DOHA SECONDARY SCHOOL—Déboursement: Un véritable casse-tête pour le gouvernement

Alors que l’on en est déjà au troisième mois de l’année scolaire, le ministère de l’Éducation cherche encore la bonne formule pour honorer la promesse de subventions faite à la Doha Secondary School en décembre dernier, tout en ne se mettant pas à dos les autres établissements payants qui réclament, eux aussi, l’aide financière gouvernementale. Neuf d’entre eux contestent collectivement le critère de « school population » approuvé par le Cabinet le 31 janvier pour être éligible aux grants, soit pas moins de 450 élèves dans le main stream, en soulignant que le critère en vigueur pour les collèges privés subventionnés stipule un minimum de 150 élèves. « Nous nous battrons pour la justice et l’égalité des chances », annonce Hassam Sakibe Coowar, directeur du Mauricia Institute et coordonateur de ce groupe de neuf demandeurs.
Deux mois après la rentrée scolaire, la Doha Secondary School attend toujours les subventions que lui a promises le gouvernement tandis que ses élèves ne paient plus la scolarité depuis janvier.  La direction doit payer les dépenses  courantes et les salaires du personnel, et  cette attente prolongée mettrait  l’établissement dans une situation financière embarrassante. Selon nos informations, le ministère de l’Éducation aurait demandé aux responsables de cet établissement de patienter encore quelques semaines, le temps de trouver la solution qui apaisera le mécontentement des autres écoles payantes, qui se sentent écartées de la décision gouvernementale en faveur de Doha.
Il est bon de rappeler que le gouvernement a pris la décision lors de la réunion du Cabinet du 31 janvier, d’accorder des subventions aux “fee paying schools”, mais les demandeurs doivent respecter les conditions suivantes : (i) la population estudiantine dans l’enseignement normal et dans la filière Pre-vocational doit être trois fois plus élevée que le seuil approuvé pour les actuels grants aided colleges ; (ii) l’école doit avoir plus de sept ans d’existence et; (iii) l’école doit avoir une population scolaire « stable » et accueillir des élèves venant de familles à faible et moyen revenus.
C’est particulièrement le critère relatif à la school population qui mécontente les neufs directeurs/recteurs des collèges payants. Voici leurs interrogations : Pourquoi le gouvernement refuse-t-il d’appliquer le critère en vigueur ? Pourquoi trois fois plus d’élèves, et pas deux fois ou quatre fois plus ? Quels sont les facteurs ayant motivé le ministère à arrêter ce chiffre ?  
Y a-t-il eu discussion avec la PSSA, qui connaît parfaitement la situation dans le secondaire privé en général ?
Les protestataires ont la nette impression, disent-ils, que les autorités veulent empêcher les collèges payants, à l’exception de Doha, de prendre avantage de la subvention gouvernementale. Et ils le disent d’ailleurs sans aucun détour dans une lettre envoyée au Premier ministre. « Normally all secondary private schools are required to accommodate a school population of at least 150 students to be eligible for grants (…) We consider that this criterion has a wilful purpose: to debar most of the other secondary private paying schools – apart from Doha Academy – to be eligible for grants », écrivent les neuf directeurs/recteurs.
Selon les protestataires, l’annonce faite par la direction du Doha College le 8 décembre dernier, lors d’une réunion à l’école, du non-paiment des fees à compter de janvier, aurait influencé le choix des parents pour l’admission en Form I. Dans cette lettre au chef du gouvernement, ils soutiennent que cette annonce publique aurait permis au Doha College d’augmenter d’une manière conséquente le nombre d’admis en Form I, alors que cet établissement avait, les années précédentes, affirment-ils, de grandes difficultés pour recruter les élèves. « It is observed that Doha Academy has, in one way or the other, been favoured to increase its school population », écrivent les signataires de cette lettre, dont copie a été envoyée au Président de la République, au leader de l’opposition, à la PSSA et à l’Equal Opportunity Commission).
Les responsables de ces neufs collèges payants ne croient pas que le seuil de 450 élèves mettrait tous les collèges privés à pied d’égalité et lancent un “special appeal” au Premier ministre pour revoir cette décision, en évoquant son « penchant socialiste », et en insistant sur les principes de justice et d’égalité. Hassam Sakibe Coowar soutient que les griefs des directeurs de ces neufs collèges payants sont justifiés et espère obtenir une réponse du Premier ministre et de l’Equal Opportunity Commission en ce début de mois de mars. « On ne va pas lâcher prise », a-t-il dit au Mauricien hier.
Par ailleurs, on dénombre pour l’heure 87 établissements privés subventionnés. D’après les règlements de la PSSA, le bénéficiaire de “grants” doit avoir un minimum de 175 élèves, soit 150 dans le main stream et 25 dans la filière Prevocational. Or, valeur du jour, plusieurs établissements à très faible population estudiantine ont, selon nos informations, beaucoup plus  d’élèves en filière Prevocational que dans l’enseignement normal. A signaler que le budget de la PSSA s’élève à près de Rs 4 milliards et que 90% de cette somme sont engloutis par les Grants-Aided colleges (pour les salaires du personnel enseignant et non-enseignant ainsi que pour le fonctionnement, management grants).

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