ÉCONOMIE:Quand la résilience est mise à très rude épreuve

2012 aura été une nouvelle année de stress pour l’économie mauricienne. Sa résilience dans une conjoncture économique globale marquée par la morosité, en particulier dans les pays de la zone euro, a été mise à très rude épreuve. Les prévisionnistes de Statistics Mauritius se sont ainsi vus dans l’obligation de corriger à la baisse en diverses occasions leur estimation initiale de décembre 2011, ramenant le taux de croissance de 4 % pour 2012 à 3,3 %. Le moral des hommes d’affaires a aussi été miné par cet environnement économique international et local difficile, et s’est retrouvé à son plus bas niveau en cette fin d’année (85,4 points) comme en témoigne le MCCI Business Confidence Indicator.
L’économie mauricienne a évolué pendant toute l’année 2012 dans un climat global incertain, notamment au plan des politiques économiques et financières et des mesures de sauvetage de la zone euro qui regroupe certains des principaux partenaires commerciaux de Maurice. Les politiques de consolidation budgétaire, de gestion plus rigoureuse des finances publiques couplées des injections de liquidités par les bailleurs de fonds dans les pays européens lourdement endettés et les mesures incitatives prises par les États-Unis, ont sans doute permis d’éviter une catastrophe. Les grands pays émergents et en développement, dont la Chine et l’Inde, n’y ont pas échappé, ressentant fortement les séquelles de la crise. Si les États-Unis vont pouvoir terminer l’année sur une note plus réconfortante en termes de croissance, l’Europe, remarquent nombre d’observateurs, n’a pas encore trouvé le bout du tunnel. Quant aux économies émergentes et en développement, elles se contenteront d’un taux de croissance proche des 6 %.
Quels ont été les effets de cette crise sur l’économie locale pendant 2012 ? « While Mauritius managed to wade through the main crisis of 2008 and 2009, the resilience of the economy is beginning to feel the strains of the worsening global economy », écrivait la MCCI dans son mémorandum en prévision du Budget 2013. Effectivement, la croissance en 2012 sera, selon des données récentes publiées par Statistics Mauritius, de 3,3 %, soit légèrement supérieur à l’estimation faite à la fin du troisième trimestre de cette année, mais bien inférieur à l’objectif initial de 4 % et des performances des 2011 (3,5 %) et de 2010 (4,2 %).
Cette prévision de croissance 3,3 % en 2012 est basée sur les facteurs suivants :
a) Une production sucrière de 410 000 tonnes, soit en baisse de 7 % après une croissance de 3,5 % enregistrée en 2011 ;
b) Les industries manufacturières vont croître de 1,9 %, soit mieux qu’en 2011 (0,7 %), cela grâce à une relance des sous-secteurs de traitement des produits alimentaires (+4,3 %) et des entreprises d’exportation (+2,8 %) ;
c) Une nouvelle contraction du secteur de la construction (-2,9 %) après les -2 % de 2011. Statistics Mauritius explique que ce repli est surtout dû à la réalisation de certains projets majeurs dans les secteurs hôtelier et commercial ;
d) Croissance de 3,7 % du secteur du commerce et de 2,2 % de celui du transport/stockage ;
e) Le secteur touristique/restauration va stagner après une croissance de 3,5 % en 2011 ; il est prévu des arrivées touristiques de 965 000 et des revenus d’environ Rs 43,5 milliards contre Rs 42,7 milliards en 2011 ;
f) Le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) et celui des services financiers seront ceux qui agiront comme les moteurs de la croissance 2012 avec des taux respectifs de 9,3 % et 5,5 % ;

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