ASSEMBLÉE NATIONALE – FAIT DU JOUR DE LA SÉANCE D’HIER : Bérenger se fait expulser à la fin du Question Time

  • Le Speaker, Sooroojdev Phokeer, n’a pas apprécié l’épithète de de “mal élevé” lancé à son visage par le leader du MMM pour avoir coupé court à Reza Uteem
  • Les enfants iront à l’école en décembre avec la présente année scolaire prenant fin en février 2021, et un report des examens de SC et de HSC de novembre 2020

Le leader du MMM, Paul Bérenger, s’est fait expulser presque à la limite du temps réglementaire du Question Time. Son expulsion relève du fait qu’il a traité le Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer de « mal élevé », ce dernier ayant coupé court au député du MMM Reza Uteem, qui voulait interpeller le ministre des Finances, Renganaden Padayachy sur le Wage Assistance Scheme. Cette expulsion à la pénultième PQ de cette première édition de la 7e session de l’Assemblée nationale a été suivie par un Walk-Out en règle de tous les parlementaires de l’opposition. D’ailleurs, dès le début de la séance, une ambiance de tension régnait au sein de l’hémicycle, les députés de l’opposition protestant contre la longueur des réponses des ministres et le fait que la présidence de l’Assemblée ignorait les appels pour pouvoir intervenir avec des interpellations supplémentaires.
En tout cas, la séance d’hier a été dominée par le dossier du nouveau coronavirus, abordé sous toutes ses coutures – les membres du gouvernement, dont le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et le ministre des Finances, revenant de manière systématique sur les actions prises depuis l’avènement de la pandémie de COVID-19. Toutefois, deux volets des interpellations méritent attention, à savoir le rejet catégorique du Deputy Prime Minister et ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, de toute idée de baisse des tarifs d’électricité ; et surtout l’indication donnée par la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, selon laquelle avec la reprise graduelle des classes en août prochain, l’année scolaire se poursuivra jusqu’au mois de février 2021, les examens de School Certificate (SC) et de Higher School Certificate (HSC) de la fin de cette année repoussés à l’année prochaine.
Il ne restait que quelques minutes avant que le Speaker n’allât décider de mettre un terme à la tranche du Question Time vu que le temps imparti était quasiment épuisé. La Chief Whip du gouvernement, Naveena Ramyad, avait enchaîné avec une série de supplémentaires au Grand Argentier sur les critères d’éligibilité pour le Wage Assistance Scheme. Reza Uteem s’impatientait de pouvoir intervenir mais en vain. À un certain moment, il crut qu’il pouvait enfin interpeller le ministre des Finances.
Mais le Speaker, ne l’entendant pas de cette oreille, fit signe à Naveena Ramyad d’aller de l’avant avec une nouvelle question supplémentaire, interrompant du même coup le député du MMM. Cette scène ne devait pas plaire au leader du MMM, qui rongeait son frein devant l’attitude affichée par la présidence depuis une bonne partie de la séance.
Bérenger : Mal élevé ! Ou bien mal élevé !
Le Speaker (bondissant de son siège et à l’adresse du leader du MMM : If you have the courage, repeat it again…
Bérenger : Mal élevé…
À peine Paul Bérenger avait-il eu le temps de terminer sa phrase que la sanction était appliquée. « I order you out ! I order you out ! » Et ce, avec tout le brouhaha, qui montait au sein de l’hémicycle, le leader du MMM ramassant ses documents pour quitter l’hémicycle, suivi des autres membres de l’opposition. À ce même moment, un sonore et quasiment vulgaire « deor do ! » se fit entendre avec les deux protagonistes continuant à s’invectiver et le Sergeant-at-Arms sommé d’encadrer Paul Bérenger hors de l’hémicycle.
Après le départ des parlementaires de l’opposition, une dernière PQ fut appelée, la parlementaire Ramyad abordant toujours les répercussions de la pandémie COVID-19 sur le secteur éducatif. Ainsi, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a confirmé qu’il faudra s’attendre à des chamboulements dans le calendrier scolaire, notamment au secondaire. Ainsi, avec la reprise graduelle des classes à compter du lundi 3 août prochain, l’année scolaire ne prendra fin qu’en février 2021, le temps aux élèves, notamment ceux de fin de cycle secondaire, soit pour les examens de School Certificate et de Higher School Certificate, de compléter leurs programmes d’études.
