(Wakashio) Vassen Kuppaymootoo (Océanographe) : « Les autorités ont trop tardé pour déclencher l’Environmental Emergency »

L’océanographe demande à la Court of Investigation d’ordonner un « Health Survey » des habitants du Sud exposés à « l’oil spill »

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Les travaux de la Cour d’investigation pour faire la lumière sur le naufrage du MV Wakashio se sont poursuivis jeudi avec l’audition de l’océanographe Vassen Kuppaymootoo. Celui-ci est catégorique: les autorités ont trop tardé  pour déclencher une Environmental Emergency et que les dégâts causés par l’Oil Spill auraient pu être évités. Il a aussi évoqué les dommages causés par la marée noire sur l’environnement marin ainsi que les possibilités que la santé des habitants de cette région soit affectée sur le long terme. « We miss the opportunity to prevent the oil spill. Maybe for the authorities, it was not too serious », dit-il.

Pour Vassen Kuppaymootoo, la chronologie des événements entourant le naufrage du MV Wakashio ainsi que les décisions prises suscitent des questions importantes. Il s’est référé au naufrage du MV Benita, en 2016, qui avait causé une marée noire moins conséquente que celle du MV Wakashio et estime que « si des mesures ne sont pas prises, le pays fera face à d’autres situations de ce genre ». Il est d’avis que les autorités devraient apporter de nouvelles législations afin de laisser circuler les navires à 12 milles nautiques des eaux territoriales.

« We are still at risk if nothing is done in terms of preventing vessels from approaching Mauritius. The right of innocent passage is under the UN clause. Mauritius can take over measures to prevent vessels from coming too near. It is advisable to pass appropriate laws », dit-il. Il a aussi souligné que garder la zone territoriale à 12 milles nautiques devrait nous donner plus de temps pour réagir à une éventuelle catastrophe. Poursuivant son analyse, il a indiqué que la côte Est est plus vulnérable à une Oil Spill en raison des vents de ‘South East Asia’ qui impactent le mouvement des eaux.

« Lack of coordination »

L’expert est aussi d’avis que le temps que les autorités ont pris pour réagir démontre qu’il y a eu « un manque de coordination » en termes d’actions qui auraient dû avoir été prises. « The first thing to be done was to stabilise the ship. the fact that the ship was empty, the risk of oil spill was not put in the proper balance. There was no emergency and we miss an opportunity to prevent the oil spill », dit-il. Vassen Kuppaymootoo a aussi fait ressortir que les autorités ont attendu la marée noire pour déclarer ‘l’environmental emergency’. « The government should have taken control and declared environmental emergency before the oil spill », a-t-il soutenu.
L’océanographe a aussi souligné le fait que la zone de naufrage du MV Wakashio est déjà un espace environnemental sensible en raison vu de protection et les autorités étaient déjà au courant. « Bluebay was declared marine protected area. It shows the importance of the site », dit-il.

« Mechanical damage »

Il s’est par la suite attardé sur les dommages causés par la marée noire. Il parle de ‘mechanical damage’ qui a été causé par le changement de position du navire qui a coulé. Ces dommages ont affecté les récifs. Il indique qu’il y a eu la formation d’un nuage épais de fragments de coraux qui a causé du tort à la vie marine. « It entered the water instead of exiting. Corals requires clear water, good temperature, light to grow. These particles blocked the sunlight. The mechanical damage is still being caused over the months and the ship is still there », dit-il.
Il estime que ces ‘mechanical damage’ ont créé plus de dégâts que nous le pensons. L’expert parle de 205 hectares de superficie de nos eaux affectées par la marée noire. Une fois de plus, il met l’accent sur le fait que « les alertes des habitants quant aux odeurs et la présence de l’huile dans l’eau auraient dû faire réagir les autorités ». Il souligne que les autorités ont des « directives strictes » pour déclarer ‘l’environmental emergency’ qui est la présence de 10 tonnes d’huile dans les eaux. « 9.9, you do not declare, this is not realistic. They should have been more flexible in their assessment », dit-il.

Le témoin a aussi parlé de la qualité du fioul déchargé dans nos eaux, estimant que les autorités ne devraient pas uniquement s’attarder sur la quantité, mais aussi la quantité. Selon les analyses, c’est le type de ‘low sulphur heavy fuel oil’ qui a été déchargé dans nos eaux et, pour lui, « c’est bien plus dangereux ». Vassen Kuppaymootoo a déclaré que, dans les années à venir, « il se peut que le pays se retrouve avec un nombre grandissant de patients atteints de cancers et de troubles neurologiques » et que « cela pourrait être dû aux effets néfastes de cette marée noire ».  « The level of toxicity of this oil is incredible. There is contamination of the whole food chain. The worst is still to come. There should be a close follow-up of all the inhabitants who have inhaled this air. One of my recommendation to this court would be a health survey upon these people », a-t-il affirmé.

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