AFFAIRE SOBRINHO : Paul Bérenger renouvelle son “conseil” à la Présidente pour qu’elle se “retire tranquillement”

Paul Bérenger, leader du MMM, trouve qu’en se retirant de Planet Earth Institute (PEI), la Présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim a donné raison à ceux qui critiquent son association avec le milliardaire controversé angolais Alvaro Sobrinho. Le leader des mauves s’insurge que Mme Gurib-Fakim “se croit encore autorisée à donner des leçons à la presse et à l’opposition”. Aussi, lui renouvelle-t-il son conseil de se “retirer tranquillement” avant même que ne lui soit adressée la pétition à cette fin en voie de signature par des parlementaires.
Paul Bérenger s’insurge que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, se soit prévalu, vendredi, de la tribune qui lui était offerte à l’occasion de la célébration de Varusha Pirapu pour soutenir que le gouvernement obtenait “rézilta lor rézilta” dans la lutte contre le trafic de la drogue. Jugeant cette affirmation prétentieuse, le leader des mauves souligne qu’au moment même où elle était prononcée, des dizaines de compresseurs éventrés, comme ceux dans lesquels de très fortes quantités d’héroïne avaient été retrouvées récemment dans le port, ont été récupérées à Montagne Jacquot.
Ce qui intéresse, selon lui, la population, c’est de savoir notamment si le dénommé Navind Kistnah, censé être à Durban selon certaines dernières informations, sera rapatrié et les démarches entreprises à cette fin par les autorités mauriciennes. “Plutôt que d’entendre Pravind Jugnauth continuer à bluffer, la population est aussi en droit de savoir où en sont les choses par rapport à l’enquête sur l’implication de passeurs mauriciens dans l’importante saisie de drogue sur un yacht au port de Sainte Rose à l’île de La Réunion, de même que par rapport à l’avancée de l’enquête sur le dénommé Geanchand Dewdanee”, estime-t-il.
Selon le leader du MMM, dès le départ, tout n’aurait pas été fait comme il se devait. Ce qui, d’après lui, aurait évité que le pays ne devienne “un centre régional du trafic de drogue”. Paul Bérenger allègue en sus que des mesures de transfert d’officiers auraient été décidées après certaines de ses déclarations faites à partir d’informations obtenues de sources sûres.
Il revient par ailleurs sur la dernière PNQ du leader de l’opposition, Xavier Duval, adressée au ministre de l’Intégration sociale et de l’Autonomisation des Groupes vulnérables, Alain Wong. Le leader des mauves rappelle qu’il avait applaudi la mesure budgétaire de Pravind Jugnauth, en sa qualité de ministre des Finances, portant sur l’introduction d’une monthly subsistence allowance de Rs 9 520 à tout ménage défavorisé ayant à sa charge trois enfants.
Paul Bérenger regrette ainsi que, selon les réponses ministre Wong, 8 214 familles “seulement” bénéficieront d’une telle allocation de subsistance et que 14 462 autres ménages disqualifés pour une telle aide sociale. Il regrette d’autant plus que ces familles non-qualifiées n’ont même pas été averties que leurs demandes ont été rejetées. Selon le leader du MMM, les autorités auraient dû penser à mettre en place un recours en appel pour chaque demande refusée.
 
Poursuites engagées par le Portugal
Paul Bérenger commente, de même, les nouvelles dispositions au sujet de l’allocation des fonds dédiés à la Corporate Social Responsability (CSR). Il rappelle que jusqu’à tout récemment, les entreprises allouaient elles-mêmes à des Organisations Non-gouvernementales (ONG) leur fonds CSR respectif sous la supervision de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Le leader du MMM rappelle aussi que, cette année, chaque entreprise a dû reverser 50% de son budget CSR à une National CSR Foundation instituée par le gouvernement. Une quote-part qui passera à 75% l’an prochain.
 Il trouve ainsi “honteux” qu’à ce jour, pas un sou n’a encore été déboursé de ce fonds CSR national pour être reversé à une ONG. “Des ONG ont été contraintes à disparaître dans l’intervalle”, explique le leader des mauves. Ce qui lui fait dire que si Alain Wong est “un bon bougre”, il ferait preuve d’une grande “incompétence” au ministère de l’Intégration sociale et de l’Autonomisation des Groupes vulnérables.
Revenant une fois encore sur l’affaire Sobrinho, Paul Bérenger soutient que la Financial Services Commission (FSC) n’aurait jamais dû avoir délivrer les divers permis de Management Company et d’Investment Banking aux entreprises du groupe du controversé milliardaire angolais. Le leader du MMM explique que ce n’est qu’une petite clique proche du pouvoir angolais, dont fait partie le dénommé Alvaro Sobrinho, qui a largement profité du boom pétrolier dans ce pays “en dilapidant des milliards” et non le petit peuple angolais dans sa large majorité.
Paul Bérenger insiste aussi sur la portée de la décision des autorités du Portugal, “un pays membre de l’Union européenne (UE)”, d’engager des poursuites pour corruption à l’encontre de nul autre que Manuel Vicente, vice-président de l’Angola. Pour lui, cela aurait dû suffir pour ouvrir les yeux des autorités mauriciennes. Tout comme les poursuites engagées à l’encontre du procureur portuguais ayant enquêté dans l’affaire des malversations alléguées à la Banco Espirito Santo de Angola (BESA) auraient dû interpeller les autorités mauriciennes concernées.
Le leader du MMM lance de nouveau un défi aux autorités de rendre publique la correspondance qui aurait été échangée entre la FSC et les autorités portugaises dans le cadre d’un supposé tardif exercice de “due diligence” autour du dénommé Sobrinho. Il réclame l’annulation des divers permis d’opérer accordés par la FSC à des sociétés du groupe Sobrinho. Paul Bérenger trouve par ailleurs qu’en se retirant finalement de PEI, “la Présidente de la République, Aleenah Gurib-Fakim, a déjà plaidé coupable”.
“Elle vient nous donner raison”, trouve-t-il. Le leader des mauves s’insurge toutefois contre le fait que, dit-il, “Mme la Présidente se croit encore autorisée à donner des leçons à la presse et à l’opposition”. Paul Bérenger lui renouvelle dans ce contexte le même conseil : “qu’Ameenah Gurib-Fakim se retire tranquillement avant que ne lui soit adressée la pétition à cette fin signée par les parlementaires et, éventuellement, d’autres pétitions du genre venant des autres”.
 
Affaire
Razaimamonjy

Paul Bérenger indique à la Présidente qu’à moins qu’elle ne parte, la population ne finira pas de se poser les pires questions. “Comme, par exemple, combien de fois elle se serait fait payer des voyages avec l’argent de Sobrinho”.
S’il concède d’autre part qu’il convient de faire la lumière sur les conditions de vente des intérêts du groupe BAI dans Britam au Kenya, Paul Bérenger estime que la commission d’enquête instituée pour tirer au clair cette transaction n’a pas de crédibilité. Il cite notamment le cas de l’ancien juge Bushan Domah, mais “encore plus celui de Satar Hajee Abdullah”. Il considère “honteux” que ces deux personnes ont accepté de faire partie de cette commission d’enquête dont la composition est une “very bad joke”.
Le leader du MMM aborde aussi l’affaire Claudine Razaimamonjy, du nom de la conseillère auprès de la présidence malgache, qui s’est retrouvée sur le sol mauricien en début de semaine alors que deux interdictions officielles de quitter le territoire malgache pesaient contre elle. Paul Bérenger explique que le lundi 3 avril, le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO), équivalent malgache de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) mauricien, a procédé à l’arrestation de cette femme contre qui six chefs d’accusation ont été portés.
Il indique qu’alors que Claudine Razaimamonjy, qui s’est sentie mal, avait été admise à l’hôpital à Madagascar au moment même où elle allait être emprisonnée lundi dernier, 10 avril, elle fut transférée à l’aéroport et quitta Madagascar pour Maurice où son courrier a atterri à 6h00. Paul Bérenger s’étonne que tant le Premier ministre, Pravind Jugnauth, le ministre mentor, chargé de la sécurité, sir Anerood Jugnauth, et le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, assurent tous ne rien savoir de cette encombrante présence malgache sur le sol mauricien.
Le leader du MMM ne manque pas de parler du “tollé” soulevé à Madagascar par ce départ inopiné de la prévenue. Il souligne aussi que, selon la presse malgache, le corps diplomatique en général soutient le BIANCO dans cette affaire, l’ambassadeur américain à Antanarivo allant même jusqu’à estimer que “Claudine Rasaimamonjy doit répondre à la Justice malgache”. “Si cette femme est effectivement souffrante, elle a certes le droit de se faire soigner chez nous. Mais les autorités mauriciennes doivent à qui de droit des explications. Il est impensable, par exemple, que le Premier ministre ne sache pas qu’un avion avec la femme à bord a atterri chez nous lundi”.
Paul Bérenger adresse par ailleurs ses félicitations à Alan Ganoo, du Mouvement Patriotique (MP), pour son interpellation inscrite pour la séance de mardi prochain sur l’usage du kreol à l’Assemblée nationale. Soulignant que le kreol est la langue nationale des Mauriciens, le leader du MMM souhaite que nul ne s’avise à communaliser le débat autour de cette question. “Ni aussi que l’on ait recours, une fois encore, à la même attitude grossière dont avait fait preuve précédemment sir Anerood Jugnauth à ce sujet.”
Paul Bérenger estime enfin lui aussi qu’il était grand temps que l’on revienne avec l’utilisation de la méthadone dans le traitement de substitution à la drogue comme décidé par le nouveau ministre de la Santé, Anwar Husnoo. Dénonçant vivement le “tort immense” causé, selon lui, par l’ancien ministre de tutelle, Anil Gayan, au service de Santé en général, le leader du MMM soutient que l’on n’aurait jamais dû mettre un terme à l’utilisation de la méthadone dans le traitement de réhabilitation des toxicomanes. Il souhaite dans la foulée que le nouveau ministre reconsidère aussi la décision d’Anil Gayan de contraindre les seuls rares patients maintenus sous méthadone d’aller se le faire administrer dans des postes de police.
Sur un plan plus politique, Paul Bérenger constate que tout en étant officiellement du même parti, en l’occurrence, le ML, le nouveau ministre de la Santé ne se prive pas de “défaire tout ce qu’a fait son prédécesseur Gayan”.

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