Zone rouge : Avec la fermeture des “frontières”, les supermarchés s’adaptent

Voilà une semaine depuis que la zone rouge a été décrétée, mettant sous cloche deux grandes villes des hautes Plaines Wilhems, y compris leurs supermarchés, très fréquentés. Face à la peur grandissante d’une rupture de stock de certains produits à l’intérieur de la zone, la MCCI a émis un communiqué, au terme de discussions avec les autorités, permettant aux distributeurs de livrer leurs produits aux supermarchés trois fois par semaine. Une décision mi-figue, mi-raisin pour les directeurs de supermarchés qui soutiennent que trois fois par semaine pourrait ne pas être suffisant. Tour d’horizon avec trois grands supermarchés de la zone rouge: Dreamprice, Intermart et Sik Yuen.

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Lundi,15h, plus de poulet frais dans deux grands supermarchés de la zone rouge. Plus de légumes non plus, hormis quelques fades laitues abandonnés au fond du panier. A ce moment précis, les supermarchés n’ont pas encore été approvisionnés par leurs distributeurs basés, pour la grande majorité, en dehors de la zone rouge. “Une situation chaotique”, confie Nooreza Fawzee, directrice financière de Dreamprice qui compte trois supermarchés dans la zone rouge: à 16e mille, Curepipe et Phoenix. Pour elle, cette décision est louable, mais elle se demande, néanmoins, si ce système va réellement fonctionner étant donné que les distributeurs auront peu de temps pour livrer leurs produits, et ce à plusieurs redistributeurs. “Il faut voir s’il n’y aura pas de cafouillage”, dit-elle.

En effet, Dreamprice a été un des premiers supermarchés à tirer la sonnette d’alarme en voyant ses étagères se vider dès les premiers jours de confinement strict dans les circonscriptions 15,16 et 17. “Le premier jour, c’était un calvaire, car nous ne pouvions aller récupérer les clés et autres documents à 16e mille pour nos autres supermarchés des régions avoisinantes”, dit-elle. En effet, les forces de l’ordre sont intransigeantes et interdisent aux véhicules de circuler d’une ville à une autre, et ce même à l’intérieur de la zone rouge. Un mal nécessaire… pour tenter de circonscrire le virus déjà présent dans cette zone.

“Beaucoup de nos employés n’ont pu venir travailler et pas uniquement ceux qui habitent à l’intérieur ou en dehors de la zone, mais aussi ceux qui doivent obligatoirement passer par la zone rouge pour venir travailler”, dit-elle. “Nous avons aussi beaucoup de travailleurs bangladais dont les dortoirs se trouvent hors zone rouge et qui travaillent dans nos chambres froides.” Au deuxième jour, Dreamprice finit néanmoins par obtenir l’autorisation de véhiculer ses employés. Une accalmie après un démarrage compliqué. Nooreza Fawzee espère que les choses vont s’améliorer dans les jours à venir.

Du côté d’Intermart, l’on assure que les choses sont pour le moment sous contrôle. “L’on vient de recevoir nos produits et nos supermarchés à Curepipe et à Floréal. Il n’y a pas de produits qui manquent ni de pénurie”, nous affirme Frédéric How Hong, responsable des supermarchés Intermart dans la zone rouge. “Il n’y a pas de blocage en ce qui concerne l’approvisionnement à ce stade”, affirme-t-il. Pour ce qui est des employés habitant hors de la zone rouge et de l’effectif actuellement déployé dans les supermarchés concernés, il explique que les dispositions ont été prises pour que le supermarché puisse véhiculer le personnel de leur lieu de résidence à leur lieu de travail. Lui aussi attend de voir comment va fonctionner ce nouveau système d’approvisionnement en espérant que tout se passe bien.

Les choses sont sous contrôle

A Curepipe, chez Sik Yuen, autre supermarché incontournable de la zone rouge, l’on espère qu’il y aura quelques ajustements à ce système. “Les livraisons de fournisseurs entrant dans la zone rouge ne sont autorisées qu’à partir de 14h, les lundis, mardis et mercredis. Nous espérons que pour éviter autant que possible des ruptures de stock de certains produits, il serait bon d’étendre les jours ou les heures de livraisons”, avance Thierry Sik Yuen, CEO de Sik Yuen Limited.

Il soutient, par ailleurs, que les clients sont un peu plus timides pour ce qui est des achats, ces derniers temps. « Puisque les heures d’ouverture ont été étendues de 8h à 20h, il semblerait que la clientèle soit plus relaxe et y trouve un meilleur confort d’achat. Cependant, pour cette fin de semaine, jusqu’à samedi, comme la tendance chez nos autres confrères de la région, nous fermerons une heure en avance. En fin de mois, nous observerons la tendance. Aussi, nous pensons qu’une partie de notre clientèle est partie vers d’autres régions hors de la région zone rouge temporairement. Cependant, il y avait une vraie affluence les jours précédant le confinement », dit-il.

« Notre clientèle est partie vers d’autres régions temporairement »

Il explique, de plus, qu’effectivement les supermarchés de la zone rouge rencontrent des problèmes d’approvisionnement. « Il y a certaines ruptures momentanées dues au délai de livraison. Si c’est encore gérable pour les produits basiques, certains fournisseurs hésitent de livrer, en évitant d’approvisionner la zone rouge. Il semblerait que certains fournisseurs n’aient toujours pas reçu leur WAP. On dit aussi que certaines usines tournent au ralenti et fournissent seulement une partie de nos commandes », indique le CEO. Quant aux employés habitant hors zone rouge, il explique que « 60% de notre personnel habitant hors de la zone rouge, il y avait une période de flottement au début, mais nous dirons que nous travaillons en ce moment avec un effectif de 90% ».

Pour ce qui est des achats en ligne, tous répondent par la négative, car trop compliqué pour le moment. « En ce moment, à cause des ruptures de stock temporaires de certains produits pas livrés à temps, nous ne pouvons garantir un service adéquat. Toutefois, nous cherchons des alternatives pour faciliter ce créneau que nous communiquerons ultérieurement. Cependant, nous avons un service online pour la vente des chocolats LINDT pour la Pâques », conclut Thierry Sik Yuen.

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