et de l’île de la Passe, qui possède une flore et une faune uniques. Cependant, en raison des intempéries qui prévalaient dans la région à cette époque, la pollution a rapidement gagné d’autres régions, note encore le document, affectant plus particulièrement la côte est. Ainsi, 30 km de lagons avaient été touchés, soit Bambous-Virieux, Pointe-du-Diable, Anse-Jonchée, Vieux-Grand-Port, Providence, Deux-Frères, Rivière-des-Créoles, Pointe-Brocus, Pointe-d’Esny, le Mahébourg Waterfront, Grande-Rivière-Sud-Est, Grand-Sable, Petit-Sable, Bois-des-Amourettes, Falaise-Rouge, Anse-Fauvrelle, La Case du Pêcheur, Quatre-sœurs, Pointe-aux-Feuilles et Rivière-Champagne. Il aura fallu attendre janvier dernier pour que les opérations de nettoyage du lagon prennent fin.

Désormais, le gouvernement compte mesurer l’impact socio-économique de la pollution liée au naufrage du Wakashio. « Government authorities are now in the process of evaluating the extent to which there has been  environmental, social and economic impacts of the spill on the economy. Consequently, the Government is now commissioning an assessment of the economic, social, and environment damage and loss of the oil spill in the immediate, short, medium and long term. The assessment will also be geared towards supporting the long-term recovery and restoration of the environment and the livelihoods of dependent local communities. To this effect, the assessment will target marine, coastal and related activities in the affected area, including tourism, fisheries, agriculture, pleasure craft operations, leisure activities, diving, amongst others », soutient le document d’appel d’offres.

Les conclusions du rapport doivent aussi se focaliser sur des preuves pouvant aider l’État mauricien à formuler une demande en justice en vue de réclamations au propriétaire du vraquier. « The findings of the study must support the preparation of any pleading to be filed with supporting evidentiary documents before a judicial or quasi-judicial body or other panel (…) The assessment and/or reports may be used as evidence before a court of law, quasi-judicial body or other panel in the event of a claim by the Government of Mauritius », soutient le document d’appel d’offres.

La firme de consultant internationale sera également appelée à proposer des mesures afin de restaurer la faune et la flore, à évaluer les pertes économiques par secteur d’activités, à préparer un plan pour la restauration de la côte est, ainsi qu’à faire des recommandations pour le recyclage des personnes affectées par la pollution, entre autres choses. À noter qu’un Steering Committee, présidé par le ministère de l’Environnement, sera mis pied pour implémenter les recommandations de cette firme internationale.

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