Plus de 1.000 morts en Asie après des inondations dévastatrices

Secouristes et militaires s'activent lundi pour déblayer les routes et porter assistance aux populations du Sri Lanka et d'Indonésie, touchés par des inondations qui ont causé plus de 1.000 morts et plusieurs centaines de disparus dans quatre pays d'Asie ces derniers jours.
Un cyclone au Sri Lanka et une tempête exceptionnelle en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie, en particulier sur la grande île de Sumatra, ont provoqué des pluies torrentielle dans la région, déjà en pleine période de mousson.
A Sumatra, le bilan des inondations s'est encore alourdi lundi, passant à 502 morts et plus de 500 disparus, a annoncé l'agence de gestion des catastrophes.
Ce dernier bilan, provisoire, porte à plus de 1.000 le nombre de morts dans ce récent épisode d'inondations en Asie.
"L'eau m'arrivait jusqu'au cou", témoigne auprès de l'AFP Misbahul Munir, 28 ans, habitant d'Aceh Nord, à la pointe nord de Sumatra, surpris par la montée des eaux alors qu’il était au volant de sa voiture.
Dans sa maison, "l'eau monte à environ deux mètres. Tous les meubles sont abîmés". "Je n'ai plus que les vêtements que je porte", ajoute-t-il avant de fondre en larmes.
Pour les habitants réfugiés dans les centres d'accueil, "les conditions sont préoccupantes. Il y a des femmes enceintes et des jeunes enfants", explique-t-il, ajoutant qu'"il n'y a plus d'électricité".
Arrivé lundi matin dans le nord de Sumatra, le président indonésien Prabowo Subianto a annoncé que "la priorité du gouvernement était désormais d'envoyer immédiatement l'aide nécessaire".
"Il y a plusieurs villages isolés que, si Dieu le veut, nous pourrons atteindre", a-t-il ajouté, annonçant le déploiement d'avions et hélicoptères pour les opérations de secours, en plus des trois navires militaires déjà dépêchés dans les zones les plus touchées, où de nombreuses routes restent impraticables, en raison de la boue et des débris.
Prabowo Subianto subit une pression croissante pour déclarer l'état d'urgence national face à la catastrophe naturelle la plus meurtrière du pays depuis le tremblement de terre et le tsunami qui ont fait plus de 2.000 morts aux Célèbes en 2018.
Contrairement à son homologue sri-lankais, le dirigeant indonésien n'a pas lancé d'appel à l'aide internationale.
- Le Sri Lanka appelle à l'aide -
Dimanche, la pluie avait cessé sur l'ensemble du Sri Lanka, quand les autorités se sont lancées dans une opération de secours de grande envergure.

Le gouvernement sri-lankais a utilisé des hélicoptères militaires pour secourir les personnes bloquées par les inondations et les glissements de terrain provoqués par le cyclone Ditwah. L'un d'eux s'est écrasé dimanche soir au nord de Colombo.
Au moins 334 personnes ont été tuées, a déclaré dimanche l'agence sri-lankaise chargée des catastrophes, et plusieurs centaines d'autres étaient toujours portées disparues, alors que les secouristes déblayaient les routes bloquées par des arbres déracinés et des coulées de boue.
Le président Anura Kumara Dissanayake, qui a déclaré l'état d'urgence, s'est engagé à reconstruire les zones dévastées après la catastrophe "la plus importante de notre histoire", a-t-il déclaré samedi dans un discours.
"Ma maison est totalement inondée, je ne sais pas où aller, mais j'espère trouver un abri sûr où emmener ma famille", dit à l'AFP Selvi, une habitante de la banlieue de Colombo de 46 ans, qui transportait quatre sacs d'affaires.
Les pertes et les dégâts sont les plus importants au Sri Lanka depuis le tsunami dévastateur de 2004.
- Colère en Thaïlande -
Une grande partie de l'Asie est actuellement en pleine saison de la mousson, qui entraîne souvent de fortes pluies, provoquant des glissements de terrain et des crues soudaines.
Or le changement climatique affecte les régimes de tempêtes, y compris la durée et l'intensité de des pluies, plus abondantes, avec des crues soudaines et des rafales de vent plus fortes.
En raison de ces pluies torrentielles, au moins 176 personnes sont décédées dans le sud de la Thaïlande, dans l'une des inondations les plus meurtrières que le pays ait connues depuis dix ans.
Le gouvernement a mis en place des mesures d'aide, mais les critiques de la population à l'égard de la gestion de la catastrophe se multiplient, et deux responsables locaux ont été suspendus pour des manquements présumés.
De l'autre côté de la frontière, en Malaisie, où de fortes pluies ont également inondé de vastes étendues de terre dans l'État de Perlis, deux personnes ont trouvé la mort.
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