« Ainsi, les examens de SC et de HSC, qui auraient dû se tenir en novembre de cette année, ne devront être mis en œuvre qu’après février 2021 », a laissé entendre la VPM et ministre de l’Education, qui a ajouté que jusqu’ici Cambridge n’a pas été en mesure de procéder à l’enregistrement des candidats à ces examens. Cette situation ne concerne pas uniquement Maurice mais également d’autres pays au monde dépendant de Cambridge pour la tenue de ces épreuves.
Leela Devi Dookun-Luchoomun devait également ajouter que des consultations sont en cours entre les institutions compétentes en vue de confirmer les principales étapes du calendrier scolaire réaménagé. Elle n’a pas manqué de rappeler que les examens de juin de Cambridge ont été annulés avec le remboursement des fees devant se faire après la levée du confinement.
De son côté, le Deputy Prime Minister et ministre des Services publics a rejeté toute idée d’un rajustement à la baisse des tarifs d’électricité avec la dégringolade du cours du pétrole sur le marché mondial. Il s’est contenté de rappeler qu’avec la décision du 31 mars de revoir le tarif social du CEB, quelque 61 000 Low Income Households auront bénéficié d’une réduction de 51% des tarifs du CEB, la Monthly Minimum Charge passant de Rs 31 à Rs 25, cela sans compter les PME, qui bénéficient d’une réduction des tarifs de 10%. Il devait également laisser entendre qu’avec la pandémie de COVID-19, la demande d’électricité a connu une régression de 35%.
De son côté, le député Patrick Assirvaden affirme que ces mesures ne touchent que 65 000 abonnés domestiques et 18 000 PME avec un coût de Rs 80 millions. « Par contre, avec la chute du cours mondial du pétrole, les Windfall Gains du CEB sont de l’ordre de Rs 3 milliards. Pourquoi les 373 000 autres abonnés à revenus moyens, les Ti-Dimounn, ne peuvent bénéficier d’une révision à la baisse des tarifs ? » se demande-t-il.
Pour sa part, Ivan Collendavelloo devait ajouter qu’il est nullement de son intention « to take money from the poor to give to the rich ».
Auparavant, suite à une interpellation du même député Assirvaden sur les prix des produits pétroliers, le ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, a révélé que depuis juin 2019 à ce jour, des revenus pétroliers de
Rs 3,6 milliards ont été versés sous forme d’Excise Duties ;
Rs 758 millions à la Road Development Authority ;
Rs 172,8 millions au titre de la Rodrigues Transportation ;
Rs 249,3 millions pour la construction de facilités d’entreposage ;
Rs 905,4 millions pour les subsides sur les prix du riz ration, de farine et de gaz ménager et
Rs 1,6 milliard de TVA.
La ponction de Rs 4 par litre de produits pétroliers pour alimenter le COVID-19 Solidarity Fund ne sera effective qu’à l’arrivée de la cargaison du mois de mai. Le ministre n’a manqué de souligner que « les fournisseurs se plaignent car ils n’ont plus de revenus » vu la chute dans la consommation.
Toujours par rapport à la pandémie du Virus Sans Frontières et la consommation, le ministre de l’Agro-Industrie, Maneesh Gobin, a voulu être rassurant quant au stock de pomme de terre, d’oignon et d’ail. La consommation de pomme de terre est de quelque 400 tonnes par semaine, et pour l’oignon 300 tonnes. De fin mars à avril, l’Agricultural Marketing Board a livré entre 200 et 544 tonnes d’oignons par semaine et entre 275 tonnes et 697 tonnes de ce féculent par semaine. « At no point in time, there was a shortage of potatoes, onions or garlic », dira-t-il, tout en concédant qu’avec le couvre-feu sanitaire, des ruptures ont été notées dans le réseau de distribution.
Avec les 3 163 tonnes de pomme de terre d’Egypte et de l’Inde ainsi que de 2 212 tonnes d’oignons des Pays-Bas, d’Afrique du Sud et de l’Inde pendant la période de confinement, Maurice devra recevoir le 12 juin prochain 2 742 tonnes de pomme de terre et 1 260 tonnes d’oignons.
Auparavant, le ministre du Commerce avait voulu être rassurant quant au stock de riz et de farine disponible dans le pays, soit pour une période de 52 jours quant au riz ration et jusqu’à août/septembre pour le riz Basmati. Il a également donné des chiffres sur le stock de farine et de blé disponible dans le pays à ce jour.
Avec le scénario au sein de l’hémicycle ppous la séance d’hier et l’ajournement des travaux à mercredi prochain pour éliminer les interpellations adressées aux ministres, tout cela laisse un arroère-goput de New Skin for the Old Ceremony, titre d’un Long Play de Leonard Cohen datant d’il y a 45 ans déjà…

