Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, s’est interrogé sur le suivi effectué sur les passagers ayant débarqué à Maurice entre les 6 et 20 janvier alors que la desserte aérienne se déroulait normalement entre la Chine et Maurice. Quelque 5 000 voyageurs ont débarqué à Maurice durant cette période, a-t-il fait comprendre. « Je suis étonné que le gouvernement fasse comme si c’était normal alors qu’il s’agit d’une phase particulièrement critique. Or, pendant cette période, les autorités ne disposaient d’aucun moyen pour détecter les cas suspects de coronavirus », a-t-il affirmé. « Je m’attendais qu’à partir du 24 janvier, des tests soient effectués. Mais il n’en a rien été. J’insiste sur l’importance qu’un suivi soit effectué sur les 5 000 voyageurs », a-t-il dit.
Arvin Boolell a d’autre part déploré que, malgré les recommandations faites au terme d’une étude réalisée par les autorités réunionnaises en collaboration avec la COI sur les maladies transmissibles, et qui insistaient sur la nécessité de créer des Isolations Wards à Maurice, « rien n’a été fait » jusqu’ici. « Il nous faut avoir des salles d’isolation de standard international. De plus, la création d’une “negative pressure ward” doit être validée par les autorités compétentes », a-t-il poursuivi.
Le leader de l’opposition s’est aussi insurgé contre le fait que ce dossier soit « traité avec une légèreté incroyable » par le gouvernement. « Nous sommes un petit pays vulnérable et toutes les mesures doivent être prises pour protéger la population », a-t-il estimé, avant d’insister sur la nécessité que des masques N95 soient utilisés par le personnel soignant. « Il faut revoir le protocole et protéger tous les “points of entry” », dit-il. Arvin Boolell a également déploré les conditions prévalant à l’hôpital de Souillac, où de « nombreux manquements » ont été constatés, selon lui. Concernant la décision du gouvernement de convertir les centres de Anse-La-Raie et de Pointe-Jérôme en centres de quarantaine, il a souligné que « toutes les précautions nécessaires doivent être prises » pour les aménager.
Abordant ensuite le sujet de la décision de l’équipe mauricienne de participer au tournoi de “footsal” au Maroc, Arvin Boolell a qualifié celle-ci de « bavure diplomatique énorme et inacceptable ». Il poursuit : « Il a fallu qu’une personne alerte le gouvernement sur le fait que l’Afrique du Sud n’a pas participé à ce tournoi en raison de la politique marocaine vis-à-vis du Sahara Occidental pour qu’on retire l’équipe mauricienne du tournoi », estime Arvin Boolell. Ce qui a valu à l’équipe nationale, selon lui, « non seulement une suspension en Afrique pendant deux ans, mais également une amende de USD 75 000 ». Et de déplorer que le gouvernement « n’ait pas osé communiquer sur ce sujet au Parlement » lundi dernier. « Je m’attends à ce que le ministre des Sports et son confrère des Affaires étrangères donnent une explication à ce sujet. »
Pour sa part, le député Eshan Juman a attiré l’attention sur le fait qu’alors que la vocation du centre multisport de Côte-d’Or est d’accueillir des événements sportifs locaux et internationaux, « il n’y a eu aucune activité dans ce centre depuis les Jeux des Îles, l’année dernière, alors que des concerts sont organisés ». Selon lui, l’Union africaine de judo et la fédération de judo de Maurice ont exprimé leur intérêt en vue de l’organisation d’une compétition internationale entre les 28 et 29 novembre. Quelque 150 athlètes internationaux devraient y participer, ce qui, selon Eshan Juman, « aurait aidé les athlètes mauriciens ».
L’Union internationale de judo et l’Union africaine de judo devaient accorder toutes les facilités nécessaires. Or, dit-il, suite à la demande de la Fédération nationale de judo en vue de l’organisation de cette manifestation et l’utilisation du complexe de Côte-d’Or, ministre a répondu que le ministère ne dispose pas des fonds nécessaires. « Sa réponse est étonnante parce que le budget n’a pas encore été présenté », a fait ressortir Eshan Juman.