Le Français Lucas Philippe élu président d'Interpol

Le Français Lucas Philippe a été élu président d'Interpol jeudi à Marrakech lors de la 93e assemblée générale de l'organisation, a-t-elle indiqué sur X.
Organisation créée en 1923 pour faciliter la coopération entre les polices des pays-membre, Interpol désigne tous les quatre ans un président dont le rôle est essentiellement honorifique.
M. Philippe, 53 ans, est contrôleur général de la police française, actuel conseiller affaires européennes et internationales auprès du directeur général de la police nationale (DGPN).
Il succède à l'Emirati Ahmed Nasser Al-Raisi, accusé de torture.
Lucas Philippe a obtenu 84 voix (51,2%), contre 60 voix (36,6%) pour le candidat turque Mustafa Serkan Sabanca, selon l'agence officielle marocaine MAP.
La Namibienne Anne-Marie Nainda et l'Ethiopien Demelash Gebremicheal Weldeyes, ont obtenu respectivement 12 voix (7,3%) et 8 voix (4,9%), selon la même source.
Le titulaire du poste préside les réunions annuelles de l'Assemblée générale, l'instance dirigeante suprême de l'organisation qui dicte politique générale, méthodes de travail et orientations financières.
Mais c'est le secrétaire général qui dirige les opérations au jour le jour, à Lyon (centre-est de la France), où siège Interpol depuis 1989. Le Brésilien Valdecy Urquiza, élu pour cinq ans en novembre 2024, occupe actuellement ces fonctions.
Parmi les anciens présidents d'Interpol, plusieurs ont fait polémique, dont le général émirati Ahmed Nasser Al-Raisi, élu en 2021 malgré des accusations de torture en France et en Turquie.
Ancien vice-ministre chinois de la Sécurité publique, Meng Hongwei, nommé en 2016, avait lui brusquement disparu du siège lyonnais de l'organisation policière deux ans plus tard, faisant les gros titres de la presse internationale.
Au bout d'une dizaine de jours, Pékin avait annoncé qu'il était rentré en Chine, puis qu'il avait été placé en détention pour des soupçons de corruption. Le dignitaire a ensuite été condamné à 13 ans et demi de prison en 2020.
Autre ancien président à avoir fait parler de lui, le Sud-Africain Jackie Selebi (2004-2008) avait été inculpé pendant son mandat pour corruption et finalement condamné en 2010 dans son pays à 15 ans de prison.


