Dure réalité économique !

Le pays s’est inscrit cette semaine dans la troisième tranche du couvre-feu sanitaire, qui devrait durer jusqu’au 4 mai. Malgré la circulation et les mouvements de personnes observés sur le territoire, la majeure partie de la population a respecté le confinement imposé, les instructions données et les protocoles sanitaires définis par les autorités.

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Aussi, la baisse du nombre de cas de Covid-19 enregistrés ces derniers jours par les autorités sanitaires a-t-elle été accueillie avec soulagement dans la population, même si l’on sait que le nombre de tests de dépistage effectués est encore trop faible. Cependant, beaucoup, à commencer par le porte-parole du gouvernement, Zouberr Joomaye, affirment qu’on ne peut pas dire que le plus dur est derrière nous. Il est réconfortant de constater que le gouvernement et le secteur privé aient pu constituer un stock d’équipements nécessaires pour équiper le personnel médical et ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19. Le couloir aérien ouvert sur Beijing devrait rester ouvert jusqu’à la semaine prochaine. Un dernier vol sur Guangzhou est programmé dans quelques jours. D’autres cargaisons de médicaments, don du gouvernement indien, nous sont parvenues de l’Inde. Nous avons reçu d’autres équipements offerts par la fondation Jack Ma en provenance d’Éthiopie. Nous ne pouvons que souhaiter que tout ce stock soit utilisé judicieusement et de manière transparente, dans l’intérêt du service médical et de la population. La crise sanitaire est loin d’être terminée et la discipline doit être maintenue au sein de la population.

Au fur et à mesure qu’on avance dans la lutte contre le Covid-19, la crise économique se fait sentir. Alors que les entreprises reconnaissent l’effort du gouvernement sur le paiement sous les WAS et SEAS — au coût de Rs 2,6 milliards pour le mois de mars —, les entreprises étaient en cette fin de semaine dans l’attente d’une annonce du ministère des Finances pour le mois d’avril. Dans une déclaration vendredi, le leader du MMM, Paul Bérenger, s’est fait le porte-parole de ces entreprises en réclamant le prolongement du WAS et du SEAS jusqu’au 4 mai. Si les entreprises opérant dans les secteurs essentiels et qui sont opérationnelles en cette période de couvre-feu sanitaire peuvent se tirer d’affaire, la situation est différente quant aux secteurs non essentiels qui ont été inactifs pendant le confinement et qui ne disposent pratiquement pas de liquidités pour payer leurs employés en attendant le remboursement du gouvernement. Les propositions du ministre des Finances sont attendues avec impatience.

Par ailleurs, l’économie a fait l’objet de plusieurs rapports cette semaine, notamment celui de la MCB et du FMI. Tous reconnaissent que les prochains mois s’annoncent difficiles, d’autant que deux principaux pourvoyeurs de devises étrangères, en l’occurrence l’exportation et le tourisme, sont à l’arrêt. C’est pourquoi de part et d’autre, l’on souhaite la fin du couvre-feu sanitaire et la sortie graduelle du confinement. À ce propos, tout le monde reste dans l’attente du plan de sortie annoncé par le Premier ministre. Le leader de l’opposition souhaite même que ce plan puisse faire l’objet d’un débat parlementaire, en remplacement des débats sur le discours-programme. Les députés des deux côtés de la chambre pourraient alors apporter leur contribution.

L’opposition a été unanime cette semaine à réclamer la reprise des travaux parlementaires, tout en tenant compte de la sécurité des parlementaires. L’annonce de l’Attorney General sur la nécessité de convoquer le Parlement afin d’adopter certaines législations a relancé les débats. Seul le Parlement pourra permettre d’assurer la transparence dans l’action gouvernementale et éviter toute dérive totalitaire.

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