Chenille du légionnaire : Branle-bas de combat contre l’insecte ravageur

  • S’attaquant surtout au maïs, la Fall Army Worm est une menace potentielle à la canne à sucre et aux cultures maraîchères aussi
  • Les traitements aléatoires déconseillés et les planteurs invités à contacter rapidement le FAREI pour assistance en cas alerte

Ce que redoutaient les autorités agricoles à Maurice s’est avéré : la Fall Army Worm (chenille du légionnaire d’automne), une peste qui s’attaque aux cultures, particulièrement le maïs, a gagné nos côtes. Identifié, dans un premier temps, à Rodrigues à partir du vendredi 22 mars, l’insecte nuisible est, pour la première fois, apparu à Maurice au courant de la semaine. Occasionnant, depuis, un branle-bas de combat, compte tenu de sa capacité de nuire à nos produits. Le maïs, surtout, mais éventuellement la canne à sucre et les cultures maraîchères.

- Publicité -

Insecte lépidoptère originaire des Amériques, la chenille du légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) s’attaque surtout au maïs, mais peut tout aussi bien affecter le riz, la pomme de terre, la tomate, l’oignon et la canne à sucre. Depuis les années 2016/2017, cette peste s’est répandue dans plusieurs pays d’Afrique. L’an dernier, il a gagné les Seychelles et Madagascar et, plus récemment, l’île de La Réunion. La bestiole a aussi été identifiée, notamment, en Inde.

La chenille qui se métamorphose en papillon de nuit à l’âge adulte vit entre 7 et 21 jours. La larve se nourrit notamment des feuilles de maïs. Insecte migratoire, l’on estime qu’il peut voler sur une distance impressionnante de 100 km. Le papillon se déplace à la nuit tombée.

Selon Seelavarn Ganeshan, Chief Executive Officer (CEO) du Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI), c’est la toute première présence signalée de cet insecte ravageur à Maurice. Il explique qu’à ce jour, une dizaine de foyers d’infestation ont été identifiés, entre autres à Belle-Vue-Maurel, Plaine-de-Gersigny, Petite-Julie, Highlands, Floréal, New Grove, Rose-Belle et Nouvelle-Découverte. Dans tous les cas jusqu’ici rapportés, toutefois, ce sont des champs de maïs qui sont concernés.

“A ce stade, ce n’est qu’un début d’alerte”, s’emploie à relativiser le responsable en chef du FAREI. Il explique, en effet, que sur les quelque 40 arpents sous culture de cette céréale à Maurice, ce n’est qu’une partie assez limitée des cultures qui est, à ce stade, concernée. Seelavarn Ganeshan fait remarquer que l’incidence de la plus forte infestation de la chenille du légionnaire d’automne à Rodrigues est plus durement ressentie dans la mesure où, dans la petite île, le maïs a longtemps été adopté comme une denrée de base à l’image du riz et de la farine.

Il fait remarquer, en revanche, que le maïs n’est qu’une culture secondaire à Maurice. D’autant que le gros du contingent de cette céréale qui sert à l’alimentation des animaux de ferme, le poulet en particulier, est importé de l’étranger. Néanmoins, en dépit de cette “consolation”, la vigilance est de mise, compte tenu des risques réels que si jamais la chenille ravageuse n’avait plus de maïs pour se nourrir, elle pourrait bien, alors, jeter son dévolu sur d’autres produits, dont la canne à sucre, mais aussi des cultures maraîchères comme la pomme de terre, la pomme d’amour ou l’oignon. Etant donné la nature toujours stratégique de la canne à sucre pour l’économie, un “monitoring” serré est assuré par les techniciens du ministère.

Pour contenir la propagation de la peste, le FAREI procède intensivement depuis l’apparition des foyers d’infestation à un traitement à base d’un pesticide spécialement recommandé par le Fonds des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). Des pièges sont aussi installés dans les champs en vue de la capture de ces insectes.

En sus, M. Chiluba, expert de la FAO en matière d’entomologie qui était déjà en mission au pays, a été dépéché à Rodrigues en vue de prêter main-forte aux autorités locales. Il prêtera aussi assistance pour la maîtrise de la situation à Maurice. Tout compte fait, le CEO du FAREI se dit confiant que si toutes les dispositions sont prises, l’on viendra à bout de cette chenille ravageuse d’ici à six mois.

“Nous demandons, à ce propos, à tous les planteurs de contacter, sans tarder, le FAREI au moindre cas suspect de présence de cet insecte nuisible dans leurs champs et de ne surtout pas improviser en utilisant toutes sortes de produits contre cette peste. Au FAREI, nous savons quel est le traitement approprié et nous dépêcherons nos techniciens pour faire, au plus vite, le nécessaire. Notre produit est celui que recommande la FAO”, laisse entendre Seelavarn Ganeshan.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -