COUR SUPRÊME : Jean Désiré Huberto Charles écope de 42 ans de prison

Condamné par la Cour d’assises en 2012 à 42 ans de prison pour l’assassinat de sa concubine, Marie Greta Menes, en 2006, Jean Désiré Huberto Charles, qui avait clamé son innocence tout au long du procès, avait fait appel à la sentence, jugée « trop sévère ». Son appel sera entendu jeudi devant le full bench de la Cour suprême, composé du chef juge Keshoe Parsad Matadeen et des juges David Chan Kan Choeng et Gaytree Jugessur-Manna. Le panel de jurés l’avait trouvé coupable à huit contre un. L’ancien médaillé d’or de badminton aux Jeux des Îles était accusé d’avoir tué son épouse en la brûlant.
Lors de son procès devant les Assises en novembre 2012, Jean Désiré Huberto Charles, qui avait porté haut les couleurs de Maurice aux Jeux des Îles aux Seychelles en 1993, avait plaidé non coupable. Après plusieurs jours de procès, le jury l’avait trouvé coupable à huit contre un. Le juge Prithviraj Fekna, qui présidait le procès, l’avait alors condamné à 42 ans de prison, soulignant dans son jugement que l’accusé avait voulu faire croire au suicide de sa concubine. Après le verdict du jury, Me Rama Valayden, Leading Counsel de la défense dans le procès, avait déposé une motion dans laquelle il contestait la décision du jury. Dans sa motion, l’homme de loi reprochait aux jurés d’avoir « mal agi ». Il avait informé le juge qu’il est en possession d’informations selon lesquelles des membres du jury ne se seraient pas conformés aux règles qu’ils étaient tenus d’observer. Lors du procès, les médecins qui avaient examiné la victime avaient écarté la thèse du suicide. Le Dr Sudesh Kumar Gungadin avait expliqué que la victime était à un début de grossesse quand elle a été brûlée. Le médecin légiste, interrogé par la Poursuite, avait dit ne pas être convaincu par la thèse du suicide. Généralement, quelqu’un qui se suicide verse de l’essence ou un autre liquide inflammable sur la tête et sur tout le corps avant d’y mettre le feu. Or, la tête et le dos de la victime n’ont pas été touchés, avait-il soutenu. Le Dr Gunessee, responsable de la Burns Unit de l’hôpital Victoria, à Candos, avait pour sa part expliqué que 70% du corps de la victime avait été brûlé et qu’il était peu probable que Marie Greta Menes s’en sorte. La victime, qui a été admise aux soins intensifs le 6 mai 2006, devait rendre l’âme une semaine plus tard, et ce des suites d’une septicémie.
L’accusé, pour sa part, avait soutenu sous serment qu’il aimait sa femme et qu’il n’aurait jamais pu commettre un tel acte. « Je le jure… Je n’ai jamais tué ma femme » avait-il déclaré en Cour. Le prévenu avait dit avoir eu une brève dispute avec sa compagne et que celle-ci avait déclaré : « Monn plein ek sa lavi la mwa. » Il serait ensuite allé faire du bricolage, jusqu’à ce qu’il sente une odeur de pétrole. En l’espace d’une seconde, soutient-il, Greta Menes se serait immolée à l’aide d’une allumette. L’accusé avait poursuivi son témoignage en affirmant avoir demandé à son voisin d’emmener Greta Menes à l’hôpital. Il se serait également brûlé en essayant de la sauver à l’aide d’une serviette.
Selon l’accusation en revanche, Huberto Charles aurait aspergé un liquide inflammable sur sa compagne à la suite d’une dispute avant d’y mettre le feu. Elle s’appuyait notamment sur les déclarations de la victime, consignée à la police peu avant son décès, et dans lesquelles elle avait accusé son conjoint. 

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