- Ce marchand de fruits est poursuivi après que l’ADSU a saisi Rs 2,6 M et 4 000 euros à son domicile en octobre 2015
Ricardo Laval Agathe, alias Tipom, fait face à un procès sous une accusation de blanchiment d’argent devant la Cour intermédiaire. Le 3 octobre 2015, les enquêteurs de l’ADSU avaient saisi dans des sacs dissimulés dans du linge sale, dans sa salle de bains, une somme de Rs 2,6 M et 4 000 euros. La poursuite a clos son dossier dans ce procès et ce sera au tour de la défense, représentée par Me Jean-Claude Bibi, de faire son plaidoyer. Le procès reprendra le 13 novembre.
Ricardo Laval Agathe, qui avait été arrêté en mars 2019 pour avoir tenté de prendre possession de 1 259 g d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 18,8 M à Flicen-Flac, a comparu devant la Cour intermédiaire pour son procès sous une accusation de blanchiment d’argent. L’ADSU avait effectué une fouille à son domicile, à Sainte-Croix, le 3 octobre 2015, lors de laquelle une somme de Rs 2,6 M et 4 000 euros avait été découverte. L’unité antidrogue suspecte que cet argent provient de transactions illicites.
L’audition des témoins a eu lieu hier devant la magistrate Nadjiyyah Dauhoo en Cour intermédiaire. L’Uncompliance Officer du Registrar of Compagnies a produit en cour une liste des entités appartenant à l’accusé. Il devait indiquer que la compagnie de Ricardo Agathe, R. L. Agathe Company Ltd, avait été enlevée de la liste des compagnies depuis février 2016. Avait aussi été produite lors de la séance une liste des produits importés par l’accusé de 2007 à 2015.
Un Senior Health Inspector de la municipalité de Port-Louis, appelé à la barre des témoins, est venu indiquer que Ricardo Agathe ne figurait pas dans la liste des commerçants opérant à Port-Louis, mais que sa compagnie apparaissait toutefois comme distributeur de marchandises et avait effectué des paiements pour renouveler son bail.
Un constable posté aux ADSU Headquarters avait détaillé en cour les événements du 3 octobre 2015. Il devait ainsi expliquer qu’après avoir découvert l’importante somme d’argent dans la salle de bains de l’accusé, ce dernier avait répondu : « Ena plis ki Rs 2 M get enn kout ki kapav fer ! ». Au total, les enquêteurs de l’ADSU avaient saisi Rs 2 690 000 et 4 000 euros. Aucun autre article incriminant n’avait cependant été trouvé.
Le Chief Inspector Lutchmun, qui avait pris le “statement” de Ricardo Agathe, n’avait rien pu obtenir de lui concernant la provenance de cette somme d’argent. L’accusé n’avait fait que répéter qu’il donnera toutes ses explications lors de son procès. Contre-interrogé par Me Jean-Claude Bibi sur les raisons pour lesquelles la police suspectait que cet argent provenait de transactions illicites, le Chief Inspector a répondu « as he had not explained how he was in possession of this money ». Après l’affaire de la poursuite, Me Jean-Claude Bibi a demandé du temps pour obtenir des instructions de son client. Le procès a été ajourné au 13 novembre.
Plusieurs antécédents
Ricardo Agathe fait aussi face à un procès en Cour intermédiaire pour paiement excédentaire. Cet habitant de Sainte-Croix, âgé de 42 ans, est en effet accusé d’avoir empoché un paiement d’une valeur de Rs 579 000 le 21 décembre 2014 à Sainte-Croix. L’audition des témoins est prévue le 30 octobre.
Ricardo Agathe a à son actif plusieurs antécédents avec la justice pour divers délits, le premier datant de 2001. En 2017, la commission anti-corruption avait obtenu le gel de ses avoirs et de ceux de ses proches.
Plus récemment, soit en mars 2019, Ricardo Agathe avait été arrêté par l’ADSU. Le suspect était alors venu récupérer 1 259 g d’héroïne auprès d’un Sud-Africain à Flic-en-Flac. La valeur marchande de la drogue est estimée à Rs 18,8 millions. Jusqu’à l’heure, des biens estimés à Rs 25 millions ont été saisis du clan Agathe, notamment par le biais de bijoux et de véhicules estimés à Rs 15 millions. L’opération de l’ICAC a mené à la saisie de sept voitures et d’une motocyclette de grosse cylindrée.