Apiculture : des mesures budgétaires miellées pour la relance de la filière

  • Nouvelles réserves d’abeilles, mais surtout détaxe des véhicules utilitaires et “Road Tax” à taux concessionnaire

La communauté des apiculteurs de l’île accueille favorablement les mesures budgétaires annoncées en vue de la relance de la filière apicole gravement affectée il y a quelques années pour une infestation d’acariens parasitaires vivant au détriment des mouches à miel. Ainsi, interrogé, Joël Larcher, apiculteur à plein temps, parle de mesures “très favorables” qui lui permettront d’accroître davantage sa production.

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A Maurice, où l’apiculture se pratique surtout comme une activité à temps partiel, il y a quelque 450 apiculteurs enregistrés selon les chiffres de l’unité d’apiculture du service d’entomologie du ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire. Après une grave infestation du varroa destructor, acarien parasitaire qui vit au détriment de l’insecte pollinisateur, la production locale de miel avait chuté de 35 à moins de 15 tonnes en 2015. Après des mesures de relance prises, la production annuelle a finalement atteint 25 tonnes l’an dernier.

En vue de protéger les mouches à miel contre de telles pestes dévastatrices comme le varroa destructor, un nouveau modèle de ruche a été conçu et distribué à quelque 350 apiculteurs de même que d’autres équipements de production. Les résultats obtenus à ce stade dans cette lutte végétale contre l’acarien parasitaire sont encourageants, même si des études plus poussées sont nécessaires pour les confirmer, indique un responsable au service d’entomologie du ministère de l’Agro-Industrie et de la Sécurité alimentaire.
En vue d’étendre davantage les superficies sous culture de plantes mellifères, des réserves d’abeilles en zones boisées ont été spécialement créées à Bras d’Eau, Petite-Rivière-Noire, Petit-Sable, Le Morne, La Ferme, La Marie et Tranquebar dans la région du Dauget. Entre autres plantes figurent des eucalyptus, des campêches, des roussailles, des tamarins, des goyaviers et des jamblons. Il est annoncé, dans le discours du budget, que de nouvelles Bee Reserve Zones seront aménagées à Rivière Tamaka et à Palma.

Changement climatique
Le changement climatique constitue une autre contrainte au développement optimal de la filière apicole à Maurice. C’est ainsi qu’on laisse entendre qu’à ce jour, quelque 300 apiculteurs ont été formés à la gestion des colonies d’abeilles durant des conditions climatiques défavorables. Il est aussi prévu que des apiculteurs seront formés à la production de reines d’abeilles et à la bonne récolte de miel.

En matière d’assurance qualité, les apiculteurs ont la possibilité de soumettre des échantillons de miel qu’ils produisent à des analyses au Food Technology Laboratory du Réduit. Selon un technicien du service d’entomologie du ministère de l’Agro-Industrie et de la Sécurité alimentaire, le miel pays qui comprendrait un taux de sucrose de moins de 5% serait déjà d’une bonne qualité. Selon le plan stratégique triennal pour l’Agriculture, l’objectif est de faire que la production qui est estimée à 25 tonnes pour la présente année financière 2018/19 qui s’achève, passe respectivement à 30 tonnes en 2019/20; 32 tonnes en 2020/21 et à 35 tonnes en 2021/22. Outre les deux nouvelles réserves d’abeilles en zones boisées en projet d’aménagement, le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a aussi annoncé, dans son discours budgétaire, que tout apiculteur disposant d’un minimum de 20 ruches sera exempté de la taxe pour l’acquisition d’un véhicule utilitaire (single/double space cabin vehicles).

Pravind Jugnauth a, en sus, révélé que ces mêmes apiculteurs disposant d’un minimum de 20 ruches pourront prendre avantage d’une “Road Tax” à un taux concessionnaire sur ces véhicules. Des mesures très bien accueillies par la communauté des apiculteurs. Ainsi, Joël Larcher, apiculteur à plein temps, parle de mesures “très favorables”.  41 ans, marié et père de trois jeunes enfants âgés de 2 à 13 ans, ce dernier qui se donne à l’apiculture depuis l’âge de 15 ans en a fait son métier depuis cinq ans.

Disposant, à ce jour, de quelque 110 ruches, il s’adonne à cette activité d’une part, à la Bee Reserve Zone de Petite-Rivière-Noire, de l’autre, à celle de Bras d’Eau. Originaire de Centre de Flacq, il a, depuis, élu domicile à Petite-Retraite où il tient aussi une petite ferme. Produisant, à lui seul, une moyenne de cinq à six tonnes de miel au moyen de deux à trois récoltes annuellement, l’apiculteur Larcher déclare qu’il arrivait, déjà, à nourrir comme il se doit sa petite famille.

Joël Larcher vend le gros de sa production à des intermédiaires qui se chargent de placer le produit dans le commerce au détail. Selon lui, les récentes mesures budgétaires annoncées ne pourront que le protéger, davantage, des aléas du métier et l’aider à accroître, encore plus, sa production. Mais, déclare l’apiculteur, comme l’abeille à l’ouvrage, la recette du succès passe, malgré tout, impérativement par le dur labeur.

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