Anou Protez Nou Bann Zil : Campagne pour la préservation des îlots du Nord

Après les îlots du Sud-Est, la Mauritian Wildlife Foundation (Mauritian Wildlife) lance un appel aux usagers des îlots du Nord de Maurice. Ce projet de sensibilisation intitulé “Anou protez nou bann zil” a pour rappel l’objectif de promouvoir une gestion informée et durable des îlots.

- Publicité -

Bientôt un an après avoir bouclé le projet de sensibilisation des usagers des îlots du Sud-Est, projet financé principalement par la Commission de l’océan Indien pour la période mai 2017 à décembre 2018, la Mauritian Wildlife étend cette année le programme aux îlots du nord. “Il s’agissait de maintenir la dynamique initiée dans le sud-est. L’initiative ‘Anou protez nou bann zil’ a reçu un accueil extraordinaire des stakeholders de cette région, et il s’avérait plus que nécessaire de maintenir le programme en place avec de nouveau participants et des refresher courses”, explique Martine Goder, responsable du projet. “Il était également tout aussi important d’étendre parallèlement l’initiative au Nord de l’île pour ses îlots riches en biodiversité, des endroits qui sont les derniers refuges pour certaines de nos espèces endémiques.”

Par ailleurs, dans le Sud, pour l’édition 2019-2020, un atelier de formation et un refresher course ont déjà eu lieu, le 27 août et 11 septembre respectivement, réunissant un total de 21 skippers et aide-skippers des bateaux de plaisance de la région. Le premier atelier pour la région nord s’est quant à lui tenu au Restaurant Coolen le 10 septembre dernier et a réuni 7 skippers et aide-skippers. D’autres ateliers, suivis de visites éducatives sur les îlots, vont maintenant s’enchaîner pour toucher propriétaires de bateaux privés, garde-côtes, pécheurs et d’autres skippers de bateaux de plaisance et de catamarans. L’initiative comprendra également des exposés dans les écoles et avec les membres du public.

“Les déchets sont surtout néfastes pour la biodiversité”

“Un particulier qui visite un îlot ne connaît pas nécessairement la biodiversité de cet endroit. Et ce n’est pas certain que le pêcheur, le skipper ou le propriétaire de bateau qui l’y conduit soit lui aussi bien informé. Ce manquement est corrigé par l’initiative”, affirme Martine Goder. “En marchant hors des sentiers, les touristes et autres visiteurs piétinent des animaux sans s’en rendre compte. Ou encore en allumant un feu, ils prennent le risque de causer des incendies, comme celui qui avait ravagé l’île au Phare en 2011…” Elle poursuit : “Les déchets sont surtout néfastes pour la biodiversité, car ils constituent des pièges mortels pour les espèces endémiques survivant sur les îlots ; et mis à part les déchets, allumer un feu constitue une autre menace, car si l’île prend feu il y a le risque de non seulement perdre ces animaux et les plantes endémiques, mais aussi d’impacter sur ceux pour qui l’îlot est un gagne-pain.”

Par ailleurs, la MWF avance que l’accès illégal des îlots est aussi un enjeu pertinent, car six des douze îlots du Nord et Sud-est ont été décrétés par les autorités des Réserves naturelles fermées (interdites d’accès au public). Le Coin de Mire, l’île Ronde, l’île Marianne, par exemple, sont interdits aux public car ces îlots sont les derniers refuges pour des espèces endémiques en danger d’extinction qui n’existe plus sur l’île principale. “L’accès illégal, surtout le camping, augmente la probabilité que des animaux nuisibles et des prédateurs exotiques tels qu’un rat arrivent sur ces îlots. Des années de travail peuvent disparaître à cause d’une seule et simple inadvertance”, ajoute Martine Goder.

Les catamarans dans le Nord sont très populaires chez les touristes

Benny Henry, membre de la MWF et qui habite aussi à Mahébourg, connaît les îlots du sud-est comme sa poche. Il explique que “les skippers ont compris que la destruction de ces îlots représentait la perte de leur gagne-pain ; ils ont investi dans des grills portatifs pour ne plus faire de feu sur les îlots, ils ont proposé d’aménager des sentiers pour éviter que les visiteurs piétinent les espèces et ils se sont même portés volontaires pour faire passer le message aux autres. Il y a eu un sursaut de conscience ; ils sont aujourd’hui nos ambassadeurs et nous préviennent au moindre problème”.

Il est aussi à noter que la Mauritian Wildlife travaille avec diverses institutions gouvernementales, dont la National Parks and Conservation Service, le Forestry Service, le National Heritage Trust, le Fisheries, la Tourism Authority et la National Coast Guard.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -