Equateur : une ministre américaine visite des installations pouvant servir de base militaires

La ministre américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, visite depuis mercredi des installations militaires en Equateur, où le gouvernement se propose de réautoriser des bases étrangères pour coopérer contre le trafic de drogues.
Mme Noem, arrivée sur la base aérienne Eloy Alfaro, dans la ville de Manta, visite des "installations stratégiques" susceptibles de servir de "bases" américaines, a précisé Carolina Jaramillo, porte-parole de M. Noboa, lors d'une conférence de presse à Quito.
Le gouvernement du président équatorien Daniel Noboa organise un référendum le 16 novembre pour demander leur avis aux Equatoriens et revenir sur l'interdiction de toute base étrangère intégrée depuis 2008 dans la Constitution.

Ce vote déterminant intervient dans le contexte du déploiement de navires de guerre américains et d'une série d'opérations militaires controversées dans la région contre des navires de narcotrafiquants présumés et qui auraient fait au moins 67 morts.
La stratégie américaine bénéficie du soutien du président Noboa, en raison de l'activité croissante des narcotrafiquants en Équateur. Devenu l'un des pays les plus violents d'Amérique latine, les homicides y ont augmenté de plus de 600% ces six dernières années.
Première étape de la visite de Mme Noem, Manta a accueilli, pendant une décennie, des avions américains pour des opérations anti-drogue jusqu'en 2008 quand l'Equateur a adopté sa nouvelle Constitution interdisant toute base étrangère sur son territoire.
Si les Equatoriens approuvent, les agences américaines de sécurité et de défense opéreraient sur ces bases en collaboration avec la police et les forces militaires équatoriennes chargées de lutter contre le crime organisé, a ajouté Mme Jaramillo, sans fournir de détails.

"Lorsque la criminalité ne connaît pas de frontières, les stratégies pour la combattre doivent également ne pas connaître de frontières", a défendu le ministre équatorien de la Défense, Gian Carlo Loffredo, dans une déclaration vidéo.
Il a évoqué une coopération avec les Etats-Unis "en particulier sur les moyens et les équipements technologiques faisant encore défaut à l'Équateur".
Kristi Noem doit se rendre jeudi sur la base militaire de Salinas, ville côtière dans le sud-ouest du pays, qui abritait une base militaire américaine pendant la Seconde guerre mondiale.
Les sites de Manta et Salinas abritent actuellement des installations militaires équatoriennes.