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« WORK ACCESS PERMITS »

Les signes avant-coureurs d’énervement

Depuis l’instauration du couvre-feu sanitaire, 212 195 personnes, dont 26 000 policiers, Prison Officers et personnel de la Santé sur la brèche

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, répondant à une interpellation du député du PMSD, Richard Duval, a indiqué que 7 492 permis ont été émis du 22 mars au 4 mai. De ce fait, 182 595 employés des secteurs public et privé ont travaillé pendant le couvre-feu sanitaire. Il a précisé que ce chiffre ne comprend pas 26 000 membres du personnel du ministère de la Santé, de la police et des prisons, qui étaient exemptés de Work Access Permits. De plus, au cours de la période du premier couvre-feu sanitaire, 3 600 personnes de différents ministères, principalement des Senior Staff et responsables de départements, ainsi que des employés d’Air Mauritius, d’Airports of Mauritius, d’Atol et de Mauritius Ports Authority et de la douane, ont aussi travaillé, sans l’obligation de permis. D’ailleurs, cette deuxième interpellation au Prime Minister’s Question Time portait des traces de l’énervement entre l’opposition et le gouvernement sur le déroulement des travaux parlementaires.
Faisant un tour d’horizon général de la situation depuis le couvre-feu sanitaire, Pravind Jugnauth précise que, sous la Government Notice 515, une liste de secteurs avait été approuvée pour assurer le service minimum, tout en respectant les conditions imposées par le commissaire de police toujours, Karl Mario Nobin.  « Les demandes concernant les secteurs ne figurant pas sur la liste initiale étaient traitées sur un ‘case-to-case basis’ », a-t-il indiqué. Et de citer, en exemple, les compagnies qui assuraient un soutien technique aux services essentiels.
Suivant l’extension du confinement, de nouveaux secteurs ont été ajoutés et reprendront leurs activités à partir du 15 mai. Il a évoqué des hardware stores, des restaurants pour le service à emporter, les salons de coiffure, poissonneries, plombiers, électriciens, bouchers, pêcheurs, baby-sitters et des officiers du service civil, entre autres. Il a assuré que la police « a pris les dispositions nécessaires » pour faire respecter le couvre-feu sanitaire et qu’au 4 mai, 14 831 contraventions ont été dressées pour « Breach of Curfew Order ».
Subséquemment à une autre Parliamentary Question, l’Attorney General, Maneesh Gobin, devait péremptoirement répondre que les sanctions contre l’infraction de non-respect du couvre-feu sanitaire seront durcies et que toute condamnation par une Cour de justice figurera sur le certificat de moralité du concerné.
Xavier-Luc Duval (s’en prenant à la longueur de la réponse du PM) : Mr Speaker, it is the first time that we are sitting after seven months; may I ask you to press on the Ministers and the Prime Minister to reply concisely so that we are able also, to ask the questions we have been dying to ask for the last seven months.
Le PM: Al get to kestion kouma to poze avan.
Richard Duval : Le Premier ministre peut-il justifier pour des demandes de Work Access Permit, logées depuis la mi-avril, n’ayant pas encore été traitées et que les demandeurs sont toujours dans l’attente ?
Le PM : If you have the cases, please let me know because you just say why people are waiting.
Speaker : Honourable Xavier-Luc Duval!
Xavier-Luc Duval : Can I ask the Prime minister, whether like most countries, we should give that Work Access Permit not on a case-to-case basis, which allowed many permutations and “get figir” etc, but on the type of activity. There is a restaurant not far from my house which has had no reply to its request for Work Access Permit for the last three weeks (brouhaha) to deliver food, whereas others have. So I would like, very nicely, to ask the Prime minister, whether it would not be much fairer to the nation, in these very difficult times, for everyone, to have it on a level-playing field by type of activity, for the Work Access Permit.
Le PM : Well, first of all, Mr Speaker Sir, the honourable member doesn’t follow what are the Government’s decisions. Restaurants are not allowed up to now, to… (brouhaha)
Le Speaker intervient pour demander à la Chambre de permettre au Premier ministre de répondre à la question.
Le PM : Restaurant! (brouhaha)… And I mentioned that we will allow restaurant to prepare food for home delivery and drive through only. I don’t know in which world they are living if you think that restaurant can operate and accommodate client. (brouhaha). Restaurant! (brouhaha) Je n’ai pas encore terminé ma réponse. Je n’ai pas fini.
Speaker : Let the Prime minister answer.
Le PM : Let me assure the honourable member that granting the permit is not by way of “get figir”. There have been so many permits given. Do you think we have “get figir” and given the permits. The people apply, there is a committee that scrutinises all these applications and of course, those who are entitled, those who are eligible, will be granted a permit. It is not going by political affiliation or “get figir” or whatever it is. Criteria are clear. Why do we say also on a case-to-case basis? There can be instances where there is a meritorious case, the committee looks at it. Politicians do not sit on that committee, there are officers who sit on that committee. And then, of course they will recommend and permit will be given accordingly.
Bérenger : Le ministre des Finances a fait comprendre que ceux qui travaillent à leur propre compte ne bénéficieront de l’assistance financière que jusqu’au 15 mai vu qu’ils pourront travailler. Je ne dis pas que je partage cet avis. En même temps, il avance qu’il y a 160 000 Self-Employed ayant bénéficié de cette assistance. Puis-je savoir si ces 160 000 vont obtenir des Work Access Permits ?
Le PM : Those who have not been able to work and who are qualified according to the criteria that have been laid down and who make the application in due form, of course they will be eligible. But those who are working of course they are not entitled to get this assistance. It is as simple as that.
Boolell : Puis-je avoir la liste de demandes approuvées on a case-to-case basis?
Le PM : Well, I need to seek advice, whether I can communicate a list of names and other details. I need to seek advice before answering this question.
Armance : Je reviens sur “the so many unattended requests”. Il n’y a eu “any return email, not even one acknowledgement email saying that the request was received.” Envisage-t-il de mettre sur pied un Help Desk ou une Information Desk à son ministère à ce sujet?
Le PM : There is no need for me to set up a desk at my ministry. There is a mechanism that has been put in place – sensitisation has been done, people have to apply to the MRA. I can’t now, change the system, unless there is a reason for that. I have said, if there are cases, tell us, let us know. Look, I can undertake one thing, I’m sure my colleague, the minister of Finance will also look into it, if there is a case which you feel is genuine and who’s application has been turned down, we can refer it to the committee to have a look.

