YOGA : L’AYM propose des sessions gratuites aux diabétiques

L’Ackbar Yoga Movement (AYM), dirigé par le couple Shiksha et Trilo Gujadhur, propose à partir de ce samedi, à Quatre-Bornes, des sessions gratuites de yoga aux personnes souffrant du diabète ou d’autres problèmes liés au diabète tels l’hypertension, l’obésité ou des soucis liés à la circulation sanguine. Pour l’AYM, « le yoga est la science la plus ancienne qui permet de contrôler la santé et les maladies du monde moderne ». Rencontre avec Trilo Gujadhur qui nous donne davantage de détails sur les bienfaits de cette pratique millénaire.
« La découverte des bienfaits du yoga ne date pas d’hier. Il ne s’agit pas uniquement de postures, de respiration et de méditation. C’est quand on le pratique de manière holistique que cela fonctionne », tient d’emblée à préciser Trilo Gujadhur. Au seuil de ses soixante années d’existence, l’homme, serait-on tenté de dire, semble être le reflet même des bienfaits que peut avoir le yoga sur celui qui le pratiquerait comme il se doit. Surtout sur une personne le pratiquant depuis une trentaine d’années. Respirant la forme, il nous livre ses explications telles un bouquet de jouvence serti d’une bonne dose d’humour. Ce qui ne l’empêche pas pour autant de lancer des mises en garde. « De nos jours, le yoga est pratiqué de manière incorrecte. Le yoga est l’union du corps et de l’esprit. Ensuite, de l’étape mentale, on passe à l’étape spirituelle. Le yoga comporte huit étapes. Il y a tout un processus. Comment pensez-vous que certains font faire de la méditation en passant directement de la première étape à la huitième étape ? La méditation et l’escapade mentale, c’est différent. La méditation signifie le bien-être. Il n’y a ni passé, ni futur, il est question du présent » explique Trilo Gujadhur.
Dans la première étape, il est question de do’s, autrement dit, ce qu’il faut faire ; la deuxième, des don’ts, ce qu’il ne faut pas faire ; la troisième initie l’apprenant aux postures ; la quatrième, le contrôle respiratoire ; la cinquième, le détachement des sens des objets extérieurs ; la sixième, la concentration ; la septième, la méditation et la huitième, la libération, soit le nirvana.
Chaque année, Trilo et son épouse, Shiksha, thérapeute formée au centre S-Vyasa de Bangalore, en Inde, « une des universités de yoga les plus fiables », proposent gratuitement des sessions aux diabétiques et asthmatiques.
Aujourd’hui, note Trilo Gujadhur, il y a de plus en plus de cas de diabète engendrés par le stress. « On n’est pas là pour guérir mais on est là pour aider les patients à gérer leur diabète ». Comment les sessions de yoga peuvent-elles aider les diabétiques ? « On est réglé comme tous les êtres de la nature avec le lever du soleil et le coucher du soleil. On a des cycles de sécrétion d’hormones. Le matin, la composition chimique dans notre corps est différente de celle du soir. Or, quand on est déréglé, à cause de notre style de vie ou à cause de notre alimentation, cela crée un déséquilibre. Prenez l’exemple des personnes qui vont à la gym le soir, avant d’aller se coucher. Cela dérègle leur système car le soir, le corps entre dans une phase de relaxation. Le yoga, on le fait le matin et cela nous aide à réguler la sécrétion cyclique des hormones du corps. Si le pancréas fonctionne bien, le diabétique se sentira mieux ». Si l’initié pratique les exercices convenablement et sur une base régulière, soutient Trilo Gujadhur, « ils peuvent se retrouver à ne plus avoir besoin de médicaments ». Toutefois, tient à souligner notre interlocuteur, il importe que la personne ne mette pas un terme à son traitement médical même si elle se sent mieux. « C’est le médecin qui décidera ».
« Tout le monde peut en faire »
Nombreux sont ceux, regrette Trilo Gujadhur, à « croire qu’ils ne sont pas suffisamment souples ou trop obèses pour faire du yoga. Tout le monde peut en faire. C’est comme la nourriture. Dans le yoga, il y a des exercices. Si vous le faites mal, cela peut empirer votre problème ».
Trilo Gujadhur dit pratiquer cette discipline depuis l’âge de quatorze ans. Alors qu’il est encore au collège du Saint-Esprit et qu’il a à l’époque pour prof d’éducation physique Michaël Glover, il découvre, en même temps que ses cours de biologie, un ouvrage sur le yoga appartenant à son père. Son intérêt pour cette filière ne fera que croître lorsque, parti en Irlande pour des études de médecine, il ne peut y donner suite. Dans les années 1990, il approfondit ses connaissances théoriques et pratiques à la Vivekananda Kendra Research Foundation en Inde et en sort armé dans le domaine de l’application thérapeutique du yoga.
De 1992 à 1999, le couple Gujadhur anime une émission sur la chaîne de télé nationale chaque dimanche initiant les téléspectateurs à une quinzaine de minutes de yoga. Lors du Yoga international therapy camp organisé en 1994 à Maurice, des représentants de l’UNDP, de l’OMS et du ministère de la Santé ont pu apprécier les travaux de l’Ackbar Yoga Movement.
Depuis huit ans, Trilo et Shiksha font le va-et-vient entre Maurice et le Canada où résident deux de leurs enfants. Leur fille, qui est nutritionniste à la Medcan Clinic, au Canada, enseigne également le yoga.
Ce samedi, les personnes diabétiques sont invitées à participer à une quinzaine de sessions animées par Shiksha et Trilo Gujadhur. Les sessions se dérouleront au siège de l’AYM, 15 avenue Telfair, Quatre-Bornes, à 10 h. Pour plus de renseignements, appeler au 467 46 70 ou envoyer un email à triologujadhur@hotmail.com. Les participants devront avoir sur eux leur dernier test sanguin et leur rapport médical. Il est conseillé d’apporter de l’eau, une serviette et d’avoir pris le petit-déjeuner trois heures avant la session.

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