A Londres, des dizaines de milliers de manifestants en soutien à Gaza

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres en soutien aux Palestiniens à Gaza, appelant le gouvernement britannique à "arrêter d'armer Israël" et exprimant aussi leur crainte d'une escalade au Moyen-Orient en raison de la guerre entre l'Iran et Israël.
Des manifestants brandissent des pancartes "Ne touchez pas à Gaza", "Ne touchez pas à l'Iran", dans une ambiance détendue. Beaucoup scandent "Libérez la Palestine".
Le groupe Palestine Solidarity Campaign, organisateur de la manifestation, exhorte le gouvernement britannique à "cesser d'armer le génocide".
Nicky Marcus, une éditrice de 60 ans, a déjà participé à plusieurs manifestations de soutien à Gaza pour "montrer aux Palestiniens qu'ils ne sont pas seuls".
Elle s'inquiète que "l'attention de tout le monde" se concentre désormais sur la guerre entre l'Iran et Israël, au détriment des habitants de Gaza, territoire palestinien ravagé et affamé par plus de 20 mois de guerre.
"C'est là qu'un génocide a lieu", affirme-t-elle.
Plus de 55.700 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données publiées jeudi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Cette guerre a été déclenchée par l'attaque meurtrière du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.
Harry Baker, un Londonien de 34 ans, déplore que "la situation s'aggrave encore à Gaza, sous les yeux du monde entier".
"Il est important d'éviter une autre guerre au Moyen-Orient", dit-il, à propos de la guerre Iran-Israël, qui en est samedi à son 9ème jour. "Je n'aime pas le régime iranien, mais la situation est maintenant très dangereuse", s'inquiète-t-il.

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive sans précédent contre son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires, et tuant les plus hauts gradés du pays.
L'Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l'arme atomique.
"L'Iran n'a pas la bombe (nucléaire), Israël le sait", affirme une étudiante iranienne de 31 ans, qui vit à Londres depuis 7 ans. "Je sais que le régime iranien n'est pas bien mais cela reste mon pays et j'ai peur pour ma famille sur place", dit cette manifestante, en préférant ne pas donner son nom.
Par ailleurs, selon des médias britanniques, le gouvernement britannique va interdire le groupe propalestinien Palestine Action dont des militants se sont introduits vendredi sur une base de la Royal Air Force en Angleterre et ont aspergé deux avions militaires de peinture rouge.
Le groupe serait classé "organisation terroriste" et il serait ainsi illégal d'en devenir membre.
"Le gouvernement essaie désormais de proscrire des militants pacifistes qui tentent d'agir contre le génocide. (...). C'est absolument horrible", a réagi Hannah Woodhouse, une manifestante de 61 ans.
Contacté par l'AFP, le ministère de l'Intérieur n'a ni infirmé ni confirmé cette information.