ÉDITION — “LA VALLÉE DES HIPPOPOTAMES”: Le calvaire des fermiers mauriciens au Zimbabwe

À travers La Vallée des Hippopotames, Jean-Pierre Lenoir raconte l’aventure des fermiers mauriciens en Rhodésie du Sud. Une soirée a été organisée hier pour marquer la sortie de ce livre au Club de Pierrefonds avec d’anciens fermiers, notamment les Harel, Lagesse, de Robillard, Guimbeau ou Leclézio.
Si l’histoire des Mauriciens qui s’étaient installés en Rhodésie du Sud (maintenant connue comme le Zimbabwe) reste méconnue, Jean-Pierre Lenoir nous fait plonger dans le quotidien de cette vingtaine de familles. Ce pays, qui était alors une colonie britannique, avait attiré des investisseurs mauriciens qui voulaient y cultiver la terre. Leurs plantations ont été saisies par le régime Mugabe et certains y ont même perdu la vie.
Au lancement, hier soir, une exposition de photos montrait des personnes tabassées, tuées et des cadavres calcinés, autant d’exactions commises sous le régime de Robert Mugabe. Des photos montraient aussi des maisons incendiées, la condition de survie des prisonniers et le traitement de ceux qui ne soutenaient pas le régime du président.
Des familles blanches de Maurice avaient acheté des terres en Rhodésie du Sud pour faire de la brousse des fermes agricoles profitables. Une aventure qui avait tout pour réussir avec des infrastructures britanniques bien établies. Un appel avait été fait à Maurice par le Premier ministre rhodésien Ian Smith dans les années 60 et certaines familles avaient décidé de se lancer dans cette aventure en Afrique noire. Prenant des prêts et puisant dans leurs économies, ces familles mauriciennes ont commencé par une ferme avant d’en acheter d’autres.
L’un des fermiers, âgé maintenant de pas loin de 90 ans, raconte au Mauricien qu’il a travaillé nuit et jour pour acquérir cinq fermes mais que le président Mugabe les lui a reprises. Malgré les efforts déployés par son homme de loi et le jugement favorable de la Cour suprême du Zimbabwe, ses fermes ont été investies par des personnes armées ou confisquées par le régime Mugabe. Il nous a aussi confié avec de la tristesse dans les yeux que son fils aîné a été assassiné sur sa ferme. « Toute résistance était inutile », dit-il.
« Quand j’ai entendu votre histoire, vous êtes devenus mes héros… Votre aventure s’est terminée dans la douleur », a déclaré Jean-Pierre Lenoir. Il raconte que le livre lui a demandé trois années de travail afin de réunir toutes les informations requises et la rédaction. L’auteur parle de la guerre mais également des mariages, de la vie des familles propriétaires au quotidien. Il y fait aussi référence du niveau de vie du Président Mugabe et de ses proches, particulièrement sa deuxième épouse Grace qui vivait dans un luxe qui faisait pâlir les fermiers et les natifs du Zimbabwe. Jean-Pierre Lenoir évoque également le mouvement d’expropriation initié contre les blancs, qui a fait plus d’une vingtaine de morts chez les fermiers entre 2000 et 2011.
Ce livre publié aux Éditions du Corsaire, avec une préface signée par l’historien spécialiste de l’Afrique Bernard Lugan, est disponible à Rs 750 à la librairie Le Trèfle à Curepipe.

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