Les belles envolées qui collent au masque

« It is with a sense of relief that I answer the PNQ as facts and figures testify that our nation has till now successfully managed to weather the storm caused by the COVID-19 pandemic » (Le PM)

“The social and economic disruption of this crisis will be deep, broad and long lasting” (Le PM sur le COVID-19)

“I don’t see how we have failed in our duty to consult as much as possible” (Le PM répondant à Arvin Boolell)

“People want the truth. Nothing but the truth and trust. If you don’t have the trust of the people, then you are going in the doldrums” (Le leader de l’opposition, Arvin Boolell)

“We will look at facts and figures and see what we have been able to achieve” (Pravind Jugnauth)

“Complacency and mismanagement have led us to excellent results” (Pravind Jugnauth répondant à Arvin Boolell)

“B 4 (prononcez ‘before’)… After” (Le Speaker à Assirvaden lors de la 4e PQ)

« I understand there is enough stock. But with the retailers we don’t find the ration rice” (Michael Sik Yuen au ministre Sawmynaden)

“It is true that SME are faced with cut-throat competition from imported goods” (Le ministre Bholah à Subhasnee Lutchmun-Roy)

“Don’t argue. Your question should be a substantive one” (Le Speaker à Xavier-Luc Duval)

“This question has been sufficiently canvassed. We move to the next one” (Le nouveau leitmotiv du Speaker)

“Government intends to come forward and provide for harsher penalties” (Maneesh Gobin sur le délit de violation du couvre-feu sanitaire)

“May I ask the minister of Finance whether with the Wage Assistance Scheme, government has not been too generous? (Xavier-Luc Duval sur les compagnies ayant déclaré des profits et dividendes, notamment les banques et l’offshore bénéficiant de facilités)

« Nous travaillons sur un mécanisme pour recouvrer l’argent donné à des entreprises qui sont profitables » (Le ministre Padayachy)

« That’s a supplementary question. It’s more than a substantive question ; It’s two questions » (Le Speaker à Shakeel Mohamed)

“L’une des prérogatives du ministre des Finances est de taxer… Tu peux apprendre de bonnes manières pour une fois dans la vie » (Renganaden Padayachy à Shakeel Mohamed.

« Rs 170 per day is certainly not sufficient for him to maintain his family » (Reza Uteem sur les allocations aux Self-Employed)

“The situation of the hotline in our mission in India is that nobody is answering the call” (Salim Abbas Mamode sur les Mauriciens bloqués à l’étranger)

“This is not a hedge game. This is not a game you can play yoyo with the country” (Ivan Collendavelloo sur la baisse des tariffs du CEB)

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