Assemblée nationale : le choix de Phokeer comme Speaker fait tiquer l’opposition

Les parlementaires du Labour se penchent sur les reproches retenus contre cet ancien ambassadeur

À moins de 48 heures de la rentrée parlementaire après les élections législatives du 7 novembre, la désignation de Sooroojdev Phokeer aux fonctions de Speaker de l’Assemblée nationale – en vue de succéder à Maya Hanoomanjee – suscite actuellement des vagues au niveau de l’opposition parlementaire. Des recoupements de sources concordantes indiquent que cette nomination devait être évoquée lors de la première réunion du groupe parlementaire du Labour aujourd’hui avant de décider de la ligne à suivre au regard de l’élection devant se dérouler à l’Assemblée nationale jeudi après la cérémonie de prestation de serment des 70 parlementaires.

- Publicité -

La question qui se pose actuellement dans les rangs de l’opposition est comment un ambassadeur – qui a été rappelé à Maurice en 2004 sur la base d’un rapport soumis par un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères – peut-il assumer d’aussi importantes fonctions que celles de Speaker ? « Nous sommes en présence de disturbing information », faisait-on comprendre dans les milieux du Ptr ce matin.

Sooroojdev Phokeer a débuté sa carrière politique en 1983 au sein du MSM. Il a été élu à l’Assemblée nationale en 1991. En 2000 après l’arrivée au pouvoir du gouvernement MSM-MMM, il a été nommé ambassadeur en Égypte, où il a exercé ses fonctions durant quatre ans. Il a été rappelé à Maurice alors que Paul Bérenger était en poste en tant que Premier ministre, et avait été nommé conseiller spécial du ministre de l’Agriculture occupé alors par Nando Bodha.

En 2014 Sooroojdev Phokeer a été responsable de la campagne électorale de sir Anerood Jugnauth dans la circonscription de Piton/Rivière-du-Rempart (No 7). Il avait été nommé en 2015 ambassadeur de Maurice aux États-Unis. Durant la dernière campagne électorale Sooroojdev Phokeer a mené campagne pour L’Alliance Morisien dans les circonscriptions Quartier-Militaire/Moka (No 8), de Flacq/Bon-Accueil (No 9) et de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10) où selon ses propres affirmations, il avait eu pour mission de faire élire Pravind Jugnauth et de faire tomber Navin Ramgoolam et Anil Bachoo dans les deux dernières circonscriptions.

D’autre part, pour la cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de l’Assemblée nationale, tous les 70 concernés seront présents, y compris le travailliste Ranjiv Woochit, élu dans la circonscription de Pamplemousses/Triolet (No 5). Son nom avait été cité en vue d’un éventuel départ dans le cadre d’un scénario devant permettre à Navin Ramgoolam de faire son entrée à l’Assemblée nationale à la lumière d’une partielle.
Dans l’immédiat, cette éventualité a été écartée vu l’impondérable au regard du délai maximal de 240 jours pour fixer une partielle, une prérogative du Premier ministre, Pravind Jugnauth. En parallèle, il y a les pétitions électorales du Parti Travailliste en Cour suprême réclamant que les élections générales soient déclarées « Null and Void ».

À l’hôtel du gouvernement, il se confirme que la lecture du discours-programme par un nouveau président de la République n’aura lieu qu’en janvier de l’année prochaine. Le comité présidé par le ministre Bodha, qui se voit confier la rédaction du programme gouvernemental pour les prochaines années et comprenant d’autres membres du gouvernement en collaboration avec d’autres Senior Advisers et nominés politiques, ne se réunira pour la première fois qu’en cette fin de semaine.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -